Viñales dans le coup à Austin : "Un grand soulagement"

Maverick Viñales avait toutes les raisons d'être heureux de son résultat, dimanche à Austin. Cette troisième manche de la saison a en effet montré des signes évidents de progrès au sein de l'équipe officielle Yamaha, qui a placé ses deux machines aux quatre premières places. C'était plus particulièrement le cas de l'Espagnol, sur lequel le maître des lieux a gardé un œil tout le week-end.

S'il a finalement été battu par un Márquez imparable, le pilote de Roses a tout de même assis sa supériorité face aux autres poursuivants. Après avoir pris l'avantage sur Iannone dans le septième tour, il s'est peu à peu détaché du pilote Suzuki jusqu'à ne plus être inquiété et passer la ligne d'arrivée isolé, environ trois secondes devant et derrière les pilotes qui l'entourent au classement.

"J'ai pris énormément de plaisir. L'équipe en avait besoin et moi aussi, c'est une bonne façon de retrouver ses sensations", commente-t-il auprès de BT Sport. "Je suis très content de cette deuxième place, encore plus que de certaines de mes victoires, parce que cela faisait longtemps que je n'étais pas monté sur le podium ni même que je n'avais été compétitif. Je crois que l'équipe a opéré un bon changement, au niveau de l'esprit, et moi aussi. C'est bon de savoir que nous pouvons à nouveau être compétitifs et ici nous l'avons été, si l'on exclut les cinq ou six premiers tours quand j'avais le réservoir plein."

Après être parti de la première ligne pour la première fois de la saison – et même de la pole, suite à la pénalité de Márquez – Viñales s'est donc octroyé son premier podium de ce cru 2018. La récompense, à ses yeux, du travail mené ces dernières semaines et qu'il ressent dans sa capacité à revenir peu à peu à un style plus naturel pour lui.

"C'est un grand soulagement pour l'équipe. Je crois qu'aujourd'hui il fallait être très intelligent et ne pas prendre plus de risques que nécessaire. J'avais bien en tête l'erreur de l'année dernière, qui m'a coûté assez cher sur le reste de l'année, et je ne voulais pas la répéter", admet l'Espagnol, dont la course a été crescendo, jusqu'à dix derniers tours dans lesquels il a particulièrement brillé.

"J'ai perdu beaucoup de temps au début. Je n'avais pas de bonnes sensations, similaires à celles que j'ai quand il fait très chaud. C'est un point que nous devons améliorer, nous avons beaucoup de marge. Mais encore une fois, je me suis senti très fort à la fin de la course. On a fait une bonne course et on peut être heureux. Nous n'étions pas loin de Márquez."

"Même si on n'était pas encore au niveau maximum qui peut être le nôtre, on s'est senti assez forts. Nous avons plutôt bien progressé par rapport à l'Argentine", souligne le numéro 25. "Nous commençons à comprendre comment être rapides sur cette Yamaha 2018. En tout cas je suis très heureux, aujourd'hui je crois que c'est le maximum qu'on pouvait faire."

Place au verdict des pistes européennes

Viñales s'accorde avec son coéquipier, Valentino Rossi, sur le constat que Honda et Ducati ont réussi leur saison 2017 précisément grâce aux progrès accomplis sur le front de l'électronique, domaine dans lequel Yamaha a pris du retard. Ceci étant compris par le constructeur d'Iwata, il s'agit de l'axe de travail principal du moment, et les résultats tendent à prouver que les choses avancent.

"On devait essayer d'être un peu plus agressifs, proche de comment je pilotais la saison dernière. Piloter plus comme mon ancien style, c'est quelque chose que je n'ai pas pu faire pendant toute la pré-saison, mais ça semble aller de mieux en mieux et je retrouve mon style", explique le numéro 25. "En moto, c'est un tout : s'il manque quelque chose, alors le pilote ne peut pas attaquer comme il le veut. Les petits changements que nous avons réalisés me permettent de pousser un peu plus la moto, d'être plus en confiance avec toute la machine et de l'améliorer tour après tour, de mieux la comprendre."

"Il faut qu'on continue comme ça, on sait qu'on peut encore pas mal progresser et il est important de voir comment se comporte la moto en Europe", prévient Viñales. "J'ai hâte d'être à Jerez. Je pense que c'est une piste qui convient plutôt bien à notre moto et on va essayer de faire de notre mieux. Maintenant il faut progresser, régler d'autres problèmes qu'on a sur la moto et essayer de faire un autre pas en avant."

Avec Jamie Klein et Oriol Puigdemont