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Le succès de Suzuki ? De l'intérêt de faire simple, selon Dovizioso

Pas besoin de faire compliqué ! Andrea Dovizioso estime qu'une moto peu complexe et une base "banale" ont permis à Suzuki et Joan Mir de faire la différence en 2020. De quoi inspirer certains constructeurs un peu trop innovants, à l'image de Ducati ?

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

La prise de pouvoir de Suzuki a surpris cette année. De retour dans la catégorie en 2015, la marque a rapidement réalisé quelques coups d'éclats, s'offrant des succès grâce à Maverick Viñales en 2016 et Álex Rins en 2019, mais le titre paraissait encore bien loin il y a seulement quelques mois. L'équipe basée à Hamamatsu a toutefois très rapidement changé de statut, décrochant la couronne mondiale tant chez les pilotes, grâce à Joan Mir, que chez les teams.

Fabio Quartararo, leader du championnat une grande partie de la saison, a vite identifié la menace que Suzuki et Mir représentaient. Au mois de septembre, alors qu'Andrea Dovizioso venait de lui prendre la première place du championnat, c'est l'Espagnol qui inquiétait le plus le pilote du team Petronas, lui qui ne voyait pas de véritable faiblesse sur la GSX-RR et estimait qu'elle était "globalement la meilleure moto du plateau." Mir, qui ne comptait alors que deux podiums dans la catégorie et aucun succès, avait à l'époque balayé le commentaire en soulignant que la Yamaha enchaînait poles et victoires.

Trois mois plus tard, le pilote majorquin a profité de sa constance au premier plan pour décrocher la couronne mondiale dans une saison très atypique, en raison de l'absence de Marc Márquez et de la pandémie de coronavirus, qui a poussé le MotoGP à modifier totalement le rythme de la saison, avec un calendrier profondément remanié. À l'issue du championnat, un Dovizioso lui-même déçu que Ducati n'ait pu saisir l'opportunité qui s'offrait aux concurrents de Márquez, estimait que ces circonstances n'enlevaient aucun mérite à Joan Mir, titré dès sa deuxième année dans la catégorie, et à Suzuki.

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"Je ne peux pas être trop surpris de la victoire [de Mir]", déclarait alors le pilote italien. "OK, ça a été une année assez imprévisible pour plein de raisons, mais franchement je ne lie pas sa victoire à cette année particulière. Oui, ça peut l'avoir un peu influencée, mais je ne donne pas cette explication à ce résultat. Mir a démontré qu'il avait un talent particulier dès le Moto3. En Moto2 il n'a pas gagné le titre, mais il est vite passé en MotoGP, alors c'est un des pilotes chez qui on voyait qu'il avait quelque chose de différent. Après, il est logique qu'il faille beaucoup de choses mises ensemble pour en arriver à ce résultat."

Et au cœur de ces éléments figure la Suzuki, une moto "simple" qui a offert à l'équipe et au Majorquin une base saine permettant d'en tirer plus facilement le meilleur selon Andrea Dovizioso, chez qui il est difficile de ne pas deviner une critique en creux à l'égard de la direction technique de Ducati... "Premièrement, Mir a confirmé être le talent que beaucoup pensaient qu'il était, et il a gagné le championnat, point. Deuxièmement, Suzuki a démontré qu'on peut gagner le championnat en travaillant sur certaines bases qui peuvent sembler 'banales'. En travaillant sur certaines choses, il n'y a pas besoin d'aller inventer quoi que ce soit de particulier, parce que ça permet d'être constant et compétitif comme l'ont été les deux pilotes toute l'année. […] À mon avis, la Suzuki était la moto la plus simple, à tous les niveaux." 

Une leçon pour les constructeurs ?

La réussite de Suzuki poussera peut-être les marques à modifier leur approche de la compétition, en cherchant moins à lancer des innovations que la concurrence pourra ensuite copier pour privilégier la facilité d'exploitation, pour le pilote comme pour les ingénieurs qui l'entourent. Les innovations de la Ducati ont souvent inspiré la grille, qu'il s'agisse d'ailettes de plus en plus abouties sur le carénage ou du holeshot device, mais certaines machines sont devenues très complexes, à l'image de la Honda, une moto que Marc Márquez semble être le seul en mesure d'exploiter pleinement, ou de la Yamaha, dont le manque de constance a été régulièrement mis en avant par les pilotes cette année.

Valentino Rossi attribue lui aussi les titres de Mir et de son équipe à une certaine simplicité et donc à une certaine efficacité, des éléments qu'il juge nécessaires. "Suzuki a fait du très bon travail", a souligné le septuple champion de la catégorie reine. "C'est sûrement une moto beaucoup plus simple que la Ducati, qui travaille beaucoup et essaye toujours d'apporter quelque chose de nouveau. La Suzuki est une moto beaucoup plus simple, mais ils ont bien travaillé en essayant de progresser sur leurs points forts. Ils ont travaillé sur le moteur, sur l'aéro, et ils ont fourni aux pilotes une moto 'rider friendly', qui aide à piloter, or sur l'ensemble d'un championnat c'est quelque chose de très important."

Faut-il tirer des leçons d'une saison 2020 si particulière ? Danilo Petrucci, qui va abandonner la Ducati officielle pour la KTM du team Tech3, préfère rester prudent et estime qu'il est "difficile de dire" si la Suzuki est véritablement la meilleure moto du plateau face à une Desmosedici souvent novatrice, tout en reconnaissant qu'une machine plus simple à manier est un atout non négligeable.

"La Suzuki a semblé une moto complète mais on le découvre maintenant, à la fin de l'année", a rappelé le pilote italien, qui n'oublie pas que c'est la Yamaha qui s'est imposée sur la majorité des courses. "Après Jerez, je crois qu'on avait un autre avis quant à la moto la plus performante. Ce qui est certain c'est que Ducati a fait le maximum par rapport à ce qu'étaient ses connaissances, et je dois dire qu'ils ont toujours apporté des révolutions qui ont été copiées par les autres. Je parle des solutions aéro, du holeshot device pour abaisser la moto en sortie de virage… Maintenant tout le monde l'a, alors qu'au début c'était juste nous. Même chose pour les ailerons ou d'autres solutions."

"Mais il est clair que tout le monde aimerait avoir le châssis de Suzuki ou la fourche de la Yamaha – je dis ça comme ça, parce que je ne les ai jamais essayés. En tout cas, c'est facile de vouloir avoir le beurre et l'argent du beurre ! Mais je crois que Ducati a travaillé sur les domaines où ils étaient les plus forts."

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Petrucci n'oublie pas le rôle des pilotes pour arriver sur les courses avec une moto facile à exploiter. "Nous, les pilotes, on ne peut que transmettre nos sensations et ce qui est ensuite difficile pour les ingénieurs, c'est de transformer les sensations pour en faire quelque chose de concret, de projeter et de concevoir quelque chose qui fonctionne, ça n'est absolument pas facile", a expliqué le #9, soulignant aussi les difficultés pour faire évoluer les machines en 2020 : "Cette année a été très dure pour nous car on n'a pratiquement pas fait de tests, on n'a pas testé de choses vraiment différentes."

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