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L'équipe passée d'une chance de titre au fond du classement en 4 ans

En 2019, le Petronas Sepang Racing Team faisait une entrée fracassante dans la catégorie MotoGP, avec un Fabio Quartararo d'emblée performant et même candidat au titre l'année suivante. Et puis l'équipe dirigée par Razlan Razali a dégringolé dans la hiérarchie. Désormais baptisée RNF Racing, elle aborde 2023 avec la volonté de redresser la barre.

Darryn Binder, RNF MotoGP Racing

Darryn Binder, RNF MotoGP Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Cela peut paraitre difficile à croire, et pourtant : l'équipe qui s'est classée 11e sur 12 au championnat 2022, et dont le meilleur pilote était 21e, est la même que celle qui a terminé deuxième dans la course au titre 2020, chez les pilotes comme chez les teams. À l'époque, celle que l'on appelle à présent RNF Racing était connue sous le nom de Sepang Racing Team et soutenue par le géant pétrolier malaisien Petronas. Après avoir couru de nombreuses années en Moto3 et Moto2, SRT avait fait le choix d'intégrer la catégorie reine en 2019, en y reprenant les places laissées vacantes par le team Marc VDS, ancienne équipe satellite de Honda.

Pour grimper dans la classe MotoGP, l'équipe dirigée par l'ancien patron du circuit de Sepang, Razlan Razali, épaulé par Wilco Zeelenberg et Johan Stigefelt, a pris le relais de Tech3 en tant que structure satellite de Yamaha et recruté Franco Morbidelli, titré en Moto2 en 2017, qui courait alors pour Marc VDS. Le deuxième choix de pilote s'était révélé plus surprenant : Fabio Quartararo, 19 ans, ne comptait qu'une récente victoire à son palmarès Moto2 lorsqu'il a été annoncé, sa jeune carrière dans les petites catégories n'ayant à l'époque pas encore répondu aux grandes attentes qui pesaient sur ses épaules.

Ce fut pourtant un choix des plus inspirés, car SRT a réussi à extraire tout le potentiel du jeune Quartararo. Avec sept podiums et six pole positions, le Français a même défié Marc Márquez à deux reprises cette année-là pour tenter de décrocher une première victoire et c'est sans menace qu'il a obtenu le prix de meilleur rookie avec la sixième place du championnat. Au classement des équipes, SRT surclassait alors les autres teams satellites avec la quatrième position, 87 points devant Pramac Racing et à 75 unités seulement de l'équipe d'usine Yamaha.

Fabio Quartararo and Petronas Yamaha SRT had a stunning first season in MotoGP

Fabio Quartararo a offert au team Petronas SRT une superbe première saison en MotoGP

De telles performances étaient déjà étonnantes pour une première année, et pourtant elles allaient se confirmer la saison suivante. Cette fois doté d'une moto d'usine, Quartararo a remporté trois courses en 2020, et Morbidelli − sur une machine de 2019 − de même. Un temps favori pour le titre, le Français s'est effondré de manière spectaculaire lors des six dernières manches de la saison, mais c'est alors son coéquipier qui a sorti le grand jeu, jusqu'à terminer deuxième du championnat à seulement 13 points du lauréat, Joan Mir pour Suzuki.

Et puis, tout a mal tourné.

Malgré ses résultats, Morbidelli n'a pas reçu de moto plus évoluée pour 2021 et il a été confronté à de très grandes difficultés, n'obtenant qu'un seul podium durant la première moitié de la saison. Une blessure au genou a ensuite fini de gâcher son championnat, l'éloignant longuement à partir du mois de juin et jusqu'à sa réapparition au GP de Saint-Marin − trop tôt, finira par admettre Yamaha − dans l'équipe officielle, pour y remplacer Maverick Viñales, parti avec pertes et fracas. Sa place dans l'équipe de Razali a, elle, été confiée à toute une série de remplaçants avant le recrutement d'Andrea Dovizioso et le retour d'une certaine stabilité.

