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Rossi : Le virage 10 ? "Comme un parking de supermarché"

Si l'accident de Jorge Lorenzo a été l'événement marquant du week-end catalan, il a également porté à nouveau l'attention sur les questions que pose le profil atypique du virage 10 de la piste de Barcelone.

Chute de Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Chute de Jorge Lorenzo, Repsol Honda Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Ce fut l'événement marquant du GP de Catalogne, et probablement l'un des premiers tournants de ce championnat : la bévue de Jorge Lorenzo a marqué les esprits dimanche, en cela qu'elle a envoyé au tapis trois autres pilotes en plus du Majorquin, et non des moindres puisque figurait notamment parmi eux Andrea Dovizioso, le dauphin de Marc Márquez au classement général.

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Face à la puissance des images et l'impact de l'accident sur le déroulement de la saison, les premiers propos de Lorenzo, alors que la course battait encore son plein, au micro du site officiel du MotoGP, ont été bien inaudibles. Le numéro 99 avançait en effet, entre autres explications, le profil du virage 10 comme l'un des facteurs majeurs de sa chute.

Dans les faits, le numéro 99 s'est rendu coupable d'une faute au freinage, sans doute trop optimiste après un départ qui l'avait vu passer, en l'espace d'un tour, de la dixième à la quatrième place. Mais peut-on vraiment reprocher à un pilote de faire preuve d'agressivité en début de course, qui plus est quand celui-ci évolue dans une zone (le groupe de tête) qu'il n'avait plus visitée depuis la fin de saison dernière, après plusieurs blessures et un passage chez Honda qui s'avère des plus délicats ?

L'erreur, aussi grossière soit-elle, a beau avoir une influence significative sur le championnat (Dovizioso se retrouve à 37 points de Márquez, qui aura désormais tout le loisir de gérer cette avance sur le reste de la campagne), elle n'avait pas réellement le potentiel de porter atteinte à l'intégrité physique des coureurs impliqués, à la différence par exemple de l'action de Maverick Viñales le samedi, au ralenti à la fin des qualifications, et qui avait manqué de peu de se faire percuter à haute vitesse par Danilo Petrucci et surtout par le poleman, Fabio Quartararo.

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Un virage indigne du MotoGP pour Rossi

Oui, mais voilà : l'un a chuté et a vidé le GP de Catalogne de tout suspens dès le deuxième tour, l'autre non, et c'est là sans doute le plus grand tort de Lorenzo. Néanmoins certains pilotes se sont montrés compréhensifs, à commencer par Valentino Rossi, son ancien coéquipier chez Yamaha. Par ailleurs, l'Italien a pointé du doigt, lui aussi, le profil du virage 10, qui selon lui ne correspond pas au standard d'un circuit voué à accueillir des compétitions de haut niveau.

"Je ne sais pas comment dire cela, mais il y a assez de place pour rester sur la piste normale [la précédente version du tracé]. Nous voulons utiliser le tracé habituel pour les motos dans les deux derniers virages. Ils travaillent beaucoup sur la zone de dégagement, mais pourquoi avons-nous ce virage ?" s'est interrogé le Docteur. "J'ai essayé de me battre pour qu'on ait ce long virage à gauche qui est très bien. Mais pour une raison que j'ignore nous avons utilisé celui-ci. Ce virage est comme un parking de supermarché. Pour moi ce n'est pas un virage d'un circuit de course. Dans ce genre de virage il est plus facile que ce genre de choses arrive."

Un enjeu de sécurité

Pour Marc Márquez en revanche, l'agencement de ce virage répond à un impératif de sécurité. En effet, si la précédente version du tracé présentait un plus grand intérêt en termes de pilotage, le nouveau profil du dixième tournant se veut selon lui plus sûr, et il incombe de toute façon au pilote de bien appréhender celui-ci, comme tout autre virage. "C'est un virage parmi d'autres", a réagi de façon laconique le vainqueur de l'épreuve, dimanche. "Il faut savoir qu'il y a un gros point de freinage. À Austin, combien de virages avons-nous comme ça ? En Autriche aussi. C'est un virage parmi d'autres, et il faut le comprendre. Mais le plus important, c'est que nous avons changé le tracé pour des raisons de sécurité. L'autre virage, plus 'naturel', a des murs très proches, et je l'ai vu en 2015, j'ai jeté la moto car sinon j'aurais tapé le mur. Tout le monde sait qu'on peut avoir des incidents, mais pour moi on a beaucoup de virages comme ça au calendrier."

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Si la version actuelle du virage 10 représente bien moins d'intérêt au niveau sportif que la précédente, elle répond donc tout de même à un impératif de sécurité. C'est d'ailleurs l'argument également avancé par Dovizioso, qui se dit en faveur d'un statu quo sur cette partie du circuit catalan. "Ce virage n'est pas le meilleur, bien sûr, mais nous avons fait cela pour la sécurité", a nuancé le pilote Ducati, le grand perdant dimanche dernier. "Il n'y avait pas suffisamment de place à l'extérieur du freinage, et il n'y avait pas suffisamment de possibilité d'augmenter cet espace car il y a une colline. C'est la raison pour laquelle nous utilisons ce tracé pour le virage 10." 

Un avis partagé par Álex Rins, qui estime cependant que des arrangements vont devoir être apportés dès l'an prochain sur la zone de dégagement du virage en question. "Il y a beaucoup plus de virages serrés sur d’autres circuits", a expliqué le pilote Suzuki. "Personnellement, je laisserais tout comme c’est actuellement. C’est moins dangereux que l’ancien virage. Il est plus rapide et il y a plus de dégagement. Ce qu’il y a c’est que cette année c’était compliqué de rouler sur le circuit car les dégagements étaient très mauvais, du moins de mon point de vue mais j’en ai parlé avec d’autres pilotes. Il y avait des graviers, et lorsque l’on élargissait cela ne freinait pas et on fonçait vers le mur. J’ai d’ailleurs chuté en raison de cela, au virage 4, et j’espère qu’ils feront quelque chose d’ici l’an prochain sinon les plaintes vont augmenter."

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Lui aussi accidenté dans cette portion, dans le tour précédent, Bradley Smith se veut quant à lui plus consensuel : "Se tenir loin des murs est bien sûr une priorité pour nous", a expliqué l'Anglais, auteur d'une wild-card écourtée en course dimanche. "Je ne sais pas s'il y a quelque chose que l'on puisse faire. Je sais que la commission de sécurité a demandé par le passé à remodeler le virage. Peut-être [qu'on pourrait avoir] quelque chose à mi-chemin entre ce qu'on a maintenant et ce qu'on avait avant, donc ouvrir le virage, garder une trajectoire similaire comme avec l'ancien, mais il faut en tout cas qu'on reste loin des murs. On ne peut pas avoir des gars qui arrivent à fond à ces vitesses-là et filent vers des murs qui sont à angle droit."

Il y a deux ans, un autre enchaînement du circuit de Montmeló, la dernière chicane, avait été sujet à controverse et avait incité les instances dirigeantes à recourir à l'ancienne version du tracé. En sera-t-il de même pour le virage 10, qui lui aussi est loin de faire l'unanimité, à l'avenir ?

Avec Charlotte Guerdoux, Michaël Duforest et Léna Buffa

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