Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse
Interview

MotoGP année zéro : l'interview de Carmelo Ezpeleta

Motorsport.com a rencontré Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna Sports, afin d'évoquer avec lui les sujets d'actualité à quelques jours du début d'une saison 2022 qui a des airs de renouveau pour le MotoGP.

Carmelo Ezpeleta, PDG Dorna

Photo de: MotoGP

"Vingt-et-un, aujourd'hui il y en a vingt-et-un." Carmelo Ezpeleta sourit lorsque nous lui demandons quel est le nombre minimal de Grands Prix qu'il espère pouvoir maintenir cette saison au calendrier MotoGP, alors qu'une troisième campagne s'apprête à débuter dans le contexte d'une crise sanitaire avec laquelle, désormais, on sait de mieux en mieux composer. Après deux années très compliquées pour le monde entier, et pour les sports mécaniques notamment, c'est une ambiance de retour à la normalité qui règne à quelques jours d'un Grand Prix du Qatar pour laquelle aucune bulle sanitaire ne sera cette fois imposée. Le MotoGP entre dans ce qui devrait être un championnat record avec ces 21 courses et prévoit des voyages en Amérique (expérimenté déjà en octobre dernier) mais aussi en Asie et même en Australie.

Le MotoGP année zéro, c'est aussi un championnat privé de la plus grande star de l'ère moderne et qui cherche ses nouvelles figures de proue, celles qui seront capables de briller sur la durée. Peut-être s'agira-t-il des deux derniers Champions du monde en date, les jeunes Fabio Quartararo et Joan Mir, ou bien des élèves de Valentino Rossi eux-mêmes. À moins qu'un autre vieux briscard du nom de Marc Márquez ait la ressource pour retrouver les sommets alors que le niveau de la compétition est plus serré que jamais, avec des chances de victoire désormais plausibles pour chacun des six constructeurs engagés.

Motorsport.com a évoqué tous ces sujets avec Carmelo Ezpeleta lors d'une rencontre à Milan.

Lire aussi :

La saison qui débute semble pouvoir être celle d'un retour à la normalité, avec un calendrier complet et des essais de pré-saison qui ont pu être menés hors d'Europe. Quelles sont vos attentes ?

Bien entendu, nous espérons qu'il ne se passera rien qui nous ferait faire un retour en arrière. Mais à dire vrai, nous sommes désormais mieux préparés qu'avant dans l'éventualité où une nouvelle vague de contaminations devait arriver. Nous espérons cependant pouvoir faire une saison normale.

Il y a un signal positif, avec le fait que la première course de la saison, au Qatar, se tiendra sans bulle sanitaire. Le but est que cela redevienne la normalité ?

Je crois que nous aurons encore besoin d'une bulle en Indonésie et, si les choses ne changent pas dans le mois à venir, en Argentine et aux États-Unis également. En Europe, les choses vont bien en ce moment, il n'y aurait donc pas de raison d'avoir une bulle. Mais la première course en Europe se tiendra seulement fin avril, au Portugal, il reste donc encore beaucoup de temps. Nous verrons bien comment évoluera la situation.

Le cas de Novak Djokovic a mis en lumière les difficultés d'entrer en Australie pour les personnes non vaccinées. Dans le paddock MotoGP, l'obligation vaccinale peut-elle être mise en place ?

Non, imposer le vaccin pour entrer dans le paddock, je ne crois vraiment pas. Le vaccin est imposé pour entrer en Australie [il sourit] ; nous, nous ne pouvons rien imposer. Je parle souvent avec Stefano Domenicali, le PDG de la Formule 1 : ils vont bientôt aller en Australie et tout semble normal, mais il est clair que la nécessité d'être vacciné ou d'observer une quarantaine pour accéder à un pays, comme nous l'avons vu dans le cas de Djokovic, c'est quelque chose qui se passe à un niveau supérieur, au niveau de l'état. Si l'on exclut le cas spécifique de l'Australie, pour entrer dans le paddock MotoGP un résultat de test négatif suffit.

