Technique : quand faut-il utiliser l'embrayage d'une MotoGP ?
Le développement de boîtes de vitesses plus perfectionnées a limité l'utilisation de l'embrayage en MotoGP.
Le guidon de la Petronas Yamaha SRT
Gold and Goose / Motorsport Images
Tout véhicule avec un moteur thermique s'accompagne d'une boîte de vitesses et d'un embrayage. Ce dernier est un élément de la chaîne de transmission, permettant de transférer la puissance du moteur jusqu'aux roues. Mais comment est-il utilisé en compétition ?
En MotoGP et en Moto2, les pilotes n'ont pas la main sur le levier de gauche servant habituellement à embrayer puisque leurs machines sont dotées de boîtes de vitesses seamless.
Comment fonctionnent les boîtes de vitesses seamless ?
Pour comprendre l'utilisation de l'embrayage en MotoGP, il faut d'abord comprendre comment fonctionne une boîte de vitesses "seamless". Sur une boîte classique, il est nécessaire de couper très brièvement l'accélération pendant un changement de vitesse, ce qui peut légèrement déséquilibrer la moto et fait perdre en accélération, malgré l'utilisation d'un quick-shifter qui coupe l'allumage très brièvement pendant le changement de rapport, et qui a tendance à renforcer le patinage.
Avec la puissance d'une MotoGP, les secousses sont importantes, elles font glisser en courbe et provoquent du wheelie. L'anti-wheelie peut alors entrer en action en réduisant la puissance, ce qui nuit également aux performances. C'est pour cette raison que les équipes ont conçu des boîtes seamless.
Concrètement, ces boîtes ont plusieurs rapports qui tournent en même temps, même si seul l'un des deux transmet l'énergie jusqu'aux roues. Le changement de rapport se fait ainsi plus rapidement, sans à-coup et sans perte de couple.
Ce système a de nombreux avantages puisqu'en plus d'apporter du confort, avec des changements de rapports plus rapides et sans secousse, il permet d'éviter les effets nocifs d'une boîte classique et de limiter le patinage et le wheelie, et ainsi de préserver les pneus mais aussi d'avoir un couple plus constant et de limiter la consommation. Les pilotes peuvent également se permettre de changer de rapport alors que la moto a un angle important sans craindre un déséquilibre.
Quand les pilotes utilisent-ils l'embrayage ?
En MotoGP, l'embrayage est généralement placé sur le levier de gauche
L'embrayage n'est donc pas nécessaire en course et ne sert pas à démarrer le moteur puisque les équipes utilisent un starter électrique, connecté directement au vilebrequin.
Les pilotes utilisent quand même le levier de gauche dans les phases de départ. Il est important de s'en servir avec précision, ce qui n'est pas une tâche aisée : quand il était chez Yamaha, Maverick Viñales a souvent eu du mal à gérer l'embrayage, même après avoir fait remplacé le mécanisme hydraulique par un système par câble.
L'utilisation de l'embrayage en Moto2
Dans la catégorie Moto2, les pilotes utilisent aussi une boîte semi-automatique mais sans le très coûteux système seamless. Introduit par Honda dans la catégorie, le quick-shifter est toujours utilisé maintenant que Triumph a pris le relais. Un blipper envoie un signal au système électronique pour couper l'injection dès qu'un mouvement est détecté sur le levier de vitesse, ce qui permet d'engager un rapport sans relâcher l'accélération.
L'utilisation de l'embrayage est plus importante en Moto3. Les pilotes disposent d'un quick-shifter pour monter les rapports mais pour rétrograder, ils doivent embrayer et accompagner le changement de rapport d'un coup d'accélérateur.
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