Pour Márquez, l'expérience seule ne sera pas suffisante pour décrocher le titre

Marc Márquez a bouclé la première partie du championnat en prenant la tête du général grâce à sa victoire lors de la dernière manche sur le Sachsenring, en Allemagne, sa deuxième de l'année et la troisième de Honda si on ajoute le succès de Dani Pedrosa à Jerez début mai.

Avant le début de la seconde partie de la saison, le Champion en titre ne détient cependant que cinq points d'avance sur son plus proche poursuivant, Maverick Viñales, alors que les quatre premiers pilotes au championnat se tiennent en seulement dix points.

Absence de combat rapproché entre Márquez et Viñales jusqu'ici

Neuf courses se sont donc déjà courues cette saison, mais Márquez et Viñales ne se sont pas encore battus en course pour la victoire. Il va sans dire que cette perspective est attendue avec impatience par le public depuis la pré-saison.

Mais en dépit de cela, Márquez rend hommage à la pointe de vitesse de son adversaire de chez Yamaha, qui constitue selon lui sa principale menace dans la quête d'un quatrième sacre. Il est vrai que la nouvelle recrue de la marque aux trois diapasons peut se targuer d'être le pilote le plus prolifique en termes de victoires cette année avec trois succès, décrochés au Qatar, en Argentine et en France.

Cependant, en raison du caractère imprévisible de la première partie du calendrier, certains doutes subsistent et il est difficile de faire des prédictions alors que des pilotes de second plan parviennent à se mêler aux têtes d'affiche.

En effet, alors que les pilotes officiels Yamaha ont parfois rencontré quelques problèmes pour extraire le plein potentiel de la M1 version 2017, notamment au niveau du châssis, ceux-ci se sont fait plus d'une fois damer le pion par les rookies de l'équipe Tech3, Johann Zarco et Jonas Folger, alors que ces derniers évoluent pourtant sur une Yamaha d'un an d'âge. 

Si pour Márquez la régularité constitue un ingrédient sine qua non dans la recette d'un titre, à plus forte raison au cours d'une saison offrant autant de rebondissements que celle de 2017 – il en avait d'ailleurs fait le meilleur usage l'an passé alors qu'il rencontrait des difficultés, notamment au niveau de l'accélération, pour décrocher un troisième titre au nez et à la barbe des pilotes Yamaha –, il ne faut pas non plus mettre de côté le besoin d'être véloce.

En ce sens, toute approche manichéenne de la course, opposant constance et vitesse, serait particulièrement malvenue pour qui veut jouer le titre. Et à ce petit jeu, Andrea Dovizioso fait figure d'exemple à suivre selon le numéro 93. "Au début de l'année, personne ne l'attendait dans cette position. Mais sur une piste comme le Sachsenring, où il devait selon toute vraisemblance être en difficulté, il a finalement été très proche des pilotes Yamaha (cinq secondes derrière)."

Il est vrai que le pilote italien a su, à l'inverse de son coéquipier Jorge Lorenzo – qui reste nouveau dans l'équipe et poursuit son adaptation à la Desmosedici – maîtriser une GP17 parfois rétive pour afficher à la fois une très bonne pointe de vitesse, lors de ses victoires au Mugello ou en Catalogne, mais aussi jouer placé, comme à Assen où sa cinquième place lui a permis de s'emparer, momentanément, de la tête du championnat. 

Dans ces conditions, et face à des pilotes qui parviennent tant bien que mal à cumuler les deux paramètres, Márquez estime que l'expérience seule ne saurait être suffisante pour permettre de gagner le titre en fin de saison, même si des pilotes, à l'image d'un Valentino Rossi, jouent à fond cette carte. "Rossi a beaucoup d'expérience, mais la vitesse est également nécessaire. Vous ne pouvez pas décrocher le titre juste avec votre expérience, il vous faut de la vitesse. Valentino en a, mais Maverick est un cran au-dessus", conclut Márquez.