Avec cette sensation de normalité, on pourrait presque parler d'année zéro pour le MotoGP. Et ça le sera d'autant plus que la saison va se faire sans Valentino Rossi…

Valentino a fait énormément pour le MotoGP, mais pour chaque sportif arrive un jour le moment où il faut arrêter. Il est resté vraiment longtemps avec nous et je l'en remercie énormément. Il sera encore présent dans le paddock via son équipe. Malheureusement, nous savions que Valentino n'allait pas pouvoir courir pour toujours. Personnellement, il va beaucoup me manquer, mais la vie doit continuer dans le paddock.

Vous attendez-vous à voir encore les tribunes teintées de jaune ?

Je pense que oui, car les fans de Valentino sont toujours venus aux courses, mêmes à celles qu'il a dû manquer quand il s'est blessé. Valentino a apporté au MotoGP beaucoup de fans qui, auparavant, n'avaient jamais suivi cela et qui ne savaient peut-être même pas ce que c'était. Mais je crois qu'il laisse aussi un formidable héritage, alors je suis convaincu que ses supporters continueront à suivre les courses, peut-être en encourageant ses élèves, Bagnaia et Morbidelli, ou son frère Luca [Marini].

Valentino Rossi, Petronas Yamaha SRT, Carmelo Ezpeleta, CEO Dorna Sports

Valentino Rossi et Carmelo Ezpeleta

Pour étendre encore sa fan base, le MotoGP pourrait compter sur la série documentaire de Prime Video, MotoGP Unlimited. La Formule 1 a déjà connu une expérience très positive en ce sens avec Drive to Survive.

C'est quelque chose de plus, mais ça n'est pas la seule chose. Il est clair en tout cas que c'est le genre de choses que nous devons faire pour essayer d'attirer un nouveau public vers le MotoGP, cependant nous ne pouvons pas nous en tenir à cela.

Ce qui est curieux avec Drive to Survive, c'est que cette série a fait de certains personnages peu connus de véritables stars d'Internet, comme Günther Steiner par exemple. Y a-t-il un personnage en MotoGP qui, selon vous, peut attirer l'attention de cette façon ?

Je ne saurais vraiment pas le dire. Ce qui m'intéresse surtout, c'est que les choses soient bien faites, mais je préfère ne pas faire de pronostics. Cela arrivera-t-il ou pas ? Nous verrons bien.

Lire aussi :

Pour en revenir au vide que laisse Valentino Rossi, il y a aussi en ce moment une génération de jeunes pilotes très talentueux, mais peut-être leur manque-t-il cette capacité à crever l'écran qu'il avait. Selon vous, qu'est-ce qui a changé avec les années ? Les pilotes ne deviendraient-ils pas professionnels trop tôt ?

Chacun est fait comme il est. On ne peut pas forcer une personne à être plus sympathique ou à ne pas l'être. Mais je crois que ce qui a fait la grandeur de Valentino, c'est surtout ce qu'il a représenté en tant que pilote, pas le fait qu'il ait été sympathique. Il est beaucoup plus facile d'être sympathique que d'être un champion. Si je peux donner un conseil aux pilotes qui sont aujourd'hui en MotoGP et à ceux qui arriveront à l'avenir, c'est d'imiter Valentino mais de le faire pour ce qui concerne la performance, pas pour sa capacité médiatique.

Pendant l'hiver, on a aussi craint de perdre Marc Márquez à cause de son problème de vue. Cela aurait été un coup dur pour le MotoGP ?

Perdre les pilotes les plus victorieux de ces 20 dernières années, cela n'aurait évidemment pas été bon pour le championnat. Dans le cas de Valentino, il s'agissait d'une question d'âge, tandis que dans celui de Marc c'était une blessure. On parle en tout cas de situations que nous n'aurions eu aucune marge de manœuvre pour résoudre. La seule chose à faire, c'était d'essayer de réagir de la meilleure façon possible. Heureusement, Marc a cependant résolu ses problèmes et il sera là.

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Carmelo Ezpeleta, CEO Dorna Sports

Marc Márquez et Carmelo Ezpeleta

La grille MotoGP sera un peu particulière cette année, avec huit motos sur 24 qui seront des Ducati. Certains pilotes se sont dit un peu préoccupés par cette situation. Comment la Dorna la voit-elle ?

