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Pol Espargaró se sentait "traité comme un enfant" avant KTM

L'ancien pilote Tech3 n'a pas de mots assez forts pour décrire l'enrichissement qu'aura été son aventure de quatre ans chez KTM, un chapitre qui a fait de lui, dit-il, un autre homme et un pilote beaucoup plus complet qu'il ne l'était auparavant, désormais "prêt pour n'importe quelle aventure".

Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Lorsqu'il a fait ses débuts en MotoGP dans la foulée de sa conquête du titre Moto2 en 2013, Pol Espargaró a rejoint l'équipe Tech3, passant comme bien d'autres avant lui par le statut de pilote satellite pour prendre ses marques dans la catégorie reine. Au guidon de la Yamaha fournie par Iwata à l'équipe française, il disposait d'une machine compétitive pour apprendre les rouages du MotoGP, mais découvrait également un fonctionnement qui opérait une nette distinction entre le team satellite et son constructeur. Pas question pour lui, à l'époque, de prendre part au développement de la M1, dont il héritait déjà façonnée.

Or, après trois saisons de partenariat, et en dépit de résultats plus qu'honorables avec notamment une sixième place au championnat en 2014, le pilote espagnol ressentait une certaine frustration et souhaitait ouvrir un autre chapitre de sa carrière, se sentant prêt désormais à prendre plus d'envergure. C'est à ce moment de son parcours qu'il a saisi l'opportunité offerte par l'arrivée de KTM, avec qui il a rapidement acquis une autre stature.

"Avant de rejoindre KTM, je courais pour un autre constructeur, et même si je courais pour eux je n'avais pas le sentiment de faire partie de quelque chose", témoigne-t-il. "Je voyais mes adversaires qui obtenaient de bons résultats, montaient sur le podium et prenaient vraiment du plaisir en course, et moi je courais mais je n'avais pas vraiment le sentiment de pouvoir faire quelque chose de grand. Je me sentais tout le temps traité un peu comme un enfant, comme un rookie qui arrivait dans le monde du MotoGP et avec une moto qui était déjà faite, une électronique déjà faite."

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"Après ces trois années, j'ai eu le sentiment de ne pas avoir appris grand-chose, et quand j'ai entendu parler de ce projet chez KTM, c'était une opportunité de faire partie de quelque chose, de l'Histoire d'un constructeur que j'avais tout le temps suivi", poursuit le pilote espagnol, que la marque de Mattighofen renvoyait à ses souvenirs d'enfance et à ses premières expériences de compétition en motocross. "Quand j'ai vu la progression qu'avait eue ce constructeur dans les autres catégories, je me suis dit 'Pourquoi ne feraient-il pas la même chose en MotoGP ? Et pourquoi n'en ferais-je pas partie ?' J'entendais dire que mon coéquipier, Bradley Smith, discutait déjà avec KTM. J'ai donc appelé mon manager et je lui ai dit qu'il fallait aller là-bas et frapper à leur porte, parce que je sentais que je voulais vraiment faire partie de ce projet dans les années suivantes. Vu ce que ce constructeur a fait par le passé dans d'autres disciplines, je pensais qu'on pouvait atteindre les sommets !"

De nouvelles responsabilités et une progression en tant que pilote

Les sommets, il ne les a pas tout à fait atteints, mais il les a bel et bien touchés du doigt. Rapidement, le binôme Espargaró-Smith, qui s'était transféré de Tech3 à KTM, a vu le déséquilibre s'installer et l'Espagnol prendre le leadership bien plus qu'il ne l'avait fait au sein de l'équipe française. Premier top 10, premier podium, plus récemment première pole position : c'est lui qui a permis au constructeur autrichien de franchir les étapes initiales du succès, jusqu'à la consécration en course que d'autres que lui auront menée à bien. Mais, avant même cette saison 2020 si marquante pour KTM, Pol Espargaró avait pris une part si active dans le développement de la RC16 et son accession au succès qu'il avait bel et bien obtenu cette maturité à laquelle il aspirait.