Fabio Quartararo, lui, avait déjà été promu dans l'équipe d'usine dès le début de la saison 2021, et c'est Valentino Rossi lui-même qui avait comblé son départ dans le team satellite. Un choix face auquel Razlan Razali était réticent, et les résultats du Docteur n'ont pas aidé à lui faire changer d'avis. Rossi s'est trouvé plus en difficulté que jamais, obtenant pour meilleur résultat une dixième place, et c'est dans ce contexte qu'il a fini par se résoudre à mettre un terme à sa carrière. Pour ne rien arranger, la situation devenait également très mouvementée en coulisses puisque Petronas a décidé de cesser sa sponsorisation de l'équipe, ce qui allait conduire à la fermeture de SRT, lançant Razali dans une course folle pour monter une nouvelle équipe. Et c'est ainsi qu'est né RNF Racing.

"Je ne sais pas par où commencer, parce que je pense que nous sommes passés par tous les... Le rêve, c'est de gagner le Championnat du monde, mais finir deuxième lors de notre première année, c'était déjà bien", explique Razlan Razali à Motorsport.com. "Mais, pour nous, avoir dû traverser la pire période en l'espace de quatre ans, c'est incroyable. Je ne pourrais penser à rien de pire que ce que nous avons traversé. De la perte de Petronas en 2021, ce qui a fait que nous n'avons pas continué [sous le nom de SRT]… Mais ensuite, cela s'est révélé positif car ça a présenté une opportunité de reprendre [l'équipe] moi-même."

Une fois la nouvelle structure montée, un nouvel accord a été signé avec Yamaha pour rester l'équipe satellite du constructeur, avec à la clé le retour à temps plein d'Andrea Dovizioso et une moto d'usine dans sa partie du stand pour 2022. Doté d'un soutien financier bienvenu, Darryn Binder a quant à lui été promu directement depuis la catégorie Moto3, où il avait gagné pour SRT, se voyant confier une M1 de 2021. Mais côté résultats, la dégringolade s'est poursuivie : Dovizioso, trois fois vice-Champion du monde, n'a pas réussi à retrouver le niveau qu'il affichait chez Ducati et n'a pu faire mieux que 11e en course, en grande difficulté pour s'adapter à la Yamaha, si bien qu'il a requis une rupture anticipée de son contrat et a quitté le navire après le GP de Saint-Marin ; Binder, lui, a fait ce qu'il a pu pour ses débuts, mais avec 12 points seulement à son compteur et une dixième place pour meilleur résultat, il a dû trouver une voie de sortie en Moto2 pour 2023.

Un divorce inéluctable avec Yamaha

À nouveau, la situation s'est avérée mouvante en coulisses. Car, alors que Razlan Razali souhaitait que Yamaha s'engage auprès de sa nouvelle équipe pour plusieurs années, le constructeur japonais était resté prudent, préférant des contrats d'un an. Cela a poussé RNF à regarder ailleurs, et la structure a finalement trouvé un accord avec Aprilia pour devenir son équipe satellite à partir de 2023, et ce pour deux ans au moins. Le line-up sera donc complètement nouveau cette année, avec l'arrivée de Miguel Oliveira et de Raúl Fernández. Si Andrea Dovizioso a volontairement raccroché, Darryn Binder a, selon Razali Razali, "fait les frais" de cette séparation avec Yamaha puisqu'il était directement sous contrat avec la marque d'Iwata.

After forming a team under a new guise, Razali's squad endured a tough 2022 in MotoGP

Razlan Razali a dû monter une nouvelle équipe en urgence, puis négocier avec un nouveau constructeur

"Nous sommes dans le plus grand Championnat du monde de moto", explique le patron malaisien. "Il faut donc un plan à long terme, il faut une stratégie à long terme, de la part des sponsors, du marketing, de tout. Et je peux accepter que 2022 n'ait été [qu'un accord] d'un an en raison de diverses circonstances, mais je pense qu'en milieu d'année, nous avions montré que nous avions tenu nos engagements, que nous nous étions organisés, entièrement équipés."

