Rossi : "Si je pilotais comme il y a 5 ans, je serais trop lent"
Aujourd'hui encore, le vétéran du MotoGP admet devoir se remettre en question face à des machines sans cesse améliorées.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
À l'aube de sa 25e saison en Grand Prix, Valentino Rossi est plus que jamais confronté à l'épineuse question de son avenir. Écarté de l'équipe officielle Yamaha à la fin de l'année, afin de laisser le constructeur établir de nouveaux plans pour le futur avec deux jeunes pilotes qui à eux deux cumulent 45 ans, le vétéran du plateau qui fêtera ses 41 ans dans quelques jours se fait rappeler à chaque interview, ou presque, qu'il n'a plus gagné depuis 2017 et n'a plus joué de titre depuis plus longtemps encore.
Pourtant, le #46 n'a pas dit son dernier mot. Son intention, à date, est bien de poursuivre sa carrière encore au moins un an, en profitant pour cela de la garantie que lui a apportée Yamaha lors du recrutement de Fabio Quartararo, celle de bénéficier d'une machine officielle dans l'équipe satellite de la marque s'il venait à décider de courir encore en 2021. Le seul critère, selon lui, sera la compétitivité qu'il parviendra à afficher en début de championnat.
Il n'en reste pas moins qu'affronter les efforts que requiert la catégorie reine de la compétition moto n'est pas chose aisée à un âge où bon nombre de pilotes ont déjà raccroché leur casque depuis belle lurette. Et les trois jours d'essais à Sepang en ce mois de février sont en ce sens une épreuve ardue, une séance de travail intense par une chaleur moite comme la Malaisie en a le secret. Et pourtant, Rossi y a bouclé 159 tours, soit pratiquement l'équivalent de huit courses, et a été l'un des derniers à descendre de sa machine, dimanche en fin de journée.
S'il n'affichait pas de fatigue excessive au terme de ce programme, le pilote italien reconnaissait que l'exercice n'était pas aisé. "Physiquement, plus on vieillit plus on a du mal, et ces essais sont les plus difficiles de la saison, même pour les jeunes, je pense. Mais cette année je me suis beaucoup entraîné, je suis plus en forme que l'année dernière. Ça a été dur, surtout [dimanche], mais j'ai vu que tout le monde a eu du mal de toute façon", observait-il.
À la nécessité de faire évoluer son programme d'entraînement afin qu'il le prépare à ce genre d'efforts s'ajoute le besoin d'adapter son propre pilotage à des machines en constante évolution. Et sur ce point, Rossi admet devoir encore se faire violence : "Ce sur quoi j'ai du mal et sur quoi je dois beaucoup m'améliorer, c'est que dernièrement les motos ont repoussé les limites, alors disons que si je pilotais comme je le faisais ici il y a cinq ans, je serais trop lent. Les motos sont meilleures, les pneus aussi, mais il faut aussi piloter d'une manière différente."
Cal Crutchlow rejoint ce constat, lui qui se trouve aux prises avec une Honda si résistante dans les virages qu'il en vient à se demander si le plaisir n'en est pas écorné. "Si vous avez une moto douce tous les ans, ou une moto qui vous facilite la vie, vous prenez plus de plaisir", estime le pilote anglais. "Quand vous vous battez avec la moto, c'est difficile physiquement et plus compliqué à chaque fois que vous la pilotez. Parfois, j'aime bien attraper le taureau par les cornes, même si je préfère une moto plus simple."
"À mon avis, elles sont très amusantes à piloter, peut-être les plus amusantes que j'ai pilotées", corrige toutefois Valentino Rossi, qui martèle justement que le plaisir est au cœur de son engagement. "Mais c'est différent, parce qu'avant elles étaient plus difficiles alors techniquement il fallait il fallait être un peu plus fin, alors que maintenant le courage compte beaucoup. Le niveau a augmenté parce que les motos sont meilleures. Mais elles sont bien à piloter, c'est amusant."
Avec Emmanuel Touzot
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