Une nouvelle procédure de flag-to-flag à l'essai vendredi

Le système flag-to-flag est appelé à changer, dans une volonté des instances dirigeantes de limiter les risques lors des changements de motos qui affolent la pitlane durant ces courses dont les conditions, en évoluant, poussent les pilotes à passer par les stands pour enfourcher une seconde machine réglée différemment et équipée d'autres pneus – slicks si la course avait débutée sur le mouillé, pluie dans le cas contraire.

Après un accident notable l'an dernier en Argentine, où Álvaro Bautista avait malencontreusement renversé un de ses mécaniciens en glissant devant son stand, deux autres incidents ont eu lieu début août dans la précipitation du changement opéré en pleine course à Brno. Loris Baz a, à son tour, renversé involontairement un mécanicien auquel il rendait sa première moto, tandis qu'Andrea Iannone a chuté en tentant d'éviter Aleix Espargaró qui allait quitter son stand sous son nez et lui couper la route.

Le règlement qui entoure le flag-to-flag a été modifié l'an dernier, afin de limiter le nombre de mécaniciens, de les obliger à porter un casque ou encore leur empêcher d'enclencher le premier rapport sur la seconde moto. Seulement, le risque perdure et les événements du Grand Prix de République Tchèque ont relancé le débat en Commission de sécurité.

Des pilotes peu convaincus

Après les récents échanges sur le sujet en Commission de sécurité, il a été décidé de tester une nouvelle application de la procédure, qui tendrait à espacer les deux motos de sorte qu'il y ait plus de place pour manœuvrer. Par ailleurs, un mécanicien serait en charge d'une "sucette" similaire à celles utilisées lors des ravitaillements en F1 et il aura pour seule et unique mission de contrôler si la pitlane est dégagée ou non avant de laisser son pilote quitter son stand. Cette technique sera testée vendredi après les Essais Libres 2, afin que les pilotes se rendent compte si son application est réalisable ou pas et qu'ils en discutent dans la foulée en Commission de sécurité.

Avant même d'être testée, cette hypothétique évolution du changement de moto divise déjà les opinions. "Nous, les pilotes, nous n'avons pas pu trouver une solution en Commission de sécurité. Nous avons suggéré beaucoup de choses, mais nous n'avons pas pu trouver la solution, alors les teams ont essayé d'en trouver une et nous la testerons demain", explique Andrea Dovizioso. "Dans chacune des situations, tout le monde n'est pas content, alors je pense qu'il est bon d'essayer quelque chose de différent demain, ensuite nous parlerons des points positifs et négatifs en Commission de sécurité et nous prendrons une décision."

"On avait tellement d'idées, toutes différentes et personne n'était d'accord sur une", témoigne aussi Dani Pedrosa, pas franchement convaincu par la solution qui sera testée demain : "En regardant le papier, je ne pense pas que ce soit ce qu'il y a de mieux, mais c'est une proposition alors on va essayer et ensuite on partagera nos avis demain après-midi."

Marc Márquez est encore moins séduit par cette solution : "Comme ça, sur le papier, ça ne me plaît pas, mais je veux d'abord essayer et ensuite tenter de donner mon avis."

Le test qui sera réalisé vendredi à l'issue des Essais Libres 2 MotoGP prévoit que les pilotes rentrent au stand, changent de moto selon les modalités à l'étude, puis qu'ils quittent la pitlane et repartent pour un tour de piste, durant lequel ils pourront effectuer leur habituel essai de départ. En conséquence, la séance Moto2 débutera dix minutes plus tard.