Pour Giacomo Agostini, "Márquez sera le nouveau Rossi"
Cela fait quatre décennies que "le roi Ago" porte son regard de légende sur ceux qui tentent de lui succéder dans les tablettes. Les plus à même d'y parvenir, selon lui ? Rossi, mais aussi Márquez.
Photo de: Repsol Media
La saison prochaine, cela fera 40 ans que Giacomo Agostini a raccroché le casque, après 13 campagnes mondiales. Depuis, son record de victoires trône au sommet du Championnat du monde, dans l'attente d'être égalé, voire battu par la jeune génération. Un record officiellement évalué à 122, même si le nombre de courses qu'il a remportées est souvent estimé à 123 en incluant un succès en Formule 750, catégorie qui fut ponctuellement hissée au rang de Championnat du monde.
Aujourd'hui, l'Italien reste un observateur averti, passionné par les luttes que se livrent ses jeunes successeurs en piste, et il attend de voir qui pourra prendre le témoin, tout en étant pleinement conscient que les époques ont changé et qu'il n'est plus possible, par exemple, de concourir dans différentes catégories en même temps alors que c'était légion il y a 40 ans.
Les statistiques font de Valentino Rossi le mieux placé pour atteindre la référence établie par son aîné, lui qui est aujourd'hui à la tête de 114 victoires. Parmi les pilotes en activité, vient ensuite Jorge Lorenzo avec 65 succès. Marc Márquez a quant à lui 55 victoires.
"Celui qui pourrait égaler mon nombre de victoires ou le battre, aujourd'hui c'est Valentino. Et puis Márquez : il sera le nouveau Rossi, mais je ne sais pas si je serai encore là", déclare Giacomo Agostini à La Gazzetta dello Sport. "À presque 38 ans, Valentino fait de grandes choses. Cette année, il a été compétitif, il a progressé en qualifications, mais il a aussi commis quelques erreurs qu'il aurait pu éviter."
Un talent à associer à la hargne
Avec un palmarès très supérieur à celui des autres pilotes en activité, le vétéran Rossi est souvent confronté aux statistiques de son compatriote, détenteur de 15 couronnes mondiales. Si la pratique a considérablement évolué, Agostini reconnaît dans le Docteur les traits de caractère qu'il connaît bien : "Nous avons reçu tous les deux ce grand don. Et il a la tête, lui aussi. Tous les très grands sportifs se ressemblent. Il faut être un peu un 'salaud', tu ne peux pas être un gentleman, parce que ton objectif c'est le trophée, et si tu l'es, alors tu ne gagneras jamais."
Que faut-il pour réussir aujourd'hui ? "Exactement la même chose", répond Agostini en comparant cette époque avec la sienne, "talent, envie et intelligence. Remporter un titre, c'est difficile, mais le conserver ça l'est encore plus." Et de rappeler que les temps ont bien changé : "Aujourd'hui, on voit beaucoup de chutes. On en a connu nous aussi, mais aujourd'hui on peut se le permettre : entre le matériel - ma combinaison pesait 900 grammes, aujourd'hui elles font dans les dix kilos - et la sécurité des pistes, la limite s'est déplacée. Aujourd'hui, tu tombes et tout le monde s'en fiche, tu te relèves et tu repars. Nous, on mourait, on savait qu'on ne pouvait pas tomber."
Pour espérer gagner encore assez de courses pour rejoindre Agostini dans les statistiques, Rossi devra venir à bout d'adversaires aux dents longues. Et c'est notamment le cas en interne, puisque Maverick Viñales prend la place laissée vacante par Jorge Lorenzo, avec tout autant d'ambitions.
"Il a perdu Lorenzo, mais il en a trouvé un qui est tout aussi fort", constate Ago. "Je ne crois pas que Lorenzo était fatigué de Valentino, il pouvait l'affronter, par contre il était fatigué de tout ce qu'il y avait dans le stand. Valentino a beaucoup donné et il est normal d'avoir plus de personnes qui t'applaudissent. Il y a eu un peu de cela et un peu de la Ducati qui s'est améliorée et qui te donne beaucoup d'argent."
"Maintenant, tout dépend de qui aura développé le mieux sa moto fin février. Il est certain que l'on va s'amuser aussi en 2017", pressent Giacomo Agostini.
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