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De pilote à team manager, une reconversion qui suit son cours

Vous les apercevez souvent dans les box, le regard rivé sur les écrans, et parfois aux abords de la piste. Les pilotes devenus team managers sont une tendance de plus en plus pratiquée par d'anciennes stars des circuits.

Wayne Rainey et Loris Capirossi, Yamaha

Wayne Rainey et Loris Capirossi, Yamaha

Gold and Goose / Motorsport Images

Le premier à s’installer derrière le muret fut Giacomo Agostini qui, après ses 15 titres Pilotes, débuta dans son nouveau rôle de team manager en 1983. Le Roi Ago fut l'homme de choix pour diriger l'équipe officielle Yamaha, avec Graeme Crosby comme seul pilote au départ de la saison 500cc et le soutien de Marlboro. Ensuite, Eddie Lawson décrocha trois de ses quatre titres 500cc (1984, 86, 88) sous la houlette de l’Italien, cependant le pilote américain n'était pas toujours sur la même longueur d'ondes que son patron. Après avoir remporté son troisième titre, Lawson quitta Yamaha pour Honda avec qui il décrocha une quatrième couronne, mais son avenir devait encore croiser le chemin du manager italien.

Ago décida en 1992 de rejoindre ce qui était à l'époque le fer de lance de la présence italienne en Grands Prix : Cagiva, une propriété des frères Castiglione, tout comme Ducati. Toutefois, l’équipe transalpine put compter seulement deux succès en catégorie reine, dont celui de 1992 avec Eddie Lawson (!) au Hungaroring, puis un autre en 1994 pour John Kocinski à Eastern Creek.

Giacomo Agostini et Eddie Lawson, Yamaha
Giacomo Agostini et Eddie Lawson

Roberts et Rainey dans le sillage d'Ago

Deux autres ténors des Grands Prix, Kenny Roberts et Wayne Rainey, firent la transition. Le premier nommé débuta dès 1984 en 250cc avec comme pilotes le même Rainey et Alan Carter, avant d’accéder à la 500cc avec Randy Mamola en 1986. En 1988, Rainey débarqua sur une 500cc Yamaha Lucky Strike, pour ce qui allait devenir une des pages les plus importantes de l'équipe Roberts au début des années 90 : trois titres mondiaux furent conquis en 500cc avec Rainey, plus un en 250cc avec Kocinski. La formation américaine subit un coup dur avec l’accident de Rainey en 1993, mais continua son parcours avec Yamaha jusqu’en 1996.

Dans cette même période, Wayne Rainey revint dans le giron des Grands Prix pour aligner une structure voisine de celle de son mentor, et conjurer le terrible sort que le destin lui avait réservé. Le team Rainey débuta en 95 en 250cc, avec Tetsuya Harada et Kenny Roberts Jr, grâce au généreux sponsor Marlboro. La montée en 500cc de la même structure dès 1996 permit au constructeur japonais d’aligner quatre machines identiques, en pleine domination de Mick Doohan, et le seul succès de l’équipe Rainey fut aussi le premier de Loris Capirossi à la fin de cette saison. Las des voyages, l'Américain cessa toute activité en lien avec la compétition fin 1998, souhaitant donner priorité à sa santé nécessitant une attention plus assidue. S'il est revenu depuis fin 2014 dans le monde de la course, c'est pour relancer le championnat américain.

Entre-temps, Kenny Roberts décida de créer sa propre machine en pariant sur une technologie 3-cylindres 2-temps. Suivi au début par Marlboro qui abandonna Yamaha, le projet du King piétina mais réussit tout de même à franchir le cap du nouveau siècle et le passage aux moteurs 4-temps. Très inspiré par le modèle Formule 1, Roberts installa son équipe dans le cœur de la F1 britannique à Banbury, et engagea ingénieurs et techniciens du domaine, comme John Barnard. Parti d’un bloc 5-cylindres en V de conception interne, le châssis Roberts accueillit un moteur Honda puis KTM, et l’équipe joua également un rôle clé dans le titre du fiston chez Suzuki en 2000. Le savoir-faire châssis du team Roberts équipa la RGV 500 championne, tout comme la Derbi 125cc de l’époque, et plus tard les bras oscillants des Honda Ten Kate en Superbike. À bout de ressources financières au cœur d’une conjoncture devenue hostile, le team Roberts cessa ses activités au crépuscule de la saison 2007.

Kenny Roberts, Directeur Proton Team KR
Kenny Roberts

Une reconversion toujours active

D’autres pilotes ont aussi suivi la voie des aînés. L'exemple le plus évident revient à Lucio Cecchinello, qui créa son équipe 125cc en 1994, et qui accéda au MotoGP avec Casey Stoner en 2006 pour lui permettre d'éclore au plus haut niveau.

Le cas est similaire à l’équipe de Jorge Martinez, bien établie dans les trois catégories du Championnat du monde ; celui qui porte le surnom d’Aspar, et qui fut trois fois Champion du monde en 80cc et 125cc, n’a toujours pas connu le succès en MotoGP contrairement à Cecchinello, mais a aligné les titres pilotes 125cc, 250cc, Moto3 et accueillit Randy de Puniet pour sa dernière année en 250cc en 2005, avant de le retrouver pour les ultimes saisons de sa carrière en MotoGP, en 2013 et 2014.

