Pedrosa retrouve le podium au terme d'un week-end éprouvant

Puisque le thermomètre promettait de mettre les gommes à rude épreuve lorsque les pilotes se sont installés en grille, dimanche après-midi, les machines ont pour la plupart été chaussées des pneus les plus durs proposés par Michelin. Les exceptions étaient rares : les pilotes Tech3 ont tous deux opté pour une paire medium, tandis que Tito Rabat et Dani Pedrosa choisissaient d'allier le pneu avant dur avec l'arrière medium.

"J'ai testé le dur [samedi] mais, comme d'habitude cette année, je n'ai aucune traction avec le pneu le plus dur sur certaines pistes. Ça doit venir de mon physique, de mon poids", explique Dani Pedrosa. "J'ai fait mon choix à la dernière seconde : je savais que tout le monde avait pris le pneu arrière dur, j'étais donc sur le point de faire la même chose, mais j'ai changé d'avis au dernier moment. J'ai essayé d'appliquer une stratégie différente, parce que c'était un peu mieux pour moi."

Un rythme encourageant

Qualifié en première ligne pour la première fois de la saison, le pilote Repsol Honda a rapidement vu les leaders se constituer une avance, certes légère, mais qui s'avérera déterminante sur la durée.

"Au départ, j'ai malheureusement freiné un peu trop tôt au premier virage et j'ai perdu des places", reconnaît-il. "Dans le premier tour, j'ai essayé de ne pas trop user mon pneu, de maintenir l'écart tout en n'attaquant pas trop fort. Pendant que je pilotais comme ça, Viñales m'attaquait pratiquement à chaque virage. Malheureusement, il a choisi le mauvais endroit et il a commencé à passer dans la chicane, où il n'y a qu'une trajectoire. On a perdu une seconde ou une seconde et demie, c'est à ce moment que j'ai complètement perdu le contact avec le groupe de tête."

Dani Pedrosa a longuement gardé le pilote Suzuki dans sa roue, avant de prendre un peu d'air lorsqu'il a dépassé un Jorge Lorenzo en perte de vitesse. Ainsi installé dans le top 3, il ne quittera plus son rang jusqu'au drapeau à damier, affichant un rythme supérieur à celui de ses poursuivants malgré un léger déficit sur le binôme de tête. "En tout cas, à cinq ou six tours de l'arrivée, mon pneu était fini", tranche-t-il. "Quoi qu'il en soit, je suis plutôt content, parce qu'au Mugello puis encore ici on a accompli de petits progrès. C'est positif."

Une journée émouvante

Très touché par le décès de Luis Salom, Dani Pedrosa a tenté de vivre cette course de la meilleure façon possible compte tenu de ces circonstances dramatiques. "C'était un week-end très difficile, mais on a maintenu le Grand Prix pour la famille. J'ai essayé de faire de mon mieux, pour lui et pour sa famille", explique-t-il.

"Tous les pilotes et les membres du paddock ont participé à la minute de silence [dimanche matin, ndlr]. C'était très émouvant, on voit bien à quel point le risque est présent. Il a été demandé aux fans de témoigner leur respect à tous les pilotes, du premier au dernier, parce qu'on fait tous de notre mieux et on essaye de produire le meilleur spectacle, mais ce n'est pas toujours facile. Cette minute de silence était très émouvante. On a terminé la journée avec ce tee-shirt (en hommage à Salom, ndlr), mais surtout avec son souvenir dans nos cœurs, pour toujours."