Petrucci frustré par le temps perdu avec les retardataires

Danilo Petrucci est passé très proche d'une pole position hier et d'une victoire aujourd'hui, deux succès qui manquent aujourd'hui à son palmarès mais qui paraissent toujours plus envisageables. Cependant, tant qu'il n'a pas vécu un podium depuis la plus haute marche, le pilote italien ne pourra se satisfaire uniquement du potentiel affiché, et il aimerait enfin pouvoir concrétiser.

Aussi, après l'opportunité manquée aujourd'hui et face aux 63 millièmes qui lui ont manqué pour battre Valentino Rossi, il ne pouvait cacher sa colère face à ce qui l'a gêné dans les dernières minutes de course : la cohabitation avec les pilotes retardataires. "Pas de drapeaux bleus pour les retardataires ! J'ai perdu Valentino et on est passés pratiquement ensemble sur la ligne d'arrivée", pestait-il à son entrée dans le parc fermé.

Momentanément leader de la course à cinq tours de l'arrivée, le pilote Pramac pensait avoir les moyens de reprendre le leadership au moment crucial. Alors que les trois derniers tours ont tourné au duel entre les deux Italiens, Petrucci savait que son rival n'était pas infaillible.

"J'avais tout préparé, j'avais vu où le passer", explique-t-il. "J'avais déjà passé Valentino à quatre tours de l'arrivée. J'avais un peu plus de traction dans ce virage-là et je pouvais mieux en sortir. Et puis la Ducati a un bon moteur."

"J'avais tout préparé mais, dans l'avant-dernière chicane, on a trouvé Barberá [sur notre route], j'ai dû le passer en freinant très fort et j'ai perdu toute l'accélération de la dernière ligne droite. Ensuite j'ai poussé, poussé, poussé et je suis revenu derrière lui [Rossi]. Dans le virage 6, j'étais à nouveau derrière lui mais il a passé Rins, qui a fermé la porte derrière lui. J'ai dû me frayer un chemin, on s'est presque touchés et j'ai failli tomber."

La joie de signer un deuxième podium en trois courses est donc masquée ce soir par la frustration face à une situation qu'il trouve injuste, sa colère s'adressant à la fois aux pilotes croisés sur son chemin et à l'absence de drapeaux bleus destinés à leur intimer l'ordre de s'écarter.

"Cette fois-ci, je l'ai sentie vraiment proche. J'avais tout préparé. Je suis quand même content pour Vale, mais cette fois j'avais vraiment l'occasion de gagner. J'ai tout contrôlé quand il le fallait. Sincèrement, si ça avait été entièrement sec, je ne sais pas si j'aurais pu le rattraper, mais quand il a commencé à pleuvoir je suis revenu et j'ai réessayé de passer devant."

"Ce soir, je rentre chez moi, je vais me calmer un peu et peut-être que demain je vais ouvrir les journaux et me dire 'Bon, j'ai fait deuxième cette fois-ci aussi, ça va'", conclut Danilo Petrucci.