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Interview

Redding : "Le MotoGP, c'était fini pour moi", avant l'accord d'Aprilia

Alors qu'il rejoindra les rangs d'Aprilia en 2018, Scott Redding compte bien profiter de la fin de saison pour recueillir un maximum d'expérience afin de servir au mieux le projet de la marque de Noale l'an prochain.

Scott Redding, Pramac Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Scott Redding a bien failli tout perdre au cœur de l'été. Après des résultats décevants sur la première partie de saison, l'Anglais se savait en effet sur la touche chez Pramac – où il sera remplacé en 2018 par Jack Miller –, mais a su rebondir en saisissant l'opportunité créée par le limogeage de Sam Lowes chez Aprilia. 

Une sorte de retour aux sources pour le numéro 45, puisque celui-ci avait fait ses débuts en MotoGP en 2014 au sein du team Gresini, avant de refuser une première offre d'Aprilia pour participer au retour du constructeur italien dans la catégorie reine. Ne se sentant pas à l'époque les épaules pour soutenir un tel projet, Redding a donc fait son chemin chez Marc VDS puis chez Pramac, acquérant de l'expérience au guidon d'une Honda puis d'une Ducati.

C'est donc fort de ce bagage qu'il a cette fois-ci accepté la proposition d'Aprilia. Alors qu'il endossera pour la première fois de sa carrière le statut de pilote d'usine, le natif de Gloucester compte bien ainsi participer au développement de la RS-GP aux côtés d'Aleix Espargaró.

Mais s'il faudra attendre encore un peu pour voir si cette nouvelle collaboration porte ses fruits, les effets de l'accord se sont déjà faits ressentir lors des dernières courses, lors desquelles l'actuel pilote Pramac a renouvelé ses meilleurs résultats du début de saison (huitième à Silverstone et septième à Misano).

C'est sous le doux soleil automnal d'Aragón que Redding a bien voulu répondre à quelques questions de Motorsport.com, lors du Grand Prix où il a au final devancé son coéquipier Danilo Petrucci en course.

Scott, depuis l'annonce de ton passage chez Aprilia l'an prochain, tu sembles avoir retrouvé de la confiance, et tu as réussi à rééditer tes meilleurs résultats du début de saison. Est-ce que cet accord t'a en quelque sorte libéré ?

Je pense que c'était plus une coïncidence en termes de timing, car après le Sachsenring et la pause estivale, il n'y avait rien. Le MotoGP, c'était fini pour moi. [L'Allemagne] c'était une course et un week-end de merde [sic]. J'essayais de montrer ce que je valais, j'essayais de sauver ma peau ici.

Mais même avant d'avoir été annoncé chez Aprilia, la pause estivale m'a permis de repartir de zéro, de penser à autre chose qu'à la course. J'avais des choses à régler, ce que j'ai réussi à faire, notamment au niveau de mon approche de la course, de mon pilotage. J'ai changé ce que je faisais, ou la façon que j'avais de le faire. Car quand vous êtes dans cette catégorie, avec les meilleurs gars au monde, si vous montrez des signes de faiblesse, ça ne pardonne pas. C'est comme cela que ça marche. Il faut donc reprendre à la base et revenir encore meilleur pour se battre, et c'est ce que j'ai réussi à faire.

Scott Redding, Pramac Racing

Est-ce que l'accord avec Aprilia m'a aidé ? Peut-être. Peut-être que dans un coin de ma tête je me suis dit que j'avais au moins assuré une moto pour l'an prochain. Mais je ne me suis pas pour autant dit qu'il suffisait juste que je pilote à présent, et fasse le nombre. Ce n'est pas ce que j'ai dans le cœur. Ce que j'ai dans le cœur, c'est de faire des résultats. Je continue donc de travailler pour progresser, et c'est pourquoi lors des dernières courses il y a eu des progrès et il faut que je construise là-dessus. 

Tu as donc modifié ton approche des week-ends de course ?

Ce que vous faites sur un circuit, ce n'est qu'une petite partie. La plus importante c'est quand vous rentrez chez vous, que vous vous préparez, que vous organisez l'approche du week-end. Parfois, rentrer chez soi, ne penser à rien, cela aide aussi. Mais quand vous êtes dans une situation difficile et que cela ne fonctionne pas, que vous avez du stress, de la pression, et que vous n'avez que ça à faire, il vous faut un échappatoire. Et la seule façon d'y parvenir c'est de se sentir bien quand on grimpe sur la moto.

