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Interview

Rainey exhorte Márquez à moins tomber

Fin tacticien à son époque, Wayne Rainey estime que Marc Márquez devrait changer de stratégie dans son approche des courses, et surtout s'efforcer de moins chuter. "Tomber 23 fois par an, ça n'a pas de sens", affirme-t-il.

La chute de Marc Marquez, Repsol Honda Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

À moins de 26 ans, Marc Márquez s'est non seulement imposé comme un immense champion, auréolé de cinq titres en six ans et déjà très haut placé dans les statistiques d'un championnat qui fêtera cette année ses 70 ans, mais il a aussi faite sienne une statistique moins reluisante que les autres : celle d'être le pilote qui chute le plus au cours des Grands Prix. Et ce point inquiète particulièrement Wayne Rainey, qui s'il ne cache pas son admiration pour le pilote, lui transmet tout de même un message de prudence.

En effet, lorsque Motorsport.com lui demande ce qui l'impressionne le plus dans le style de pilotage de Marc Márquez, Rainey répond sans hésiter : "Son implication et sa capacité à aller vraiment à la limite". Pourtant, très vite l'Américain exprime son inquiétude quant à cette limite avec laquelle le jeune pilote flirte sans cesse, car le nombre d'accidents qu'il subit est, selon son aîné, un signal d'alerte.

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"Márquez croit en lui-même. Je suis sûr qu'il ne veut pas tomber, mais il tombe plus que quiconque dans la catégorie, or quand vous êtes le Champion du monde et que vous tombez autant que le fait Marc Márquez, alors il y a quelque chose qui n'a pas de sens. Normalement quand vous êtes le meilleur, vous n'êtes pas celui qui tombe le plus car sinon vous vous blessez", pointe l'ancien pilote.

"Vous êtes le Champion du monde, vous êtes le meilleur", poursuit Rainey, "mais le fait qu'il prenne autant de risques, qu'il montre à tout le monde qu'il n'a pas peur… je ne suis pas sûr que ce soit la façon la plus intelligente de faire durer cette stratégie. Personnellement, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'aller à la limite au point de tomber 23 fois par an. Pour moi, cela n'a pas de sens. Je pense qu'il faut qu'il améliore ça, parce que quand vous faites autant d'erreurs, il arrivera une fois que vous ne vous relèverez pas aussi vite. Je pense qu'il est tellement bon qu'il n'a pas besoin de piloter comme ça, il n'a pas besoin de prendre autant de risques."

Je pense qu'il est tellement bon qu'il n'a pas besoin de piloter comme ça, il n'a pas besoin de prendre autant de risques.

Wayne Rainey

"J'espère qu'avec l'expérience il pourra comprendre ça", insiste Wayne Rainey, lui qui expliquera avoir trop flirté avec la limite lors du funeste Grand Prix d'Italie 1993, jusqu'à commettre une petite erreur qui allait le faire chuter. Et on connaît la suite : dans sa glissade, il s'est brisé une vertèbre sur un vibreur et sa carrière s'est arrêtée net.

Privilégier l'attaque dans les premiers tours

Marc Marquez, Repsol Honda Team après sa chute

Aujourd'hui, Rainey estime que l'Espagnol pourrait tout de même dominer s'il prenait un peu moins de risques. "Ça n'est pas grave de ne pas trouver ce dixième en plus, parce que la plupart du temps il est clairement plus rapide que tout le monde. Peut-être qu'il sera juste plus rapide de deux dixièmes au lieu de trois, mais je pense qu'il est plus important d'être deux dixièmes plus rapide et de finir le tour, plutôt qu'être trois dixièmes plus rapide et peut-être ne pas le finir."

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Le Californien a beau observer le resserrement des écarts dans le peloton, il n'en estime pas moins que les top pilotes restent une classe à part et que Márquez en fait quoi qu'il arrive partie. C'est, selon l'Américain, son approche de la course qui devrait changer pour qu'il puisse tirer profit de son potentiel en dosant mieux sa prise de risques.

"Je comprends qu'il faut rester à son top niveau, car si on en sort un peu, peut-être qu'on se retrouve dixième en n'ayant qu'un ou deux dixièmes de retard. Je comprends ça, mais à chaque époque il y a toujours eu quatre ou cinq top pilotes en bagarre pour un dixième. Je me souviens que quand je courrais, même quand Eddie [Lawson], Kevin [Schwantz] ou Mick [Doohan] étaient moins d'un dixième plus rapides que moi, je passais de très longues nuits à essayer de comprendre où je pourrais trouver ce dixième", admet le triple Champion du monde (1990-91-92).

