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Années 1970 : Read, Sheene et Roberts sur le trône du Roi Ago

À l'occasion des 70 ans du Championnat du monde moto, dont la première course fut disputée le 13 juin 1949, Motorsport.com vous propose de revivre décennie après décennie l'Histoire de la discipline. Focus aujourd'hui sur les années 70, qui virent les sacres de plusieurs Champions du monde mythiques.

Roberts, Read, Sheene

Roberts, Read, Sheene

Camille De Bastiani

70 ans de Grands Prix moto

À l'occasion du 70e anniversaire de la création du Championnat du monde moto, revenons sur sept décennies de courses.

Après avoir marqué les années 60 par son duel l'ayant opposé à Mike Hailwood, Giacomo Agostini continua de régner au début des années 70, avant que d’autres pilotes ne viennent lui prendre son trône, d’abord provisoirement en 1973 et 1974, puis définitivement à partir de 1976. De nouveaux noms émergèrent alors et marquèrent le Championnat de leur empreinte, en même temps qu'une nouvelle ère se mit en place, aussi bien au niveau des hommes qui firent les courses, que des constructeurs et des machines.

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Le Roi Ago à l'apogée de son règne

Lorsque la décennie 70 commença, Giacomo Agostini détenait déjà six titres mondiaux, et n’était pourtant pas encore à la moitié de son palmarès. Les trois premières saisons allaient ainsi achever d’inscrire son nom dans les livres d’Histoire des Grands Prix, l’Italien enchaînant les titres en 500cc, mais aussi en 350cc, et toujours sur MV Agusta. De 1970 à 1971, la marque italienne assit sa domination dans la catégorie reine en gagnant 19 fois d’affilée, dont 18 rien qu'avec Agostini.

En 1970, ce dernier remporta ainsi dix succès consécutifs, dont le Tourist Trophy, qui demeure à ce jour le troisième Grand Prix de l’Histoire avec le plus de pilotes au départ, avec 86 participants. En 1971, ce furent pas moins de huit victoires que le Transalpin enchaîna, n’en laissant seulement que quatre en deux ans à ses adversaires, Alberto Pagani, Angelo Bergamonti, Jack Findlay et Dave Simmonds. Ces noms représentent par ailleurs à eux seuls la dynamique des Grands Prix depuis leur création, puisque de 1949 à 1977 inclus, tous les titres furent attribués à des Italiens (11) et des Britanniques (17), hormis celui de Gary Hocking en 1961, ce dernier étant de l’actuel Zimbabwe.

L’Italie ne disposait que de trois titres avant l’ère Agostini, et ce dernier enfonça le clou jusqu’en 1972. Cette année-là, il devint de plus le premier pilote de l’Histoire à avoir remporté la première course de la saison six ans de suite. Néanmoins, si tout semblait un long fleuve tranquille pour le pilote italien, il n’en était rien. Le torchon brûlait en effet avec MV Agusta depuis le décès du comte Domenico Agusta, dirigeant de la marque et fils du fondateur, en 1971. Entre son successeur, Riccardo "Rocky" Agusta, et Agostini, le courant ne passait pas, et leurs relations empirèrent à l’arrivée de Phil Read dans l’équipe en 1973, celui-ci s’entendant au contraire très bien avec le nouveau responsable de la marque italienne. La tension était à son maximum dans l’équipe, et l’Italien décida de céder à l’appel de Yamaha. Après huit années de collaboration et 13 titres décrochés, il claqua ainsi la porte de son constructeur de toujours pour un nouveau défi : passer des quatre-temps aux deux-temps. Une démarche visionnaire, puisque ce n'était plus qu'une question de saisons avant que les deux-temps ne supplantent les quatre-temps. Il avait raison, puisque ceux-ci devinrent la référence.

Giacomo Agostini sur sa Yamaha, 1975.

Giacomo Agostini sur sa Yamaha, 1975.

Clap de fin

L’année 1973 sonna donc les prémices d’une nouvelle ère. Agostini, tout d’abord, ne remporta que trois victoires et termina sur la dernière marche du podium au championnat 500cc, une première depuis 1966. Ce fut son coéquipier, Read, qui s’empara du titre. Pilote majeur des années 60, il avait couru en 500cc, d’abord avec Norton puis avec Gilera, avant de se concentrer sur les autres catégories de 1965 à 1970. Après une course avec Ducati en 1971, l’année 1973 marqua son grand retour. Il s’empara du titre avec MV Agusta dès sa première tentative, et détrôna le Roi Ago, installé sur la plus haute marche depuis sept saisons. Il termina avec 27 points d’avance sur l’Italien, et 21 points sur Kim Newcombe, qui décéda des suites d’un accident en fin de saison.

