Rossi regrette de ne plus inspecter les pistes le jeudi
Les pilotes ont de moins en moins le temps de faire des tours de reconnaissance des circuits visités par le MotoGP le jeudi. Valentino Rossi, Joan Mir et Jack Miller regrettent cette évolution.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Dans le monde des sports mécaniques, le week-end des pilotes débute le plus souvent par un tour du circuit, à pied, à la veille des premiers essais. Qu'ils découvrent un tracé ou le connaissent sur le bout des doigts, ce "trackwalk" permet d'identifier certaines subtilités d'une piste et les possibles évolutions d'une année sur l'autre, les changements pouvant être nombreux sur les vibreurs, les dégagements ou sur l'évolution de l'asphalte, parfois endommagé ou bosselé, ou à l'inverse renouvelé.
Cette tradition s'est peu à peu perdue ces dernières années. Les pilotes aimaient monter sur un scooter pour ce tour de reconnaissance, afin de se déplacer rapidement entre chaque point clé et s'approprier un peu plus les trajectoires. Tout a changé en 2016, après une chute de Fabio Spiranelli et Tatsuki Suzuki, qui se partageaient le même scooter, sur le circuit de Sepang. L'utilisation d'une telle machine a été prohibée, obligeant les pilotes à faire ce tour de découverte à pied ou à vélo.
Les pilotes renoncent souvent à cette inspection, faute de temps en raison des différentes activités chronophages qui leur sont imposées le jeudi. Valentino Rossi regrette la perte de cette habitude : "J'aime beaucoup faire un tour le jeudi, mais j'aimais beaucoup le faire quand c'était possible en scooter", explique le vétéran du plateau. "J'y allais avec mon coach – avec [Luca] Cadalora avant, puis avec [Idalio] Gavira – et on peut mieux comprendre les vibreurs et les trajectoires."
"Mais malheureusement, les scooters sont maintenant interdits et il faut qu'on le fasse à pied, or le jeudi souvent je n'ai pas assez de temps parce que j'ai une réunion technique, je dois parler à la presse... Et puis la piste n'est pas toujours ouverte le jeudi, il y a une fenêtre d'une heure et demie ou deux heures, et souvent malheureusement c'est impossible pour moi, même si je suis d'accord que c'est important."
Rossi juge cette prise de repère essentielle et essaie de la maintenir quand il en a la possibilité : "Ça me manque beaucoup. En scooter, c'était plus facile parce qu'on peut faire deux tours en 20 minutes. Si on doit marcher, on perd une heure et malheureusement le jeudi, je suis toujours trop pris. Mais parfois je le fais, quand on a le temps on le fait, et c'est important."
Joan Mir essaie aussi de rester fidèle à cette tradition mais il y renonce s'il sait que le circuit n'a pas évolué. Et même si c'est le cas, il estime qu'il lui faut peu de tours sur sa Suzuki pour ressentir l'évolution de la piste d'une année sur l'autre : "Normalement, le jeudi on marche avec l'équipe [sur le circuit], pas sur toutes les pistes, parce qu'au Mans, ils n'ont pas refait l'asphalte", précise le Champion du monde. "C'est le même que l'an dernier, les bosses sont au même endroit et tout est identique. C'est utile, plus sur certaines pistes que sur d'autres, s'il y a un nouvel asphalte, mais si on ne le fait pas, on le sent immédiatement avec la moto, donc il ne faut pas beaucoup de tours pour le faire. Mais c'est important de le faire."
Jack Miller manque parfois de temps pour faire cette reconnaissance mais il a pu faire de brefs passages sur la piste à Jerez et au Mans, deux circuits sur lesquels il s'est imposé quelques jours plus tard : "J'essaie de faire un tour sur le circuit, mais c'est assez dur cette année", reconnaît le pilote Ducati. "À Jerez, les gars avaient pas mal de travail avant le week-end, pour changer le moteur et d'autres choses. Et [au Mans], je n'ai pas marché, il faisait un temps de merde [jeudi] donc j'ai roulé avec ma petite trottinette électrique. Mais j'ai pu faire un tour, je l'avais fait aussi à Jerez parce que les gars étaient occupés. J'aime avoir au moins une idée."
Avec Léna Buffa
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