Lucio Cecchinello, Team LCR
Lucio Cecchinello

Si Sito Pons a réussi son retour avec le Moto2, il fut lui aussi un team manager à succès dans les années 90 et 2000. Ayant permis les premiers triomphes d’Alex Crivillé, Alberto Puig et Carlos Checa, l’équipe du double Champion du monde 250cc inscrivit également plusieurs victoires au début des années 2000, notamment par le biais d'Alex Barros, qui décrocha six victoires entre 2000 et 2005. Il connut aussi le succès à trois reprises en 2003 et 2004 avec Max Biaggi lors de la fusion de son équipe avec Pramac.

Le cas de Pons renvoie également directement à celui de Fausto Gresini. Deux fois vainqueur du Mondial 125cc en 85 et 87 à titre personnel, l'Italien a engagé dès 1997 une équipe qui, depuis, a joué à plusieurs reprises dans le haut du MotoGP. Vice-championne du monde avec Sete Gibernau et Marco Melandri de 2003 à 2005, l’équipe italienne a aussi payé le lourd tribut de la course avec les disparitions tragiques de Daijiro Kato et Marco Simoncelli.

Podium: le vainqueur Marco Melandri avec Fausto Gresini
Fausto Gresini avec Marco Melandri

Chez Ducati, Vittoriano Guareschi (ex-pilote en Mondial Superbike et Supersport) fut tout d’abord pilote d’essais, avant de devenir team manager lors du mariage raté avec la star Valentino Rossi. Guareschi s’occupa ensuite de la toute nouvelle équipe VR46 en Moto3, puis tira un trait définitif sur le Championnat du monde suite à un désaccord avec le Docteur.

La marque de Borgo Panigale a également attiré dans ses rangs Davide Tardozzi, ex-pilote Bimota en Superbike. Tout d’abord à l’œuvre dans les titres Superbike de Carl Fogarty et Troy Bayliss, Tardozzi composait avec Paolo Ciabatti l’équipe aux côtés de l'Australien lors de sa victorieuse pige MotoGP à Valence en 2006. Déjà sous la direction de Ciabatti en Superbike, il s’est vu confier en 2014 les rênes du MotoGP par le même homme.

Chez Yamaha, c’est en 2010 que l’ancien pilote Supersport Massimo Meregalli arriva dans un rôle de team manager qui prendra de plus en plus d'importance au fil des années. Responsable de la campagne WSBK victorieuse de Ben Spies en 2009, Meregalli fut promu en MotoGP et il se trouve désormais aux côtés de Lin Jarvis pour manager Rossi et Viñales.

Massimo Meregalli et Valentino Rossi
Massimo Meregalli avec Valentino Rossi

Coach, l’autre métier en vogue

D'autres anciens pilotes ont établi leur reconversion dans des rôles quelque peu différents, mais non moins précieux, qui leur garantissent de conserver une place de choix dans le paddock. Parmi eux, s'il est un homme qui a joué un rôle majeur dans le panorama du MotoGP et bien au-delà, c'est Alberto Puig. Lui qui fut responsable de la filière de formation mise sur pied par Telefonica Movistar, il dénicha quelques perles comme Chaz Davies, Casey Stoner, Leon Camier et surtout Dani Pedrosa. Réputé pour ses méthodes directes, le Catalan - vainqueur d’un GP 500cc pendant sa carrière de pilote - est l’architecte des trois titres et des victoires de Pedrosa. À l’origine de la Red Bull MotoGP Rookies Cup et de la filière asiatique créée avec Honda, Puig reprend un rôle central en MotoGP dès 2017.

Son compatriote Emilio Alzamora, Champion du monde 125cc en 1999, a découvert puis jalonné le parcours sans pareil de Marc Márquez et les cinq titres acquis depuis les 125cc, mais aussi le couronnement de son frère Álex en Moto3, ou encore l’arrivée en Grands Prix de Fabio Quartararo.

Alberto Puig et Dani Pedrosa
Alberto Puig avec Dani Pedrosa

Dans le box Yamaha Movistar, on trouve également Wilco Zeelenberg. Le Néerlandais, ancien pilote en Grands Prix 250cc au début des années 90, fut le manager sportif de Jorge Lorenzo dans son aventure en bleu, et joua un rôle clé dans les débuts du Majorquin en catégorie reine, ainsi que dans ses victoires au championnat.

Quant à Valentino Rossi, c’est depuis 2016 qu’il a confié un rôle de coach à une autre gloire des Grands Prix, Luca Cadalora. Le triple Champion du monde 125cc et 250cc fait désormais partie de l’entourage direct du Docteur, un exemple déjà initié par d’autres comme Bradley Smith qui s’appuie sur Randy Mamola.

Si l’expérience des pilotes reste une valeur sûre pour une équipe ou un sportif, il y eut des cas où la recette ne fonctionna pas comme entre Mick Doohan et Valentino Rossi. Au cœur de l’actualité hivernale, le rôle potentiel qu’aurait pu jouer un Casey Stoner auprès de Jorge Lorenzo chez Ducati semble ne plus être qu’un souhait disparu. L’art de la reconversion reste toujours un peu spécial, aussi souhaitons au duo de Puniet/Quartararo de trouver le bon tempo puisque l'aîné a pris l'étoile montante sous son aile.

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