Aprilia avait déjà sollicité tes services il y a quelques années, quand tu étais encore un débutant en MotoGP, et tu avais décliné la proposition. Qu'est-ce qui a a changé depuis ?

Aprilia m'a offert un très bon contrat la première fois, mais je ne me sentais pas prêt, en tant que rookie, à assumer la responsabilité d'une moto qui n'était pas développée. C'est une mauvaise combinaison. Il n'y a qu'à voir Sam [Lowes] cette année. C'est quelque chose de difficile si vous ne connaissez aucune autre moto, si vous ne connaissez pas les freins en carbone, si vous ne connaissez pas l'électronique, si vous ne connaissez pas ces pneus, si vous ne connaissez pas toutes ces choses.

Comment peut-il apprendre s'il na pas d'éléments de comparaison ? C'est de cela dont j'avais peur : me retrouver sur une moto [où tout était à faire]. OK, c'est un peu différent si vous allez chez Yamaha, ou tout du moins dans un endroit où la moto fonctionne. Mais quand vous avez une moto qui nécessite du travail et qui a besoin d'être développée, c'est beaucoup demander [à un rookie]. 

À présent, je suis allé chez Honda, avec des Bridgestone, je suis allé chez Ducati, avec des Michelin. Ce sont deux motos différentes que je peux juger. Je vais donc pouvoir dire sur l'Aprilia ce qui est bien, ce qui est mauvais, ce qui marchait sur la Honda, ce qui marchait avec la Ducati. C'est donc de l'expérience, j'ai pris des enseignements, des enseignements que je peux mettre en application. Mais si vous n'avez pas d'enseignements, vous ne pouvez pas progresser.

Aprilia ma offert un très bon contrat la première fois, mais je ne me sentais pas prêt.

Scott Redding

C'est comme si vous aviez une boite à outils, mais qu'il n'y avait rien dedans : vous ne pouvez pas régler le problème. Et ce n'est pas ce que j'attendais. Être avide, prendre mon salaire, et après deux ans être viré sans moyen de me retourner, tout cela parce que je n'aurais pas pu les aider [ce n'est pas ce que je voulais]. Maintenant, j'ai la chance de pouvoir les aider, je pense que je peux faire progresser la moto avec Aleix [Espargaró], et on va bien voir ce que ça donne.  

Scott Redding, Pramac Racing

Quel est ton avis sur les forces et faiblesses actuelles de la RS-GP ?

C'est difficile à dire tant que je n'ai pas testé la moto, mais j'ai un bon pressentiment. C'est la seconde fois qu'ils viennent vers moi. Quand je vois la moto en piste, elle semble très facile à prendre en main. J'en ai parlé avec Aleix par le passé, et il m'a confirmé que la maniabilité était très bonne. C'est déjà un bon début.

Ils ont besoin de travailler sur la puissance, l'accélération, mais c'est déjà plus de leur ressort. Je ne peux leur donner qu'un feedback sur mes sensations et sur comment la moto fonctionne. Le fait de trouver de la puissance n'est pas si difficile. Je pense qu'on peut travailler sur un tas de petites choses de sorte de la rendre plus facile [à piloter], plus douce. Mais avant de l'avoir essayée, c'est toujours compliqué de donner son avis. De l'extérieur c'est une chose, de l'intérieur c'en est une autre. 

Tu connais bien le team Gresini pour y avoir fait tes débuts dans la catégorie reine en 2014, alors que l'équipe faisait rouler à l'époque des Honda. Quel souvenir en gardes-tu ?

J'ai plutôt conservé de bons souvenirs de Gresini. Mais j'ai moins l'impression d'aller chez Gresini que chez Aprilia. Pour moi, Gresini c'est juste un sticker. Du moment que les gars sont là pour faire fonctionner [le projet], peu importe la structure qu'il y a derrière. 

Tu disposeras l'an prochain de la même machine qu'Aleix Espargaró, à la différence de cette année où tu ne pilotes "qu'une" Ducati GP16, là où ton coéquipier Danilo Petrucci tourne pour sa part sur une GP17. Qu'est ce que cela va changer concrètement ?

Cette année a été difficile. Je sais qu'il [Danilo Petrucci] a une moto qui est meilleure que la mienne, c'est la même que celle de Lorenzo et Dovi. Mais je veux le battre, car il reste mon coéquipier, et c'est parfois difficile à admettre que je ne peux pas le battre en raison de la machine.

