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L'avenir de Silverstone passera par une enquête et un nouveau bitume

Et maintenant...? Les responsables du MotoGP attendent les résultats d'une investigation pour déterminer précisément ce qui a mené au naufrage du GP de Grande-Bretagne. Silverstone devra quoi qu'il en soit revoir son bitume.

La grille de départ sous la pluie

La grille de départ sous la pluie

Gold and Goose / Motorsport Images

Après le fiasco du Grand Prix de Grande-Bretagne, dont les problèmes d'asphalte ont conduit dimanche à l'annulation pure et simple des courses, il faut désormais se tourner vers l'avenir. Le MotoGP se doit de tout mettre en œuvre pour s'assurer qu'une situation aussi chaotique ne se représente pas et ainsi garantir la bonne tenue d'une épreuve parmi les plus emblématiques du calendrier, sans risquer qu'elle puisse ainsi être compromise à nouveau par une simple pluie. "Nous voulons bien entendu avoir un GP de Grande-Bretagne. Le climat de la région signifie qu'il faut s'attendre à de la pluie et le revêtement doit pouvoir supporter cela", résume Mike Webb.

Le directeur de course a été on ne peut plus clair dimanche, à l'heure de s'exprimer face à la presse sitôt la suppression de l'épreuve votée par les pilotes : la responsabilité revient exclusivement au revêtement, modifié l'hiver dernier. Silverstone se félicitait à l'époque de procéder au resurfaçage complet de la piste pour la première fois depuis 1996, annonçant ainsi vouloir unifier le sol en remplacement du patchwork de bitumes qui existait jusqu'alors, mais aussi améliorer le grip, la vitesse… et le drainage. Autant dire que, six mois plus tard, l'enthousiasme est retombé.

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Au lendemain d'une journée pluvieuse somme toute peu surprenante dans le Northamptonshire, mais qui a tôt fait de tourner au naufrage, les responsables du championnat ont déjà l'esprit tourné vers l'édition 2019 de l'épreuve. Et une chose est certaine : il va falloir que Silverstone continue de répondre aux standards de sécurité de la FIM et du MotoGP d'ici-là.

Une investigation de plusieurs semaines va désormais être menée, avant que soient tirées des conclusions. "Nous avons discuté de l'amélioration de l'asphalte [avec les responsables du circuit] : ils attendent une enquête, qui va prendre environ six semaines, pour nous indiquer quel a vraiment été le problème", explique Franco Uncini, officiel de sécurité auprès de la FIM. "Nous allons donc attendre pour savoir exactement quel a été le problème, mais il est certain qu'ils vont poser un nouvel asphalte."

Mike Webb, directeur de course
Franco Uncini, Officiel de sécurité FIM

Une dégradation inexpliquée en quelques mois

Alors que beaucoup s'interrogent sur le fait que le MotoGP ait été pris par surprise ce week-end. Franco Uncini a tenu à expliquer que le bitume qu'il avait homologué après les travaux répondait à tous les critères de jugement et que rien ne semblait indiquer de tels défauts.

"Je suis venu quand ils ont posé le nouvel asphalte, fin février, et lors de mon inspection, le tarmac semblait très bon, en termes de bosses, connexions, grip", explique le Champion du monde 1982. "Et cela a été confirmé par Cal Crutchlow qui a fait un test sur une moto [de route] un mois plus tard. Concernant les deux portions dont j'avais dit qu'elles étaient un peu bosselées, le circuit a réagi et ajusté ces deux bosses, et il a dit que c'était vraiment parfait à ce moment-là."

"Mais ensuite, on a découvert pendant le passage de la F1 que le circuit était bosselé. Ça s'est dégradé de mars, disons, à juillet. Je ne sais pas ce qui s'est passé : ils [le circuit] vont mener une grosse investigation pour savoir quelle en est la raison, parce que franchement en février et mars, c'était bon."

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Lors du Grand Prix de F1, disputé début juillet, Lewis Hamilton s'était en effet étonné de la mauvaise qualité du bitume et des nombreuses bosses que celui-ci présentait. Or, sept semaines plus tard, lors de la venue du MotoGP, les pilotes ont émis les mêmes critiques après leurs premiers essais libres. "Ils ont essayé de régler de petits problèmes, mais franchement c'était si important qu'ils ne pouvaient pas le faire. Le rêve aurait bien sûr été d'avoir un asphalte complètement neuf, mais il n'y avait pas le temps et pas la possibilité de faire un nouvel asphalte entre le GP F1 et notre GP", regrette Uncini.