"Ce sont les mêmes personnes que dans l'ancienne équipe, donc on se demande pourquoi ils [Yamaha] ne pouvaient pas me fournir un accord de plusieurs années. Ils ont insisté avec un accord d'un an et j'ai dit que nous ne pouvions pas faire cela. La stratégie de durabilité et de planification à long terme est toujours une philosophie clé pour moi dans les affaires et je ne peux pas faire de compromis là-dessus. Nous n'avions donc pas d'autre choix que d'aller chez Aprilia."

Les discussions avec Aprilia ont commencé dès 2020, mais Razali affirme qu'il n'avait alors "pas de réelle intention de changement" compte tenu de ce que SRT avait réalisé au cours de ses deux premières années. Le constructeur italien est revenu le courtiser en 2022 et, lorsqu'il est devenu évident que RNF ne pourrait pas continuer avec Yamaha, une lettre d'intention a été signée en une heure de discussion. Quelques heures plus tard, l'accord était finalisé.

2023, une saison plus stable ?

La situation pouvait paraître favorable à RNF, ce changement coïncidant avec l'émergence d'Aprilia, qui a fait son entrée dans le cercle des vainqueurs en 2022 et dont le leader, Aleix Espargaró, est resté en lice pour le titre jusqu'à l'avant-dernier Grand Prix. Mais alors que tout semblait s'éclaircir, le sponsor titre de l'équipe, WithU, a quitté le navire à son tour et la recherche d'un nouveau soutien a commencé. Elle s'est concrétisée avec la société de cryptomonnaie CryptoData, devenue son actionnaire majoritaire.

Cet argent à la traçabilité complexe et ce domaine ô combien mouvant, notamment depuis l'effondrement de la plateforme FTX, n'offrent pas de perspectives très claires à l'heure d'entrer dans 2023. Ces éléments échappent toutefois au contrôle de l'équipe, du moins dans une certaine mesure car la structure insiste sur le contrôle minutieux qui a été préalablement mené sur CryptoData, une société qui a sponsorisé plusieurs Grands Prix ces dernières années. Ce que RNF peut contrôler, en tout cas, c'est ce qui se passe sur la piste et, en ce sens, les premiers essais de l'intersaison, en novembre, ont livré des signaux positifs avec le cinquième temps de Miguel Oliveira, le plus rapide parmi les pilotes qui changeaient alors de constructeur.

After an encouraging Valencia post-season test, could a new dawn be bright at RNF Racing?

Que réservera 2023 à l'équipe RNF ? Les premiers essais de l'intersaison ont été prometteurs...

Razlan Razali a beau assurer que le soutien que RNF recevait de la part de Yamaha était bon, il n'en trouve pas moins que la mentalité du constructeur japonais, connu pour prendre son temps dans son développement, a entravé sa progression. L'équipe entamera la nouvelle saison avec les mêmes motos que le team d'usine Aprilia, puis celui-ci aura la priorité dans le développement, mais le responsable malaisien assure que Noale souhaite faire de RNF un véritable partenaire.

"Ils veulent s'assurer du succès de l'équipe satellite. C'est un projet important pour eux, pas seulement pour avoir deux pilotes de plus qui recueillent des données, ce qui est très important pour faire des comparaisons, mais aussi pour avoir deux jeunes pilotes", explique Razlan Razali au sujet d'Aprilia. "Ils reconnaissent donc l'importance d'avoir une équipe satellite et il est important pour eux de travailler avec un team satellite. Et l'objectif, d'ailleurs, c'est qu'ils veulent que nous les battions. C'est agréable à entendre, parce que notre relation n'est pas celle de consommateur/client, c'est plutôt un partenariat. Et c'est ce que je demandais pendant tout ce temps."

Razlan Razali espère par ailleurs que l'expérience en Formule 1 de Massimo Rivola, le PDG d'Aprilia Racing qui fut notamment à la tête du programme junior de Ferrari de 2016 à 2019, permettra à RNF de disposer à l'avenir de sa propre structure de développement de pilotes. Voilà une "alchimie" qui, selon le patron malaisien, manquait à son équipe avec Yamaha. Elle doit maintenant permettre de ramener RNF aux avant-postes, sans quoi de sérieuses questions sur sa légitimité pourraient commencer à se poser.

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