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Interview

Remy Gardner : un nom parfois pesant, une volonté qui efface tout

Fils du légendaire Wayne Gardner, Remy a dû véritablement se battre pour réaliser ses rêves : devenir à son tour Champion du monde et accéder à la catégorie reine des Grands Prix moto.

Remy Gardner, KTM Tech3

Remy Gardner, KTM Tech3

Marc Fleury

On pourrait penser que lorsque l'on est le fils d'un pilote dont le palmarès affiche 18 victoires, 52 podiums et 19 pole positions, classé deux fois deuxième du championnat et premier Australien à avoir remporté le titre de la catégorie reine en 1987, la route du succès devrait aisément s'ouvrir. Pourtant, Remy Gardner, fils de Wayne Gardner, n'a pas eu le chemin tout tracé que l'on imagine, compensant les difficultés auxquelles il a été confronté par un travail acharné et un dévouement sans faille pour atteindre ses objectifs.

Jeudi dernier, à l'approche du Grand Prix d'Italie, Remy Gardner a répondu aux questions de Motorsport.com dans un échange relax et décontracté, lors duquel nous n'avons décelé qu'un seul sujet tabou : son père.

À quand remonte ton premier souvenir de ce rêve d'accéder au MotoGP qui a été le tien ?

C'est difficile… Je dirais que c'est au moment où, à l'âge de 12 ans, j'ai essayé une moto de vitesse. J'ai voulu l'essayer et ça n'a pas été trop mal. À 13 ans, j'ai commencé à courir dans le Championnat de Méditerranée ; je me souviens que j'ai terminé deuxième, ça n'était pas mal. À partir de là, j'ai toujours voulu aller en MotoGP. J'ai toujours vu Valentino Rossi et tous ces gars-là comme des idoles, mais je ne savais pas si j'allais pouvoir y arriver. Je n'ai pas su si j'allais y arriver jusqu'à ce que je le fasse cette année. Mais depuis que je suis très jeune, j'ai toujours voulu courir en MotoGP.

Durant ce long parcours, y a-t-il eu un moment où tu t'es dit que tu n'y arriverais pas ?

Pas mal de fois, c'est sûr. À l'époque du Moto3… La période CEV n'a pas été spectaculaire non plus, mais c'est surtout ma première année en Moto3 : c'était horrible, assez difficile pour moi. En Moto2 aussi, j'ai eu deux ou trois mauvaises années et je n'avais pas l'impression de pouvoir aller loin. Mais en améliorant les choses, en faisant mon autocritique, en m'entraînant dur et en me donnant toujours à fond, j'ai fini par y arriver.

Comment as-tu réussi à passer du statut de pilote qui ne nourrissait pas de grandes ambitions, encore très récemment, à celui d'un pilote qui a réalisé une saison impeccable l'année dernière et remporté le titre Moto2 ?

Je pense que tout a commencé en 2020. L'année d'avant, j'avais la moto pour être dans le coup, pour être en lice pour des podiums, et on en a obtenu un ainsi qu'une pole position en 2019. Mais il me manquait l'expérience de rouler aux avant-postes, de tout réunir et d'utiliser un peu plus ma tête. Ça a été une année difficile mais j'ai beaucoup appris. Pendant l'hiver de 2019 à 2020, j'ai beaucoup travaillé pour me contrôler, être plus technique et plus calme sur la moto. La première course au Qatar s'est bien passée et j'ai récupéré beaucoup de positions après un mauvais départ, jusqu'à la cinquième place. Ensuite, il y a eu le COVID-19 [le championnat a été suspendu plus de quatre mois, ndlr], puis à Jerez on a eu un peu de mal avec la chaleur [les deux courses ont été organisées au mois de juillet, dans la fournaise, ndlr].

En Autriche, ça a commencé à bien marcher et je suis tombé alors que j'étais troisième. Ça m'a blessé parce que c'était comme gâcher un podium en ayant attaqué sans avoir à le faire. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à tout mettre en place et la deuxième partie de la saison 2020 a été dingue. Si je n'étais pas tombé lors du warm-up à Misano, où je me suis cassé le pied et la main, je pense que je me serais battu pour le titre cette année-là. Je crois qu'on a emmené en 2021 la constance, le rythme et l'élan de la fin 2020. On a très bien commencé et on a terminé encore mieux, avec le titre.

Remy Gardner se proclamó campeón del mundo de Moto2 el año pasado en la última carrera, en Valencia

Remy Gardner est devenu Champion du monde dans la catégorie Moto2, l'an dernier à Valence

Et maintenant, ton rêve est devenu réalité. Tu es pilote MotoGP...

Et Champion du monde !

Est-ce que ça te fait l'effet qu'on a quand on a très envie de quelque chose, mais qu'une fois qu'on l'obtient, ça n'est pas ce à quoi on s'attendait ?

