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Poncharal : Gardner et Fernández sont "trop impatients"

Hervé Poncharal comprend que Remy Gardner et Raúl Fernández aient vécu un "petit choc" en passant des premières places du Moto2 à la lutte pour les derniers points en MotoGP, mais appelle ses pilotes à écarter cette frustration et à se concentrer sur la découverte de la catégorie sans se démoraliser.

Remy Gardner, KTM Tech3

Photo de: Marc Fleury

Les cinq débutants du plateau sont restés relativement discrets depuis le début de la saison, seuls Darryn Binder et Marco Bezzecchi ayant atteint le top 10 en course, tandis que Fabio Di Giannantonio a attendu la visite au Mans pour décrocher ses premiers points. Chez Tech3, Remy Gardner compte deux arrivées dans le top 15 mais Raúl Fernández court encore après les points. Les deux hommes vivent une année très différente de la saison 2021, quand ils se disputaient le titre de la catégorie Moto2, faisant déjà équipe chez Ajo.

La KTM n'est certes pas la meilleure machine du plateau à l'heure actuelle, mais Hervé Poncharal veut que les deux rookies se détachent des résultats bruts. "S'il n'y a pas de mauvaise place, merci d'en parler à mes pilotes !" s'est amusé le patron de l'équipe Tech3 dans le podcast du MotoGP, rappelant que la catégorie n'a "jamais été aussi compétitive", ce qui complique particulièrement l'éclosion de jeunes talents : "La compétitivité de la grille n'aide pas les rookies pour leur première saison. Ils doivent le comprendre."

Poncharal demande donc à ses pilotes de faire l'impasse sur les performances pures pour le moment et de faire leurs gammes pour parfaire leur apprentissage tout en conservant leur patience, mais il comprend également leur empressement et leur volonté de briller : "C'est difficile quand, comme Remy et Raúl, on était premier et deuxième en Moto2 l'année d'avant. On est habitué à être en première ligne à presque chaque course, à se rendre dans le parc fermé, à monter sur le podium presque tout le temps, à se rendre en conférence de presse..."

"C'est clairement un petit choc parce que même s'ils savent que ça sera difficile, ils se disent tous 'Je pense que je vais bien faire et je serai parmi les leaders, la semaine des tests me suffira à comprendre et à découvrir la catégorie' mais ce n'est pas le cas. C'est difficile pour eux, et pour nous également parce que je dis toujours qu'un pilote heureux est un pilote rapide et un pilote positif."

Hervé Poncharal, KTM Tech3

Hervé Poncharal

"Mon travail dans l'équipe est de faire en sorte qu'ils restent positifs, qu'ils aient le moral, qu'ils continuent à croire en eux, et qu'ils comprennent que parfois, une 16e ou une 15e place est un bon résultat. Ce n'est pas facile à avaler quand on est un champion, je le sais, mais ils n'ont pas la pression de finir dans le top 15."

"La seule pression qu'ils ont est d'apprendre, de faire autant de tours que possible, d'apprendre à ne pas chuter parce qu'il faut finir la course, de voir le drapeau à damier, pour avoir l'expérience d'une course en MotoGP, qui est assez différent des autres catégories. Essayer d'apprendre dans une nouvelle catégorie, essayer d'apprendre plus de choses, alors qu'il y a plus de monde autour de vous. C'est ce qu'il faut faire dans une première saison."

"Parfois, ils sont trop impatients mais je le comprends : ils sont jeunes, ils sont rapides et ils veulent de la gloire. Et une 15e ou une 17e place ne donne pas beaucoup de gloire. C'est dur à comprendre pour eux."

"On peut voir les visages de leur entourage. Ils ont gagné et sont passés du Moto2 au MotoGP, ils sont les plus heureux au monde, et un peu plus tard, leur visage change. Je pense que c'est bien d'être impatient, mais il ne faut pas être trop impatient, parce qu'il y a un processus d'apprentissage. Quel que soit votre talent, vous devez passer par un processus d'apprentissage. Si vous n'y arrivez pas, vous manquez votre première saison."

Remy Gardner, KTM Tech3, Raúl Fernández, KTM Tech3

Raúl Fernández et Remy Gardner

Les deux Français du plateau, Johann Zarco et Fabio Quartararo, mais aussi Jorge Martín la saison passée ont très rapidement impressionné à leurs débuts. Cette situation reste rare, d'autant plus dans un championnat aux écarts infimes, et Poncharal ne veut pas que Remy Gardner et Raúl Fernández se comparent à eux.

"En 2016, on a fait débuter Johann Zarco, Champion du monde Moto2. Il était en pole à la première course et il a mené pendant huit tours avant de partir à la faute et de tomber. Quand Fabio est arrivé en MotoGP, il était également devant. C'est très dur de réussir ça. Il y a des débutants chez Ducati, KTM et Yamaha et aucun n'entre eux n'a décroché une pole ou mené une course pour le moment."

Ne pas se démoraliser

Hervé Poncharal ne se limite pas à ces conseils et cherche à offrir un cadre épanouissant à ses pilotes, pour que chacun se sente en capacité d'exprimer ses sensations et ses doutes, tout en conservant sa confiance dans l'équipe qui l'entoure. Le Français juge cette approche nécessaire pour surmonter des difficultés parfois difficiles à expliquer, l'harmonie entre le pilote et sa moto étant parfois entourée d'un certain mystère.

"Si on est cartésien, on sait que 1+1 fait 2. Dans notre monde, 1+1 ne fait pas toujours 2. Il faut une alchimie, un équilibre très particulier parfois. On peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, et je pourrais vous raconter beaucoup d'histoires avec un verre à moitié vide et d'autres à moitié plein. Il y a beaucoup de choses que l'on ne peut pas expliquer. Pourquoi Fabio est-il le seul à pouvoir être rapide sur une Yamaha ? Personne ne peut le dire. Morbidelli et Dovizioso sont-ils mauvais ? Pas du tout, ils ont tous les deux été Champions du monde."

Il ne faut pas non plus se dire que l'herbe est plus verte chez le voisin. Si on commence à se dire qu'on n'est pas au bon endroit, avec les bons gens et la bonne machine, on ne fait que s'écrouler.

Hervé Poncharal

"Marc [Márquez] était le seul à être bon sur une Honda il y a quelques années, Valentino était le plus rapide sur la Yamaha avant. C'est très difficile d'expliquer pourquoi et je crois qu'il est important de comprendre que les sports mécaniques sont aussi des sports d'équipe. Il faut croire aux personnes avec qui l'on travaille, leur faire confiance, de l'équipe aux pilotes en passant par les ingénieurs. Il faut s'écouter et si on veut être devant, on doit travailler tous ensemble et parler, échanger franchement, et ne pas avoir peur de dire quelque chose."

Raul Fernandez, KTM Tech3

Raúl Fernández

"Il ne faut pas non plus se dire que l'herbe est plus verte chez le voisin. Si on commence à se dire qu'on n'est pas au bon endroit, avec les bonnes personnes et la bonne machine, on ne fait que s'écrouler. Je pense que c'est très important à ce stade de la saison, quand les courses [s'enchaînent]. Il faut rester concentré et fort."

"On ne veut pas avoir un entourage qui tire vers le bas, répondre parfois à des questions des médias en sachant très bien où ils veulent nous amener. Je ne critique pas les médias parce qu'ils sont ici pour faire des choses qui sont suivies, comme les potins, les transferts, 'cette moto n'est pas suffisamment bonne' ou 'cette moto est meilleure'. On doit rester unis. C'est ce que Fabio fait bien en ce moment et c'est ce que d'autres champions ont bien fait quand ils étaient au sommet."

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