Rossi veut que la Yamaha continue à évoluer, "quitte à se tromper"

Les deux derniers Grands Prix en date ont confirmé − si besoin en était − la grande inconstance de ce cru 2017 du MotoGP, et notamment pour Valentino Rossi. Vainqueur à Assen, il est apparu beaucoup plus en difficulté une semaine plus tard au Sachsenring, et a dû lutter pour aller arracher la cinquième place en course, perdant au passage une position au championnat.

S'il espérait partir en vacances sur une note plus positive, le pilote italien retient de cette première partie de la saison qu'il a été en mesure de remporter une course et qu'il s'est solidement installé parmi les prétendants au titre. Seulement, avec cinq candidats identifiés, Rossi sait pertinemment qu'il sera impossible de faire dans la demi-mesure durant le second volet du championnat.

Le nonuple Champion du monde a confié avoir eu "de très gros doutes durant cette première phase du championnat, mais tout le monde en a eu". Le fait est que ce championnat prouve, course après course, son extrême instabilité et que ces oscillations permanentes mettent à rude épreuve les protagonistes. "Cette fois encore, ceux qui ont été moins bons à Assen ont été meilleurs ici [au Sachsenring, ndlr], ou bien le contraire, et certains plus que d'autres…" , énumère le pilote. "Franchement, c'est une situation vraiment difficile à comprendre. C'est la raison pour laquelle on doit continuer à travailler."

Voilà la conclusion indiscutable selon Rossi : il ne faut pas relâcher les efforts. Travailler, Yamaha et son pilote s'y emploient indéniablement et le nouveau châssis étrenné à Assen en est l'illustration la plus visible, un élément tangible sur lequel s'appuie le Docteur pour puiser son optimisme en vue de la suite de la saison. "Je suis content parce que, durant les deux dernières courses, la moto a quand même progressé. On a réussi à faire deux belles courses et on est bel et bien là", assure-t-il.

Essayer de battre les pilotes satellites

Ce nouveau châssis, validé lors des tests post-course de Barcelone, a pour mission de mettre le pilote plus en confiance au freinage et en entrée de virage, un point sur lequel il estimait avoir rétrogradé avec la version 2017 de la YZR-M1. C'est avec cette évolution de sa moto qu'il a retrouvé le chemin de la victoire, à Assen, avant de devoir se contenter de la cinquième place, une semaine plus tard, au Sachsenring, où il a notamment été battu par un pilote satellite Yamaha comme cela avait déjà été le cas à Barcelone, trois semaines plus tôt.

Pas de quoi l'inquiéter pour autant, car il estime que le dénouement du Grand Prix d'Allemagne aurait pu être bien pire au vu du déroulé du week-end et de ses sensations en course. "Je suis content parce que, si on n'avait pas eu le nouveau châssis, je pense que ça aurait été Waterloo, comme Jerez", pointe Rossi, classé à 14"9 du vainqueur au Sachsenring, contre 38"6 en Andalousie ou encore 20"8 à Barcelone.

Si on n'avait pas eu le nouveau châssis, je pense que ça aurait été Waterloo.

Valentino Rossi

"On est donc sur la bonne voie", assure Valentino Rossi. "On doit essayer d'arriver devant les motos satellites, mais d'un autre côté, si on regarde le championnat, Maverick [Viñales] et moi sommes quand même devant [les pilotes Tech3]. Cela signifie qu'en neuf courses on a marqué plus de points que les motos satellites."

Sur ces deux Grands Prix courus avec le nouveau châssis, le pilote italien ne disposait que d'un seul exemplaire, un vrai casse-tête en cas d'accident ou de changement de moto à opérer en course. "C'est comme ça parce qu'on n'a pas le temps, alors la situation changera peut-être pour Brno, à la reprise", suggère-t-il en vue du prochain Grand Prix, au programme début août.

Et il espère que le développement ne s'arrêtera pas là. "Yamaha va continuer à travailler et désormais on a un peu de temps. Il faut continuer à avoir de nouvelles choses, des évolutions, quitte à se tromper", prévient Rossi. "Parce que, cette année, il est vraiment difficile de comprendre quel est le chemin à suivre, et pas uniquement pour Yamaha ou pour moi. J'ai l'impression que c'est un peu le cas de tout le monde."