Rossi : "Lorenzo me fait un peu peur" au Red Bull Ring

À la veille du Grand Prix d'Autriche, Valentino Rossi annonce clairement la couleur : les premiers adversaires à battre ce week-end occupent le garage qui, il y a un an, avait tout raflé sur le Red Bull Ring.

"L'année dernière, ça ne s'était finalement pas si mal passé, au sens où on avait réussi à terminer à trois secondes des Ducati", rappelle le pilote Yamaha, classé quatrième de cette course en 2016 alors que son coéquipier de l'époque l'avait battu pour monter sur la troisième marche du podium.

"À mon avis, cette année il y a un peu moins de différence avec les Ducati. J'espère donc réussir à me battre contre eux, même si je pense que Dovizioso et Lorenzo sont les favoris pour la victoire", annonce Valentino Rossi. "C'est très difficile à dire, parce que cette année cela change beaucoup sur chaque piste, mais je considère que Ducati a les motos et les pilotes à battre cette année."

Considérant que "Dovizioso est toujours très fort" et que Petrucci, lui aussi, "peut assurément se battre pour le podium", le Docteur observe surtout le troisième homme des Rouges, son ancien coéquipier justement. À la moitié d'une première saison compliquée avec Ducati, Jorge Lorenzo sait qu'il arrive sur des terres conquises l'an dernier par la Desmosedici et qu'il a une carte à jouer, de quoi inquiéter Rossi.

"Il a été très compétitif à Brno, et surtout lundi. Hier soir, je regardais à nouveau le rythme des tests et il a tout le temps été très rapide, du début à la fin", observe l'Italien. "Et puis c'est un grand champion et il sait que c'est une occasion très importante pour lui d'essayer de gagner une course, ce qui sauverait sûrement un peu sa saison car elle a été négative jusqu'ici. Il va essayer à 100%, alors Lorenzo me fait un peu peur."

Malgré la compétitivité qu'il s'attend à trouver chez les GP17, Valentino Rossi n'en oublie pas celui qui mène le championnat après avoir remporté les deux dernières manches en date, ainsi que son coéquipier. "Il y a aussi les Honda, qui sont un peu plus proches cette année. L'année dernière, ils ont eu un peu plus de mal [que Ducati et Yamaha], mais cette année j'ai l'impression que les trois motos sont plus similaires."

Composer avec la pluie, une nécessité

"Ce sera très difficile et je suis curieux de voir comment ça peut se passer", résume le pilote Yamaha, bien conscient également qu'il faudra composer avec une météo qui n'augure rien de bon. "Demain il semble quasiment certain qu'il fera mauvais et perdre une journée d'essais aura un effet important. Il va falloir essayer d'être rapides sous la pluie, puis d'être prêts pour toutes les conditions dimanche – et espérer qu'il n'y aura pas de flag-to-flag !"

Dompter le Red Bull Ring aurait une saveur toute particulière pour Valentino Rossi, qui a signé son premier podium ici-même en 1996 lorsque la piste s'appelait encore A1-Ring. Une piste qu'il n'apprécie pas que pour les souvenirs qu'elle lui rappelle, mais aussi pour son caractère si particulier. "Quand on pilote sur cette piste, c'est un peu différent des autres circuits. C'est très, très rapide, la moyenne est incroyable et il n'y a pas beaucoup de virages, alors il faut être concentré à chaque mètre pour essayer de faire au mieux. Les freinages sont aussi importants. C'est une piste amusante."

Pour relever ce défi, le pilote Yamaha confirme qu'il va très probablement faire l'impasse sur le nouveau carénage qu'il a testé lundi. "Nous pensons que cette piste n'est peut-être pas parfaite pour ce type de carénage, mais on va vérifier pendant le week-end de quelle manière on courra dimanche", fait-il savoir.

La situation du championnat, qui présente le top 5 le plus serré depuis l'entrée en vigueur du système de points actuel en 1993 (!), oblige en effet à limiter la prise de risques. Actuellement quatrième à 22 points du leader et à une unité du pilote qui le devance, Valentino Rossi conserve toutes ses chances mais sait pertinemment que l'hémorragie, même faible, doit être endiguée au plus tôt.

"Ce qui fait la différence à la fin, ce sont les points. Il y en a 22, ce qui n'est pas beaucoup, mais dans un championnat comme celui-ci ça commence à faire beaucoup. Il faut donc essayer de faire quelque chose, surtout par rapport à quelqu'un comme Márquez qui est compétitif sur le sec comme sur le mouillé et sur toutes les pistes. Personne ne se rendra avant la fin."