Je ne cache pas que nous aurions aimé avoir six marques avec quatre motos chacune. Mais ce n'est pas ce qui compte. Il est plus important que toutes les équipes indépendantes soient contentes et se trouvent dans une situation qui leur permette d'avancer. La vérité, c'est qu'au vu de la tournure prise par le championnat l'année dernière, Honda, Yamaha et KTM n'étaient pas en mesure d'aligner six motos, tandis que Ducati avait déjà des certitudes en ce sens. Il restait alors une équipe [Gresini Racing, ndlr] qui pouvait décider de faire confiance à Aprilia ou de se lier à Ducati. Avec tout le pouvoir que confère le fait d'avoir une place sur la grille, ils ont choisi de rejoindre Ducati. Que je sois d'accord ou pas, ils étaient libres de choisir l'option qu'ils jugeaient être la meilleure pour leurs exigences. En tout cas, ce n'est pas la première fois qu'un constructeur a huit motos : Ducati l'a déjà fait récemment, mais par le passé c'est aussi arrivé avec Yamaha.

N'avez-vous pas été surpris qu'Aprilia ne parvienne pas à attirer de team satellite avec la progression qui a été la leur depuis un an et demi ?

Si, un peu, d'autant plus que l'offre qu'avait faite Aprilia était vraiment bonne. Mais choisir la moto avec laquelle elles courent en MotoGP fait partie des droits des équipes.

Avec tout le pouvoir que confère le fait d'avoir une place sur la grille, [Gresini] a choisi de rejoindre Ducati. Que je sois d'accord ou pas, ils étaient libres de choisir l'option qu'ils jugeaient être la meilleure pour leurs exigences.

Carmelo Ezpeleta

Il semble y avoir un bel équilibre en ce moment : quatre marques ont remporté au moins un Grand Prix en 2021 et les deux autres sont montées sur le podium. Le niveau est très élevé, et pas uniquement parmi les pilotes mais aussi parmi les motos.

Il ne faut pas oublier de remercier Honda et Yamaha, qui ont accepté la mise en place du système de concessions lorsqu'elles gagnaient tout. La première marque à en avoir tiré profit, cela a été Ducati, et je me souviens encore du moment où elle les a perdues. Puis cela a été le tour de Suzuki et de KTM. Ce sont des motos qui sont désormais en mesure de viser la victoire. Je m'attends à ce qu'Aprilia puisse les perdre aussi cette année, et ce serait formidable car cela voudrait dire que tous nos constructeurs seraient dans les mêmes conditions. Mais il ne faut pas oublier la générosité de Honda et Yamaha, qui ont renoncé à l'avantage qu'elles s'étaient bâti pour permettre aux autres constructeurs d'être plus compétitifs également. Clairement, le choix du manufacturier unique et de la centrale électronique unique ont aussi été des choix gagnants.

Pecco Bagnaia vient d'être prolongé par Ducati jusqu'en 2024, mais les pilotes qui disposent d'un contrat au-delà de 2022 sont peu nombreux pour le moment. Les deux derniers Champions du monde, Fabio Quartararo et Joan Mir, se trouvent en ce sens dans une situation intéressante : pensez-vous qu'ils vont rechercher une nouvelle aventure ou bien qu'ils resteront dans leur équipe actuelle ?

Moi, je ne fais jamais de pronostics, qu'il s'agisse de savoir qui va gagner ou de l'avenir des pilotes. C'est une situation similaire à celle des huit motos de Ducati : je peux donner un conseil, et je le fais lorsque ça m'est demandé, mais les décisions doivent être prises par les personnes concernées. Il est très risqué de dire à quelqu'un ce qu'il doit faire, car si ça se passe mal c'est vous qui êtes responsable.

Carmelo Ezpeleta, CEO Dorna Sports

Carmelo Ezpeleta

Be part of Motorsport community

Join the conversation
Article précédent Suzuki a choisi : Livio Suppo est son nouveau team manager
Article suivant Wayne Rainey va piloter sa Yamaha de 1992 à Goodwood

Top Comments

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Sign up for free

  • Get quick access to your favorite articles

  • Manage alerts on breaking news and favorite drivers

  • Make your voice heard with article commenting.

Motorsport prime

Discover premium content
S'abonner

Edition

Suisse