Oliveira heurté deux fois : "La course sprint n'est pas à blâmer"
Bien qu'encore limité par son épaule blessée à Jerez, Miguel Oliveira est de retour à la compétition cette semaine. Grande victime de la série de chutes de ce début de saison, il dédouane tout autre élément que la simple malchance et éteint toute polémique.
Miguel Oliveira a payé un lourd tribut à la hausse des accidents et accrochages en ce début de saison. Heurté par Marc Márquez au Portugal puis par Fabio Quartararo en Espagne, il n'a disputé qu'un seul Grand Prix complet à ce stade, entre deux périodes de convalescence.
Après sa blessure à la hanche fin mars, c'est une épaule qu'il a dû soigner ces cinq dernières semaines, afin d'enfin réintégrer le paddock pour faire son retour au Mugello ce week-end. Au moment de retrouver les médias, le pilote portugais a affiché son calme habituel et, avec beaucoup de recul sur les événements, il a tout de suite désamorcé toute polémique éventuelle sur ce qui lui est arrivé.
La pénalité reçue par Quartararo pour leur contact, "c'était trop", assure-t-il. "Pour moi, la pénalité n'a pas lieu d'être dans ce cas-là. Et pourtant, je suis la victime ! C'est comme ça que je le vois. Mais je ne suis pas juge, je ne suis pas dieu et je ne détiens pas la vérité absolue. On est tous humains et on a chacun une interprétation différente de la course." D'ailleurs, rappelle-t-il au sujet de la direction de course, "ce ne sont pas des dieux non plus".
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Son interprétation à lui, c'est que le format adopté par le MotoGP cette saison, et que certains accusent de décupler l'agressivité en piste, n'est aucunement à mettre en cause pour le nombre de blessures observées ces deux derniers mois.
"J'ai analysé les deux fois où je me suis blessé et je ne vois rien que je pourrais reprocher au système pour ce qui s'est passé. Je ne vois pas la course sprint comme quelque chose à blâmer pour les incidents qui sont survenus", explique le pilote RNF, à chaque fois heurté dans les premières minutes de course.
"Si on regarde, la plupart des incidents surviennent lors de la course du dimanche. S'il y a quelque chose que je dois pointer, c'est que je pense que la course sprint du samedi crée pour la course du dimanche une certaine prévisibilité dans la tête de tout le monde en ce qui concerne les endroits par où passer et par où ne pas passer. Je pense que ça crée une surexcitation dans les tout premiers tours, peu importe le nombre de tours [de la course]."
"[On se dit] qu'on peut passer ici ou là, parce que ça s'est déroulé comme ça la veille alors ça peut fonctionner le lendemain. Mais je ne peux pas vraiment blâmer cela ou en faire la raison. J'aime ce système", ajoute le pilote portugais, qui pointe plutôt un championnat devenu extrêmement compact et, dans son cas, un manque de chance.
"C'est le sport. Il y a deux façons [de le vivre]. On peut s'asseoir dans son canapé, se mettre à pleurer et se victimiser pour ce qui s'est passé, ou alors le prendre en étant positif. J'ai choisi la deuxième option. Je ne regarde pas en arrière, je ne me soucie pas vraiment de ce qui s'est passé lors des cinq dernières courses. Je prends juste le positif, à savoir que j'étais rapide et compétitif. Il y a des pilotes qui sont beaucoup moins bien lotis que moi, alors je ne retiens pas le négatif pour me victimiser. J'ai juste hâte de courir, c'est tout."
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Le seul week-end complet fait par Miguel Oliveira cette saison a été le Grand Prix des Amériques.
Opposé à l'idée de retoucher le format maintenant que la saison est lancée, Oliveira compte encore sur le fait que chacun va prendre ses marques avec l'intensité gagnée par les week-ends. "Il s'est déjà passé beaucoup de choses en cinq ou six courses, mais je pense qu'on a besoin de toute une saison pour avoir une vision complète de ce qu'on obtient avec les doubles courses."
Encore limité par son épaule
Pour faire son retour à la compétition ce week-end, Miguel Oliveira a passé ce jeudi le contrôle médical obligatoire du championnat. Comme l'ensemble des pilotes MotoGP blessés, il a bien obtenu le feu vert des médecins, toutefois il ne cache pas qu'il reste quelque peu limité physiquement.
"Je ne me suis bien sûr pas entraîné comme je suis habitué à le faire, surtout sur le haut du corps. Je fais quatre pompes au maximum et c'est tout. Pour le moment, c'est tout ce que je peux faire. Je ne suis pas un pilote pleine condition mais j'espère que ça ira", explique-t-il, dans l'attente de voir comment il se sentira une fois remonté sur son Aprilia.
Je fais quatre pompes au maximum. Pour le moment, c'est tout ce que je peux faire.
Miguel Oliveira
Son épaule, qui présentait une luxation, ainsi qu'une petite fracture sur l'humérus et une lésion ligamenteuse, va mieux aujourd'hui, même si une petite démonstration en MotoGP il y a deux semaines lui a donné de bien mauvaises sensations. Désormais, il attend le verdict de la piste en conditions réelles.
"Mes sensations, ça va. J'ai eu cinq semaines pour me remettre. Ça n'est pas beaucoup pour être pleinement remis au moment d'arriver ici, mais j'espère que ça sera suffisant pour monter sur la moto et voir quelles sont mes conditions. Freiner à plus de 300 km/h, c'est quelque chose qu'on ne peut faire qu'une fois qu'on est sur la moto."
Dans l'incertitude qui est la sienne pour le moment, Oliveira n'exclut pas de renoncer si jamais la reprise est trop compliquée. "L'équipe veut que j'aille parfaitement bien et que je sois compétitif sur la moto. Si à un moment donné, je vois que mon épaule m'empêche de leur donner ce qu'ils me demandent, alors, oui, je prendrai plus de temps, mais sinon je continuerai."
Le calendrier prévoit deux autres Grands Prix qui s'enchaîneront sans pause, celui d'Allemagne la semaine prochaine puis celui des Pays-Bas la suivante. "Le Sachsenring n'est pas non plus le circuit le plus sympa avec le côté gauche du corps, qui est l'épaule à laquelle je suis blessé", rappelle-t-il, "mais c'est comme ça alors je vais de toute façon faire le maximum."
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