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L'arme secrète de Quartararo décryptée par son ancien patron

La façon dont Fabio Quartararo aborde les freinages et sa vitesse en courbe expliquent son avantage sur les autres pilotes Yamaha selon Wilco Zeelenberg, qui l'a dirigé dans l'équipe SRT.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le Grand Prix d'Autriche a une nouvelle fois illustré l'écart entre Fabio Quartararo et les autres pilotes Yamaha. Pendant que le Champion du monde en titre parvenait à prendre la deuxième place entre quatre représentants de Ducati, nettement dominateur sur le Red Bull Ring, Andrea Dovizioso devait se contenter d'une modeste 15e position. Sur la seconde machine officielle, Franco Morbidelli a chuté alors qu'il n'était que 14e, tout comme Darryn Binder dans le team RNF.

Si les performances en retrait de ce dernier peuvent s'expliquer par la difficulté de disputer une première saison en MotoGP en arrivant directement du Moto3, celles de Dovizioso et Morbidelli, tous deux vainqueurs de Grands Prix et vice-Champions de la catégorie reine, sont plus surprenantes, les Italiens étant à la peine sur une Yamaha avec laquelle Quartararo mène le championnat.

Même si le Français est le premier à pointer les manquements de sa moto, l'écart de performance est intriguant : Morbidelli n'a décroché qu'un seul top 10 en course cette année, tandis que Dovizioso n'est entré dans les points qu'à cinq reprises. Sachant qu'il ne trouverait pas de réponse à ses difficultés, le vétéran du plateau va même mettre fin à sa carrière au soir du GP de Saint-Marin disputé ce week-end.

Comment expliquer l'immense écart séparant Quartararo des autres pilotes Yamaha ? Wilco Zeelenberg est l'un des mieux placés pour répondre à cette interrogation dans son rôle de team manager de RNF, où il a dirigé El Diablo et Morbidelli lorsque l'équipe s'appelait SRT, avant de travailler avec Dovizioso cette année. Pour l'ancien pilote, Quartararo a su s'adapter aux spécialités et aux faiblesses de la machine japonaise en courbe.

"Il surmonte le problème", a expliqué Zeelenberg dans une interview accordée à Motorsport.com. "Il conserve plus de vitesse en courbe. Quand on ne peut pas solliciter les pneus, il prend moins d'angle. Il surmonte les problèmes qu'ont les autres pilotes, qui ont un style à l'ancienne : ils freinent fort et tard dans le virage. Fabio freine en ligne, relâche les freins puis tourne. Il fait ça dans tous les virages, qu'il prend toujours un ou deux km/h plus vite [que les autres]."

"On partage les données et on voit exactement ce qu'il fait. Il contrôle mieux la moto, grâce à son talent et sa taille. Il est très grand et peut maintenir la motricité sur la roue arrière pour finir le virage, il fait ça mieux que les autres. C'est un ensemble d'éléments."

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing, et Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo et Franco Morbidelli ont effectué plusieurs tours l'un derrière l'autre pendant les essais à Spielberg

Le style de pilotage atypique de Quartararo est parfaitement adapté à la Yamaha mais cette harmonie n'est pas le simple fait du hasard. "Ça a fait tilt, mais il a aussi appris", a souligné Zeelenberg, estimant qu'aucun autre pilote n'est capable d'exploiter aussi bien la M1 : "Fabio n'a jamais piloté d'autre moto que la Yamaha [en MotoGP]. Andrea dit que c'est impossible de faire 25 tours comme ça : il peut le suivre un tour, mais il dit que ce n'est pas une façon normale de piloter. Mais Fabio peut le faire pendant l'intégralité d'une course."

Pourquoi Morbidelli et Dovizioso ont peiné à s'adapter

Bien loin de la symbiose entre Fabio Quartararo et sa machine, Andrea Dovizioso et Franco Morbidelli paient un style qui génère des problèmes sur la Yamaha selon Wilco Zeelenberg : "On ne peut pas rester trop longtemps sur l'angle parce que cela fait beaucoup grimper la température du pneu. Franco et Andrea prennent beaucoup d'angle parce qu'ils ne se décalent pas autant que beaucoup d'autres pilotes sur le côté de la moto. C'est une chose qui leur pose problème."

Le Néerlandais estime par ailleurs que Morbidelli paie encore sa blessure au ménisque et aux ligaments croisés du genou gauche qui l'avait contraint à une opération et l'avait écarté des circuits pendant cinq courses l'an passé, avant de retrouver le MotoGP dans l'équipe officielle.

"Franco a décroché un podium à Jerez l'an dernier [avec SRT] et tout se passait plutôt bien. Puis il s'est blessé au genou. Depuis, il n'a pas pu piloter la moto comme il le faudrait. Il est en forme maintenant, mais il a toujours du mal. C'est une interrogation pour moi. Je pense qu'avec son style de pilotage, il ne peut pas relever la moto comme les autres pilotes."

Franco Morbidelli, Yamaha Factory Racing, Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Racing

Andrea Dovizioso se sont régulièrement affrontés en fond de classement cette année

Concernant Dovizioso, les difficultés semblent surtout liées à des soucis d'adaptation à une machine très différente de la Ducati. La moto italienne a longtemps imposé un pilotage particulier qui posait problème à de nombreux pilotes mais Dovizioso a peu à peu appris à en tirer le meilleur, ce qui lui a permis de décrocher les meilleurs résultats de sa carrière mais a compliqué le retour sur la M1.

Zeelenberg estime que les différences drastiques entre les motos actuelles imposent un temps d'adaptation parfois trop long, son pilote ayant du mal à gommer certains automatismes : "Andrea a été sur la Yamaha [en 2012, avec Tech3] puis la Ducati pendant huit ans. Dans le processus, il a pris beaucoup d'habitudes adaptées à cette moto mais pas à une autre."

"On l'a vu avec Jorge [Lorenzo], qui a eu besoin d'un an avant de gagner avec Ducati. Après, il ne pouvait plus rien faire avec la Honda. Ce ne sont pas de mauvaises motos, mais il faut faire le chrono différemment, il faut apprendre comment [le faire]. Le niveau est si élevé que l'on n'a plus ce temps. On voit qu'il faut rester sur la même moto."

"On peut aussi le voir avec Aleix [Espargaró] : personne ne pensait qu'il pouvait réaliser tout ça. Il pilote l'Aprilia comme une bête, il est constant et rapide. Évidemment, la moto progresse, mais lui aussi, il a longtemps dû piloter au-delà de la limite et il a aussi pris de mauvaises décisions mais maintenant, il est rapide et constant."

Propos recueillis par Gerald Dirnbeck

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