L'année 1973 allait être également endeuillée par le tragique accident qui eut lieu en 250cc et qui fit trembler le monde des Grands Prix, à Monza, coûtant la vie à Renzo Pasolini et Jarno Saarinen. Le premier était un redoutable adversaire d’Agostini en 350cc, tandis que le second, considéré comme le nouvel espoir des 500cc, était arrivé en trombe dans la catégorie reine en 1973 après avoir terminé vice-Champion du monde 350cc en 1971, puis Champion du monde 250cc en 1972, et avait remporté les deux premiers Grands Prix de la saison 500cc. Cet accident marqua le début d’une remise en cause sévère des conditions de sécurité, qui reviendraient au premier plan en fin de décennie.

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Read réalisa un doublé en décrochant également le titre en 1974, mais avec le départ d’Agostini pour Yamaha, un changement commença également à se faire sentir au niveau des constructeurs. MV Agusta remporta son dernier titre constructeur en 1973, mais même le doublé de ses pilotes, Read et Gianfranco Bonera, ne lui permit pas de l’obtenir à nouveau en 1974. La marque italienne dû s’incliner cette année-là face à Yamaha.

Dès lors, l’hégémonie japonaise se mit en place, et balaya tout sur son passage. Si 20 constructeurs avaient effectué la saison en 1973, ils ne furent plus que la moitié en 1974 et 1975, puis seulement cinq en 1976, avant que tous ne rendent les armes en 1977, y compris MV Agusta. Cette année-là, et pendant deux ans, seuls Suzuki et Yamaha équipèrent les 500cc, avec une nette domination de la marque d’Hamamatsu qui fit rouler 27 des 32 motos du plateau. Le schéma se reproduisit également en 1978 et se poursuivit dans les années 1980, où Kawasaki et Honda viendraient les rejoindre, en plus de quelques autres constructeurs qui ne feraient pas le poids face au rouleau compresseur nippon.

Phil Read, en 1974.

Phil Read, en 1974.

Si l’Europe se fit devancer par le Japon au niveau des constructeurs, le Championnat y resta physiquement très ancré dans la décennie 70, et la quasi intégralité des courses se déroulèrent sur le Vieux Continent, à l’exception du Venezuela, qui fit son entrée au calendrier pour trois ans en fin de décennie, de 1977 à 1979. Johnny Cecotto, Champion du monde 350cc en 1975, offrit par ailleurs à son pays sa dernière victoire en 500cc lors du Grand Prix d’Assen 1978. Deux autres Grands Prix firent également leur entrée au calendrier durant les années 70 : l’Autriche avec le Salzburgring en 1971 et la Grande-Bretagne avec Silverstone en 1977. Le Mugello arriva lui aussi en 1976, avant de revenir en 1978 et 1985, mais en tant que circuit du Grand Prix des Nations. Il fallut attendre son retour en 1992 pour qu’il devienne le tracé du Grand Prix d’Italie. De son côté, le Sachsenring accueillit sa dernière épreuve du Championnat du monde en 1972, et ne revint qu’en 1998.

Le milieu de décennie vit donc s’opérer un changement du point de vue des constructeurs, du calendrier et des pilotes. Giacomo Agostini, après deux années plus compliquées, reprit son bien pour l’ultime fois de sa carrière en 1975, et offrit à Yamaha ainsi qu’au moteur deux-temps leur premier sacre en 500cc. Celui-ci demeure peut-être son plus beau titre puisque, pour la première fois, il ne domina pas autant le Championnat, et vécut une saison incertaine jusqu’au bout. Le Roi Ago roula encore les deux années suivantes, mais les résultats ne furent plus autant au rendez-vous, et il laissa définitivement son trône à d’autres.

Début d’une nouvelle ère

Le premier d’entre eux faillit ne jamais revenir d’une chute d’une extrême violence très médiatisée début 1975 dont il sortit finalement avec "seulement" de multiples fractures. Deux mois plus tard, il fut de nouveau en piste, et il ne lui fallut que deux autres mois pour remporter sa première victoire en 500cc, devant Agostini. Le mythe Barry Sheene était né. D’abord passé par les petites catégories, l’Anglais détenait un titre de vice-Champion du monde 125cc datant de 1971 sur Suzuki, lorsqu’il fit ses débuts en 500cc avec ce même constructeur en 1974, aux côtés de Jack Findlay. Ce dernier deviendrait par ailleurs en 1977 le plus vieux pilote de l’Histoire à remporter une course 500cc à 42 ans et 85 jours, derrière Fergus Anderson en 1953 à 44 ans et 237 jours, lors du Grand Prix d’Autriche.

