Morbidelli s'attend à recevoir moins de conseils de la part de Rossi
L'élève de Valentino Rossi est prêt à écrire sa propre histoire en accédant l'année prochaine au MotoGP, acceptant de recevoir moins d'aide de la part de son mentor maintenant qu'ils vont partager la même grille.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Franco Morbidelli et Valentino Rossi se connaissent depuis dix ans et un lien fort s'est rapidement tissé entre eux, au point que le jeune pilote faisait partie des premiers membres de l'Academy montée par le nonuple Champion du monde en 2014. Premier pilote parmi ce petit groupe à avoir remporté le titre mondial, il sera aussi le premier à accéder la saison prochaine au MotoGP, où il partagera la piste avec son mentor.
Le rookie s'attend toutefois à ce que leur rapport change maintenant qu'ils vont devenir concurrents. "Je connais Vale depuis que j'ai 13 ans et, depuis cette époque, je m'entraîne avec lui. Il m'a beaucoup appris jusqu'à présent. À partir de maintenant, nous allons devenir rivaux et il est certain qu'il va me laisser seul et me regarder. Les enseignements, c'est à moi de les obtenir de lui, je ne pense pas qu'il m'expliquera les choses comme avant", pressent-il.
"Je lui demanderai toujours plein de choses et s'il ne veut pas me répondre, pas de problème", assure Franco Morbidelli, la décontraction incarnée. "La principale chose qu'il faut apprendre, bien sûr, c'est le style de pilotage, alors si je peux lui demander des conseils au sujet du style de pilotage, pourquoi pas."
Son style, voilà le principal domaine sur lequel s'est efforcé de travailler Morbidelli depuis qu'il a rejoint Tavullia et le clan Rossi. Arrivé en Grand Prix en 2014 après un parcours parfois douloureux et un détour par le Superstock, il a eu sous les yeux le meilleur modèle qui soit et a tenté de s'enrichir autant que possible à son contact, tout en ayant conscience de la part de travail personnel qui lui revient.
"Je viens d'un type de moto différent et j'ai donc dû beaucoup adapter mon style de pilotage en passant des routières aux prototypes. Mais j'ai appris simplement en le regardant, en étant avec lui", souligne-t-il.
"Au final, tout le monde a son propre style, j'ai donc dû adapter mon style au Moto2, je n'ai pas copié le sien. Vous pouvez peut-être copier une approche ou une méthode de travail, mais copier une position sur une moto est très difficile", poursuit le pilote Marc VDS. "Il peut vous donner des conseils sur comment contrôler la moto ou comment réagir quand la moto fait quelque chose, mais en termes de position c'est très dur. Je vais essayer d'apprendre de lui, bien sûr, mais je ne vais pas essayer de le copier. Je vais juste apprendre comment il fait les choses et adapter ce qu'il fait à mon style."
S'inspirer sans copier, voilà ce que Franco Morbidelli a pu tenter de mettre en pratique dès la première journée d'essais de Valence, le mois dernier. Alors qu'il faisait ses grands débuts de pilote MotoGP durant cette séance, il a rapidement eu l'opportunité de prendre exemple sur le numéro 46. "Ce matin, Vale et Marc [Márquez] m'ont passé et je crois qu'ils ont fait un tour lent devant moi juste pour me montrer les trajectoires", expliquait-il dès sa première journée. "C'était un moment très émouvant."
La puissance du MotoGP n'a pas été un choc
Désormais, Morbidelli est dans le grand bain. Apprentissage du wheelie, découverte progressive de l'électronique, recherche du meilleur grip avec les pneus Michelin… Il lui faut tout dompter durant l'intersaison qui le mènera vers son premier Grand Prix MotoGP, programmé pour le 18 mars.
"Je pense que je vais devoir m'entraîner un peu plus en salle. Le freinage est un peu plus exigeant qu'en Moto2, où c'est beaucoup plus doux et où l'on arrive beaucoup plus lentement dans le virage si bien qu'il ne faut pas autant sauter sur les freins", expliquait-il après ses premiers kilomètres au guidon de la RC213V.
Une première expérience dont il est sorti conquis : "Tout le monde me disait que j'allais ressentir une puissance exceptionnelle, mais même si la moto a une puissance incroyable, la distribution de puissance est tellement douce et tellement agréable pour le pilote. Ça n'a pas été un choc pour moi."
Au total, Franco Morbidelli a réalisé quatre journées d'essais au guidon de sa nouvelle machine en novembre, à Valence puis à Jerez. Le 28 janvier il sera de retour en piste, cette fois à Sepang, pour mettre un terme aux vacances d'hiver et donner le coup d'envoi d'une année qui s'annonce pour lui exceptionnelle, le tout avec une pression soudainement décuplée. "On me répète beaucoup que je suis le nouveau Rossi", révèle-t-il. "C'est une pression supplémentaire, il faut la supporter et vivre avec. C'est comme en Espagne avec Márquez, il n'y a qu'un seul Rossi en Italie, il est impossible d'être comme lui. Je vais essayer d'écrire ma propre histoire."
Avec Carlos Guil Iglesias
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