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Tech3 aura un contrat de 3 ans avec son nouveau constructeur

Hervé Poncharal s'exprime sur le nouveau partenariat de son équipe, avec un constructeur qui lui apportera des machines identiques à celles du team factory. De quoi convaincre Johann Zarco de rester ?

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Gold and Goose / Motorsport Images

Après l'annonce, la semaine dernière, de la prochaine séparation entre Tech3 et Yamaha, chacun attend que soit dévoilé le nom du constructeur avec lequel l'équipe française se liera à partir de 2019. Si l'éventualité qu'il s'agisse de KTM ne fait plus beaucoup de doute, il reste prématuré à ce jour pour Hervé Poncharal de se montrer aussi précis et il faudra attendre l'annonce officielle pour que les langues se délient sur ce point.

Le directeur de l'équipe Tech3 a toutefois accepté d'en dire un peu plus sur les conditions de l'accord passé lors d'un entretien réalisé ce soir par le site officiel du MotoGP. Et il a fait savoir qu'il s'agirait d'un accord portant sur trois ans et garantissant à son équipe une implication plus forte dans les activités du constructeur dont elle sera partenaire.

"Ce que je peux dire, même si l'annonce interviendra très bientôt, c'est que nous aurons un accord de trois ans, pour 2019, 2020 et 2021. En 2019, nous aurons des motos de 2019. Il y aura donc quatre motos sur la grille avec exactement la même spécification, celles de l'équipe factory et de Tech3. [Ce sera] la même situation en 2020 et la même situation en 2021", révèle Hervé Poncharal.

"Cela nous aidera à viser de solides résultats, mais aussi à être impliqués dans le développement. Même quand vous avez une bonne moto comme celle qu'a en ce moment Johann Zarco, c'est une moto qui n'a aucune évolution de toute l'année et, quand vous atteignez un certain niveau, vous voulez quelque chose qui soit du sur-mesure, avec l'usine derrière vous. Nous aurons cela."

"Même si, à l'heure actuelle, cette moto est peut-être un peu inférieure à la moto que nous avons maintenant en termes de performances, il y a de la marge pour progresser, pour développer, pour partager des idées afin d'améliorer l'ensemble du package."

C'est en effet bien plus qu'une fourniture de motos dont il s'agira, car Tech3 intégrera une nouvelle famille, où une place de choix lui sera réservée. "Je crois que nous avons toujours essayé d'être l'équipe satellite 'officielle', mais ça n'a jamais été vraiment le cas. Ce sera le cas là où nous allons", fait savoir Poncharal. "Comme vous pouvez l'imaginer, ce constructeur est impliqué en Moto3, Moto2 et MotoGP, il y aura donc un chemin clair pour avoir de jeunes pilotes dès le premier jour où ils intégreront le Championnat du monde MotoGP en passant par le Moto3, en allant dans la catégorie intermédiaire du Moto2 et enfin en MotoGP dans le team junior avant éventuellement qu'ils passent dans l'équipe officielle s'ils sont suffisamment bons."

Podium : le troisième, Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Un nouveau souffle

On l'a compris, Hervé Poncharal a reçu les garanties d'un programme qu'il ne pouvait refuser, et ce à un stade du parcours de Tech3 où son union avec Yamaha ne répondait semble-t-il plus à ses désirs, ceux-ci ayant été décuplés par l'arrivée d'un Johann Zarco ultra performant.

"À la fin de l'année dernière, sur les deux derniers Grands Prix, Johann est monté deux fois de suite sur le podium – sur le mouillé en Malaisie et sur le sec à Valence, où il a failli gagner", rappelle Hervé Poncharal, indiquant qu'il aurait été compréhensible d'attendre alors "quelque chose d'un peu spécial de la part de Yamaha pour soutenir Johann". Il poursuit : "Cela n'est pas arrivé, bien que le soutien et la moto que nous recevons de la part de Yamaha soient incroyables et suffisants pour être au sommet du classement – et nous l'avons prouvé ce soir à Doha."

La réussite et la fidélité affichée à Yamaha, avec qui le team tricolore a été associé durant 20 ans, ont donc fini par susciter chez Tech3 le sentiment d'un petit manque. "Bien sûr, le nouveau règlement technique a aidé toutes les équipes satellites à se rapprocher du sommet, mais on veut toujours ce dernier petit quelque chose", souligne Hervé Poncharal. Et c'est de la part d'un autre constructeur qu'il a reçu ce qu'il a attendait.

"Je pense aussi qu'à un certain stade de votre carrière ou de votre vie, vous ne voulez pas trop vous sentir dans une zone de confort, et nous étions dans une zone de confort incroyable avec Yamaha", souligne par ailleurs Poncharal, certes conquis par la qualité du matériel fourni mais ouvert à l'éventualité de rebattre les cartes pour son équipe. "On a parfois besoin d'un nouveau challenge, quelque chose qui vous réveille et vous fait vous sentir dix ans plus jeune. Et je pense que quand vous rencontrez des gens qui peuvent vous transmettre cette énergie, cette passion et ce désir de travailler avec vous et de travailler pour le mieux… c'est quelque chose que j'ai voulu essayer."

La solution pour que Zarco reste ?

Ce changement de groupe pourrait aussi permettre à Tech3 de réaliser ce qui semblait précédemment en mauvaise voie, à savoir conserver en son giron sa pépite, Johann Zarco, un rookie brillant qui a su se faire remarquer en 2017 et qui continue à jouer les premiers rôles cet hiver.

"J'ai toujours dit que si Johann n'obtient pas un package officiel à partir de 2019, alors je pense que quelque chose ne va pas dans notre monde, parce qu'il le mérite clairement et c'est la dernière chose dont il a besoin pour pouvoir se battre pour le titre en MotoGP. Cela n'arrivera clairement pas chez Yamaha", souligne Hervé Poncharal, et ce alors que Valentino Rossi ne cache plus son souhait de prolonger son engagement, aux côtés d'un Maverick Viñales déjà certain de rester à son poste.

Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3

Il est, là aussi, trop tôt pour dire en quoi cette nouvelle donne impacte le futur choix de carrière du Français, néanmoins Hervé Poncharal retrouve l'espoir qu'un avenir commun puisse être envisagé.

"Il regarde toutes les options, mais il sait où nous allons. Je crois qu'il est aussi excité par le challenge", souligne-t-il. "Nous avons une relation incroyable. Il sait à quel point il est important d'avoir Guy [Coulon], son chef mécanicien, Alex [Merhand], son responsable données, qui sont essentiels, avec bien sûr ses mécaniciens."

"Johann Zarco et son manager personnel, Laurent Fellon, vont regarder toutes les options, mais ce serait un rêve de l'avoir avec nous et je dirais que ça n'est pas impossible. La balle est dans son camp. Je ne sais pas si je dois dire qu'il y a une forte ou une assez forte possibilité, mais c'est clairement une possibilité et j'adorerais la voir se produire", conclut le directeur d'équipe.

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