Du coup, le fait d'aller chez Aprilia, de savoir qu'on a la même moto, une moto d'usine qu'on peut développer, c'est une bonne chose. Il n'y a que deux Aprilia en piste, il faut donc qu'on travaille ensemble, et pas qu'on se batte l'un contre l'autre. Mais je sais aussi que sur une machine similaire, il n'y a aucune raison pour que je ne réussisse pas à battre mon coéquipier.

Il n'y a que deux Aprilia en piste, il faut donc qu'on travaille ensemble avec Aleix.

Scott Redding

Ma vision des choses, c'est de faire usage de la première année pour développer la moto avec Aleix, de travailler ensemble. C'est un projet qui est difficile à mener, et il n'y a que deux motos en piste. Il ne faut donc pas qu'on commence à avoir des frictions. Je m'entends déjà bien avec Aleix, et nous verrons après les premiers tests ainsi que les premières courses comment ça se passe.

Scott Redding, Pramac Racing

Quels sont tes objectifs pour la fin de saison et de ton aventure avec Pramac ?

Je veux obtenir des résultats. J'ai eu mes meilleurs résultats [de l'année] depuis que j'ai perdu mon contrat chez Pramac. Mais mon objectif est de rester dans le top 10 durant les courses. Cela va être difficile compte tenu des pistes qui arrivent, mais je dois essayer. Je dois continuer à apprendre, à comprendre la moto et mon style de pilotage.

Je ne raisonne pas en termes de positions. Je suis dans une période où j'apprends beaucoup, je suis comme une éponge : j'absorbe les informations. J'ai besoin de faire cela, j'ai besoin de comprendre. Cela a été difficile jusqu'ici car j'avais trop de pression. Mais maintenant ce n'est plus le cas, et il faut que j'emmagasine le maximum possible pour moi-même.

À t'entendre, tu ne t'es pas fixé d'objectifs en termes de résultats pour l'an prochain, mais tu vas surtout te concentrer sur le développement de la RS-GP...

Je ne suis pas en compétition pour être un pilote d'essais. Je veux courir et avoir des résultats. J'ai donc besoin de trouver la limite. Mon objectif est bien sûr de battre mon coéquipier. J'ai vu quelques résultats d'Aleix cette année, il a été fort. Pour ma part, si cela se passe bien avec la moto, je vais essayer de viser le top 10, voire le top 8, et essayer globalement de réduire l'écart avec les leaders au cours de l'année en développant la moto. 

Je ne suis pas en compétition pour être pilote d'essais. Je veux courir et avoir des résultats.

Scott Redding

Quid du premier galop d'essai avec la moto ?

Je pense que je vais tester l'Aprilia lors des tests de Valence. Je ne pense pas qu'ils auront la nouvelle moto là-bas, mais pour moi je pense que c'est une bonne chose que d'essayer l'ancienne moto en premier. J'aimerais profiter de ce test pour appréhender les points positifs de la moto.

Pour la première fois, tu vas te retrouver l'an prochain en position de pilote officiel. Est-ce que tu considères que c'est une étape importante de franchie dans ta carrière ?

Cela ne fait aucune différence. Pour moi, si la moto fonctionne et que vous avez une bonne équipe, ça n'a aucune importance. Mais pour illustrer ce dont je manque cette année, on peut prendre l'exemple du fait que tout le monde est revenu sur les ailerons [interdits cette saison]. Michelin a développé des pneus pour les top teams en conséquence, mais ces pneus ne fonctionnent pas forcément pour moi. Je pilote une moto qui a été conçu avec des ailerons, mais il n'y a plus d'ailerons. C'est mon problème.

Quand je vois Aprilia en train de travailler sur leur carénage [la marque de Noale en a introduit un nouveau sur sa RS-GP à Misano, ndlr], développer ceci ou cela, je trouve que c'est intéressant et ça me motive, car c'est une façon de faire progresser la moto. Quand je suis allé faire des tests avec Pramac en dehors de la saison, nous n'avons fait que travailler sur les réglages et sur mon pilotage. Donc à présent le fait de pouvoir aller en essais et de me dire qu'on a un châssis, un bras oscillant et autres, pour moi c'est comme si c'était Noël ! On a quelque chose sur quoi travailler, à développer. C'est cela que j'aime : construire quelque chose.

Scott Redding, Pramac Racing
 

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