"C'est facile, je suis arrivé en étant un enfant et je quitte ce projet en étant un homme", résume-t-il. "Quand je suis arrivé ici, je n'arrivais même pas à correctement régler l'électronique. Au bout de trois ans en MotoGP, je suis arrivé dans ce projet et je me suis retrouvé avec énormément de choses entre les mains que je n'avais jamais utilisées pour être plus rapide et que je ne savais pas comment utiliser. Mais grâce à des gens incroyables à l'électronique, des techniciens incroyables à la fois à l'usine et en piste, qui m'ont appris comme si j'étais un enfant comment utiliser ces outils, j'ai grandi année après année à un point que je n'aurais jamais imaginé."

"Maintenant je me sens prêt pour n'importe quelle aventure que je devrais affronter, cependant avant d'arriver je pensais être un homme et un bon pilote, préparé pour le MotoGP, mais j'étais très loin de la vérité. Quand je suis arrivé, j'ai commencé à les voir travailler d'une manière tellement professionnelle, [j'ai vu] les outils que j'ai pu utiliser pour améliorer la moto, la manière dont ils m'ont parlé, comme à un homme et non comme à un enfant, que ce soit quand j'étais blessé, quand je faisais de bons résultats ou de mauvais résultats − et surtout quand je faisais de mauvais résultats, d'ailleurs, car ils me disaient d'emblée la vérité... Quand on est gamin, on ne comprend parfois pas très bien cela, mais cela vous rend très fort. J'ai vraiment le sentiment d'avoir grandi ici."

Avant d'arriver je pensais être un homme et un bon pilote, préparé pour le MotoGP, mais j'étais très loin de la vérité.

Pol Espargaró

"J'ai appris ce que travailler dur voulait dire", poursuit le pilote espagnol, admiratif de l'implication qu'il a observée au sein de l'équipe et à l'usine. "Avant d'arriver chez KTM, je ne savais pas ce que ça voulait dire d'aller au lit et de ne pas dormir parce qu'on a la tête pleine d'idées ou [que l'on pense à] des manières d'être rapide que l'on n'utilise pas, vouloir être rapide parce qu'on ressent la pression de devoir renvoyer l'ascenseur à des gens qui travaillent super dur."

"J'allais au lit pratiquement chaque week-end en voyant les visages des gars et en sachant qu'eux n'allaient pas dormir de la nuit parce qu'ils allaient essayer d'améliorer mes problèmes pour le jour suivant. Et ça, ça vous donne une pression supplémentaire à laquelle vous ne pouvez pas croire, la pression de vous dire 'si demain je ne me donne pas à 100% ou si je n'obtiens pas un bon résultat, je ne vais pas leur donner ce qu'ils méritent'. Je devais alors vraiment tirer le meilleur de moi-même chaque fois que je montais sur la moto pour leur rendre ce qu'ils méritaient. Eux ne pouvaient pas monter sur la moto, au final c'était moi qui le faisais et j'étais donc le dernier maillon de la chaîne pour aller chercher le résultat, et je devais leur rendre ce qu'ils faisaient pour moi."

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Malgré son attachement à KTM, Pol Espargaró a décidé au printemps dernier d'accepter l'offre de Honda pour rejoindre l'équipe officielle du HRC, la tentation étant trop grande, à bientôt 30 ans, pour laisser filer une telle opportunité. Une décision qui a pris le constructeur autrichien de court et qui aura été un crève-cœur pour le pilote espagnol, mais qu'il doit assumer. Et, bien qu'il n'ait pas été celui qui a mené la RC16 à la victoire, c'est avec le sentiment du travail accompli qu'il a bouclé le mois dernier son dernier Grand Prix au guidon d'une machine qu'il a tant contribué à faire évoluer.

"Je pense que le travail est fait", déclarait-il alors auprès du site officiel du MotoGP. "Je suis soulagé. J'ai tout donné pendant quatre ans. J'ai chuté, je me suis blessé, je suis revenu plus fort. Je suis allé puiser dans mes retranchements à chaque week-end, donc je n'ai aucun regret. J'ai tout donné et on a fini à cette position au championnat [cinquième, ndlr]. On a vu que la moto est performante pas seulement avec moi, ce qui est l'une des choses les plus importantes pour un constructeur, que tous les pilotes puissent être rapides avec le même package. Je suis très fier de laisser mes connaissances à KTM et de partir avec les connaissances qu'ils m'ont données pendant quatre ans."

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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