Admiratif des progrès de Ducati, Miller perçoit encore une faiblesse
Jack Miller estime que Ducati a su trouver le rythme de développement adapté pour faire évoluer sa moto dans le bon sens. Désormais vainqueur à trois reprises avec le constructeur, l'Australien lui voit de nombreuses forces mais estime que des progrès restent possibles dans la maniabilité de sa machine.
Photo de: Dorna
Ducati a remporté 11 des 16 courses disputées depuis le début de la saison dont les six dernières, une série inédite dans l'Histoire de la marque. La moto italienne est devenue très complète, au point d'être désormais capable de gagner sur tous types de tracés et plus seulement ceux faisant la part belle à la puissance de son moteur V4. Vainqueur de sa première course de l'année au Grand Prix du Japon, Jack Miller est impressionné par le niveau atteint chez les rouges.
"Ducati domine énormément, [en MotoGP] et en WorldSBK, ils vivent probablement leur meilleure période", soulignait celui qui quittera la marque pour KTM l'an prochain, s'exprimant avant les premiers essais à Motegi. Miller salue notamment le travail "sans relâche" des ingénieurs de Ducati, qui ont su faire évoluer la moto par petites touches pour la mener à son niveau actuel. "Avec le règlement du MotoGP, on ne peut apporter que des évolutions chaque année, sinon on se tire une balle dans le pied", a-t-il précisé au site officiel du championnat.
"Ils ont fait ça très bien, sans en faire trop. Ils ont 'ralenti' le rythme ces dernières années, il n'y a plus eu de grosse évolution d'une année sur l'autre, pour ne pas faire d'erreur. Je pense que ce que l'on voit maintenant est dû à la façon dont le projet est géré. Tout le monde joue son rôle, du pilote d'essais, Michele [Pirro], jusqu'aux pilotes sur la moto ici."
"Ce projet ne s'est pas monté du jour au lendemain", a insisté celui qui dispute sa cinquième saison avec des Ducati, et la deuxième dans l'équipe officielle. "J'ai vu l'évolution entre mon arrivée en 2018 [avec Pramac] et maintenant. La moto est vraiment bonne dans tous les domaines. Elle reste fantastique sous la pluie et quand il y a peu d'adhérence."
"On arrive à la faire fonctionner dans presque toutes les situations, ce qui est le plus important avec une moto de course. On ne veut pas d'une moto qui ne fonctionne que sur un circuit idéal offrant beaucoup d'adhérence, on veut quelque chose qui fonctionne partout parce qu'au final, on a 20 manches dans différents pays, avec différents asphaltes."
"Une chose que j'ai remarquée, c'est le compromis pour avoir la moto parfaite sur un type de piste mais le fait d'avoir la capacité de l'adapter à toutes sortes de conditions. Je pense que c'est pour ça qu'on est aussi forts tous les week-ends."
Jack Miller
Ducati tire également profit de sa présence en masse sur la grille avec huit pilotes, soit le tiers du plateau. À chaque séance, ils sont plusieurs à briller et permettent de tirer l'ensemble de la marque vers le haut : "C'est sûr que les pilotes sont fantastiques, il n'y a pas de doute là-dessus. La moto fonctionne bien. On a huit motos sur la grille et surtout huit motos rapides, huit pilotes rapides qui ont de l'expérience, et les débutants ne sont pas des manches."
"On a beaucoup de données, on comprend ce que les autres font différemment et on essaie d'assembler les choses pour avoir le scénario idéal sur un tour ou dans ce qu'on cherche pour le rythme de course. Je pense que c'est l'une des choses qui nous aident le plus en MotoGP."
"Quand l'un d'entre nous souffre sur un circuit, il y a toujours un autre pilote Ducati à l'avant", a ajouté Miller. "C'est très rare que les huit soient hors du top 10, on est plus souvent tous dans le top 10 !"
La Ducati reste à la peine dans certains virages
Tout en progressant, la Ducati a conservé ses caractéristiques, et même s'ils ont été atténués, les points faibles n'ont pas disparu. Longtemps considérée puissante mais difficile à manier, la moto développée à Borgo Panigale reste moins efficace que d'autres dans les enchaînements de virages. "On veut toujours du turning", a résumé Miller. "Le caractère de la moto fait qu'elle est peut-être l'une des plus 'lourdes' de la grille dans les changements de direction, dans le turning. On 'force' encore pas mal la moto pour la faire tourner. C'est sûr que c'est encore un domaine sur lequel ils travaillent."
"Cette lourdeur, par exemple, je la sentais dans le corkscrew en Aragón, ce n'était pas facile et on perdait un peu de temps. Et le changement de direction dans la chicane de retour, qui est lente, faisait que – moi en particulier – je loupais le moment idéal pour remettre les gaz dans la ligne droite opposée, donc je manquais un peu les premiers mètres à l'accélération. À cause de ça, je perdais la distance de deux ou trois motos et je passais le reste de la ligne droite à remonter."
"C'est une chose sur laquelle j'aimerais travailler. Je ne sais pas si les autres ont du mal avec ça mais c'est dans l'ADN de cette moto. On a énormément travaillé pour essayer de s'en débarrasser, on en a éliminé une grosse partie mais c'est une chose qui peut encore être améliorée."
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