Après les bosses, vendredi, c'est donc le manque d'évacuation de l'eau qui a mis le championnat face à des difficultés extrêmes, avec des sorties de piste à risque samedi, puis le dénouement que nous connaissons dimanche. Si d'autres épreuves ont eu lieu depuis la fin des travaux, et que la pluie n'est pas en soi un paramètre très rare en Angleterre, il peut paraître surprenant que ce problème de drainage ait pu passer inaperçu ces derniers mois. Néanmoins, cela s'explique, selon le directeur de course, par les circonstances précises rencontrées samedi (une pluie très intense, bien que brève) et dimanche (une pluie continue, durable et assez forte).

"Les officiels organisent d'autres événements ici. Comme vous avez pu le voir avec le Moto2, qui a eu une session totalement normale sur le mouillé, tout dépend de la durée et de l'intensité. Quand nous avons discuté de ce qui avait été fait par le passé, ils nous ont donc dit qu'il y a eu des événements pluvieux [depuis février] sans problème particulier", explique Mike Webb.

"Ce que nous avons découvert cette fois, c'est que contrairement à la plupart des circuits sur lesquels nous nous rendons, il semble que l'eau s'accumule et ne s'évacue pas. Si vous avez une pluie relativement faible pendant très longtemps, vous avez de l'eau à la surface ; pendant les deux premières heures, ça va, mais ensuite ça empire", poursuit le directeur de course. Et d'en revenir à la triste conclusion de cet épisode : "C'est une situation unique. On n'a jamais eu à annuler une course pour ces raisons jusqu'à présent."

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Des conditions difficiles à reproduire

Quels que soient les travaux menés dans les prochains mois pour tenter de rectifier la situation, les instances du MotoGP et les responsables de l'épreuve doivent désormais s'assurer que l'édition 2019 du Grand Prix ne sera pas à nouveau gâchée par une mauvaise surprise.

Outre l'homologation, menée par la FIM, est-il envisageable qu'un test en conditions de piste mouillée puisse être organisé ? Eh bien, ça n'est pas si simple... "Nous en avons discuté et le problème spécifique ici est l'eau stagnante après une pluie continue comme aujourd'hui [dimanche], ou une grosse averse brutale et intense comme samedi. Nous aimerions beaucoup avoir un test dans ces conditions avant de courir ici, le problème est qu'il faudrait donc reproduire ces conditions techniquement", explique Mike Webb.

"Nous ne pouvons pas caler un test en espérant qu'il pleuve, nous devons être sûrs d'avoir quelque chose à tester", poursuit le directeur de course. "Alors, oui, nous aimerions le faire, nous devons trouver une technique pour le faire. Nous l'avons fait au Qatar, avec un test mouillé là-bas, et c'est un énorme exercice de mouiller une piste artificiellement pour collecter de la donnée représentative."

La piste mouillée de Silverstone
Le Safety car

Ces difficultés pour reproduire les conditions devant être évaluées se présentent aussi pour l'inspection réglementaire en elle-même, et celle-ci s'attache donc à contrôler d'autres paramètres que le drainage à proprement parler. "Il n'y a pas de système actuellement pour vérifier la piste en conditions mouillées", explique Uncini. "On procède aux vérifications sur le sec et l'on assume que sur le mouillé ça devrait aller, avec le bon drainage sur les côtés et avec l'inclinaison de la piste."

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"Nous faisons confiance à la compagnie qui fait l'asphalte et au circuit. Nous vérifions juste que ça n'est pas bosselé, que le grip est bon, que ça ne glisse pas et que l'asphalte est bien fait, sans écarts entre les bordures et le bitume. Nous vérifions toutes ces particularités, mais nous ne pouvons pas vérifier [le bitume sur] le mouillé", ajoute l'officiel de sécurité. "Et comment vérifier ? En réalité, le seul système serait de le faire avec une MotoGP, sur une piste totalement mouillée : c'est pratiquement impossible."

La confiance ne pourra assurément pas être le paramètre premier ces prochains mois dans les relations entre le MotoGP, Silverstone et la société responsable du bitume, aussi faudra-t-il obtenir des garanties bien plus concrètes pour que l'avenir de l'épreuve puisse retrouver de la sérénité.

Avec Guillaume Navarro

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