Mec ! C'est balèze, les motos sont des bêtes, la manière dont elles roulent, les freins… Tout est énorme. Je serai toujours fier d'avoir atteint le MotoGP, il y en a beaucoup qui n'y arrivent pas. J'ai réussi à me sortir de la merde et à accéder à la catégorie reine. Oui, c'est sûr que cette année est très compliquée, le niveau est plus élevé que jamais et cela vaut aussi sur l'aspect mécanique. Toutes les motos sont dingues et tous les pilotes aussi. Il suffit d'un instant pour se retrouver dernier. Cela fait partie de la route à suivre et du processus d'apprentissage, alors on va garder notre calme et continuer à travailler.

Pour en arriver là, est-ce que le fait d'avoir un nom illustre comme Gardner t'a plus apporté ou desservi ?

Il est certain que ça m'a apporté des choses et que ça m'en a enlevé d'autres. Pour certaines choses, ça a été très difficile, je peux vous l'assurer à 100%. Mais il y a aussi certains points sur lesquels ça m'a aidé, assurément dans mes premières années. Il m'a tout appris, il m'a formé et m'a aidé à apprendre plus vite. Mais il y a aussi des côtés négatifs, des problèmes avec des personnes du passé, ou autre, et beaucoup de portes qui se ferment.

Ton père avait l'habitude de venir sur les courses et ça n'est plus le cas. Une situation similaire à celle qu'ont connue Jorge Lorenzo ou encore Álex Rins, dont les pères ont été une part importante dans leur entourage à leurs débuts avant de disparaître.

Au début, il venait, mais depuis plusieurs années ça n'est plus le cas. Je suis plus âgé maintenant et je peux faire les choses par moi-même [il est clair qu'il ne veut pas en parler, ndlr].

Est-ce que le fait de remporter le titre Moto2, qui plus est contre un rival très fort, t'a permis d'être plus détendu de ce point de vue, en tant que pilote ou en tant que personne ?

Non, je n'ai jamais ressenti de pression quant au fait de porter le nom de famille que je porte. Je suis une autre personne, avec d'autres intérêts et très différente de mon père. Nous sommes deux personnes très distinctes et, fondamentalement, mon nom de famille ne m'a jamais affecté.

Remy Gardner en el box junto a su pareja, un pilar importante en su carrera los últimos años

Remy Gardner et sa compagne, devenue un pilier de son entourage sur les courses ces dernières années

Ce titre de Champion du monde est-il l'aboutissement du travail que tu as commencé en montant pour la première fois sur une moto, ou bien une étape vers un objectif plus grand ?

Ce n'est qu'une étape. Il faut suivre tout le processus et tout réunir pour gagner le Championnat du monde, cela ne dépend que de moi. En 2019, j'ai passé un très grand cap et un autre en 2020. Ma copine m'a aussi beaucoup aidé en ce sens. Je l'ai rencontrée juste à la fin de ma période chez Tech3, en Moto2, et à partir de là je n'ai fait que des bonnes choses, de meilleures choses, elle m'a beaucoup aidé.

Si tu pouvais écrire le règlement, que changerais-tu en MotoGP ?

J'enlèverais toute l'électronique et toutes ces merdes de holeshots et de spoilers. "Back to basic" ! Pour moi, les motos les plus cool de l'Histoire ont été quand Marco Melandri courait sur la Honda en 2005, elles dérapaient, partaient en wheelie, c'était cool. J'ai toujours en tête l'image de Melandri sortant du dernier virage à Phillip Island et faisant un signe d'une main. Aujourd'hui, ce genre de spectacle manque.

On a toujours dit que le pilote faisait plus la différence en MotoGP qu'en F1. Mais n'est-ce pas de moins en moins le cas ?

Oui, chaque jour un peu moins. Ce n'est pas encore totalement de la F1, mais c'est de plus en plus difficile. Même Marc Márquez souffre, il avait l'habitude de faire la différence et maintenant c'est difficile pour lui. [L'interview a été réalisée la veille du jour où Márquez a appris qu'il allait subir une nouvelle opération, ndlr]

Pendant le week-end du Mans, tu as déclaré que si tu n'avais pas de place en MotoGP l'année prochaine, tu irais en Superbike. Était-ce juste une boutade ?

Non, au final ça dépend de ce qu'il y aura ici dans le paddock. À l'heure actuelle, tout est bordélique, beaucoup de pilotes sont sans moto et sans équipe. Ça va dépendre de KTM et de s'ils veulent me prolonger. En principe, ils ont dit qu'ils envisageaient de le faire. S'il n'y a plus rien pour moi ici, je devrai envisager d'autres options, mais mon rêve est de rester en MotoGP.

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