"Mon avis est que Marc Márquez devrait trouver une autre façon de gagner son avantage. Peut-être qu'il faut qu'il travaille sur les cinq premiers tours de la course, peut-être que s'il est plus rapide dans les cinq premiers tours, il se créera de plus gros écarts", suggère-t-il, s'appuyant ainsi sur l'approche que lui-même adoptait, lui qui n'aimait rien de plus que faire le trou dans les premiers tours et filer vers la victoire.

Wayne Rainey

"Quand on commence à courir, les pneus sont froids et moins prévisibles ; c'est là que j'attaquais le plus, dans les cinq premiers tours. C'est là que vous prenez le plus de risques, parce que vous avez le moins de grip, et la plus grande récompense est d'essayer de se creuser une avance. Je pense donc qu'il pourrait travailler là-dessus, essayer d'être plus rapide dans les cinq premiers tours ; si vous parvenez à vous creuser une avance d'une ou deux secondes dans les cinq premiers tours, alors ensuite vous n'avez qu'à les maintenir. Mais c'est Márquez, on aime ça quand il est dixième et qu'il doit remonter, c'est plus excitant !"

Mon avis est que Marc Márquez devrait trouver une autre façon de gagner son avantage. Peut-être qu'il faut qu'il travaille sur les cinq premiers tours de la course.

Wayne Rainey

"J'adore le regarder, il est très excitant, mais j'espère toujours qu'il va rester sur ses roues", souligne Wayne Rainey, jugeant que ces chutes sont indéniablement le talon d'Achille du champion. "Márquez a ses points forts, mais il a aussi ses points faibles et je pense que c'est sur ses points faibles qu'il doit progresser."

Une faiblesse dont pourrait profiter Lorenzo ?

Il est, selon Rainey, d'autant plus important pour Márquez de travailler sur ce point qu'il va être confronté à une concurrence interne nouvelle cette année, et non des moindres. "Lorenzo va être une grosse motivation, il va pousser Márquez, mais Lorenzo est prévisible. Il pilote sa moto d'une certaine manière [qui fait qu'il] arrivera toujours au drapeau à damier et, s'il parvient à mettre Márquez sous pression et à le pousser à commettre des erreurs, alors ce sera bon pour Lorenzo."

Wayne Rainey

Le Majorquin prévient qu'il lui faudra sans doute faire preuve d'humilité pour ses débuts avec Honda, une moto faite pour son coéquipier et que lui-même va devoir apprivoiser. Une approche qui pourrait se ressentir, selon Rainey, sans toutefois masquer un esprit de compétition à nul autre pareil.

"Je pense que la pression est plus sur Márquez que sur Lorenzo, parce que Lorenzo arrive de Ducati et intègre l'équipe de Márquez, la moto a été développée pour Márquez. Lorenzo, s'il termine deuxième, troisième ou quatrième, il peut juste dire : 'Je suis encore en train d'ajuster la moto, de m'adapter à l'équipe'. Ceci étant dit, je suis sûr que Lorenzo voudra gagner la première course pour montrer qu'il est sérieux, parce qu'il n'y a pas de meilleure façon de mettre la pression à un adversaire, à votre coéquipier."

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À la question qui titillera tous les bookmakers avant le coup d'envoi du championnat, et qui est de savoir si Lorenzo pourrait gagner le titre et battre notamment Márquez sur la même moto, Rainey est tenté de voir en effet une chance pour le Majorquin, si jamais le Champion du monde en titre ne corrige pas son défaut.

"Eh bien, s'il tombe plus de 20 fois l'année prochaine, alors peut-être que Márquez va se battre lui-même", prévient Rainey. "Tout est contre vous quand vous faites des erreurs comme celles-là. Quand vous tombez de votre moto et que vous glissez à plus de 200 km/h, peut-être que les dix premiers mètres se passent bien, mais si vous passez le bord de piste et que vous commencez à partir en roulades alors tout peut arriver. J'espère que Márquez pourra trouver une façon d'être plus régulier et il faut qu'il reste plus sur ses roues. Ça n'est pas très sûr de faire des erreurs comme ça, parce que ça va le rattraper."

Interview de Gerald Dirnbeck

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