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En 1976, et après une bonne expérience du Championnat du monde et désormais totalement remis de son accident survenu l’année précédente, Sheene était au sommet et décrocha cinq victoires et un podium, ainsi que son tout premier titre mondial. Il offrit par ailleurs son premier sacre en 500cc à Suzuki, qui assit sa domination cette année-là, en plaçant 11 de ses machines dans le top 12 au classement général, une seule MV Agusta s’intercalant au septième rang. Le binôme Sheene/Suzuki réalisa un doublé la saison suivante, puisque l’Anglais remporta six victoires, et un nouveau titre. De son côté, Agostini tira définitivement sa révérence à la fin de la saison 1977, avec 15 titres de Champion du monde (huit en 500cc, sept en 250cc), et il demeure encore à ce jour le pilote le plus titré de l’Histoire, devant Ángel Nieto, lui aussi acteur majeur de la décennie, mais dans les petites catégories.

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Le Maestro décrocha en effet un premier titre en 50cc en 1969, et en totalisa six, en plus de ses sept en 125cc, portant le total à 12+1, comme il le disait de façon superstitieuse. Il marqua les petites cylindrées de son empreinte, et fut à l’origine de l’engouement de l’Espagne pour les Grands Prix. Son impressionnante longévité (15 ans entre son premier et son dernier sacre) firent de lui un mythe, au même titre qu’Agostini. La concurrence fut pourtant rude, puisque d’autres grands pilotes, à l’image de Kork Ballington, Pierpaolo Bianchi, Eugenio Lazzarini ou encore Kent Andersson, menèrent la vie dure à l’Italien et à l’Espagnol, chacun dans leurs catégories respectives. Du côté de la France, beaucoup de pilotes roulèrent en Championnat du monde, mais Michel Rougerie fut le plus mythique d’entre eux. Arrivé en 125cc en 1972, il évolua ensuite dans les catégories supérieures, et manqua de peu le titre 250cc en 1975. Vice-Champion cette saison-là, et auteur de 17 podiums, dont trois victoires, en presque dix années de carrière, il marqua de son empreinte et de son charisme le monde des courses. Le destin fit pourtant des siennes le 31 mai 1981, et le Français perdit la vie lors du second tour du Grand Prix 350cc de Yougoslavie.

Barry Sheene, en 1977.

Barry Sheene, en 1977.

Trois ans plus tôt, Suzuki s’empara de nouveau du titre constructeur 500cc en 1978, mais Sheene dû s’incliner face à un tout nouvel arrivant dans la catégorie, qui ne comptait qu’une participation au Grand Prix d’Assen 250cc en 1974 avant d’entamer la saison, et qui pourtant vint à bout des pilotes d’expérience. C’est ainsi que Kenny Roberts, alors âgé de 26 ans, mit un terme à la domination anglo-italienne du Championnat depuis sa création, et offrit un titre mondial aux États-Unis, le premier d’une longue série qui s’étalerait jusqu’au milieu des années 90, seulement entrecoupée de deux sacres transalpins en 1980 et 1981, et d’un titre australien en 1987. Si le Japon était en pleine hégémonie des constructeurs en cette fin des années 70, les États-Unis commencèrent ainsi la leur au niveau des titres pilotes.

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Spécialiste du dirt track, Roberts fit souffler un vent de nouveauté sur les Grands Prix en apportant un nouveau style de pilotage, plus abrupte, mais très efficace. Avec quatre victoires et quatre autres podiums, il fut titré dès sa première saison en 1978, avant de réitérer l’exploit en 1979 et en 1980, toujours sur Yamaha. Forte tête, il mena le boycott du Grand Prix de Belgique en 1979 afin de protester contre l’insuffisance des mesures de sécurité. Cet incident ne fut pas le premier, puisque déjà en 1974, le Nürburgring avait été boycotté pour les mêmes raisons et avait alors été le deuxième Grand Prix de l’Histoire avec le moins de participants (7), derrière l’Argentine en 1961 (6), et fut également le GP avec le moins de pilotes à l’arrivée (seulement 4). De même, la course se tenant en Autriche en 1977 avait elle aussi été boycottée, après l’accident en 350cc ayant coûté la vie à Hans Stadelmann, et gravement blessé Johnny Cecotto, Dieter Braun, Franco Uncini et Patrick Fernandez. Le vent de révolte qui souffla durant ces années 70 fit réfléchir les responsables du Championnat qui commencèrent à écouter les requêtes des pilotes en matière de sécurité.

Kenny Roberts, en 1979.

Kenny Roberts, en 1979.

Cette fin de décennie voyait donc des changements s’opérer, et les deux constructeurs japonais, Yamaha et Suzuki, se disputer les victoires et les titres. Seule une marque italienne tenta de résister en 1979, Morbidelli, pilotée par un certain Graziano Rossi, qui ne marqua que deux points cette saison-là avant de passer sur Suzuki l’année suivante et de terminer cinquième du Championnat. À la fin des années 70, son fils et futur troisième meilleur pilote de l’Histoire voyait le jour. Mais son Histoire en Grands Prix ne s’écrirait pas avant 1996, le temps de laisser d’autres grands pilotes sous le feu des projecteurs.

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