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Interview

Rainey : Le titre de Schwantz n'a pas été dévalorisé par mon absence

Le titre MotoGP aurait-il moins de valeur s'il était remporté par un pilote qui profitera de l'absence de Marc Márquez ? Wayne Rainey, qui a connu des situations comparables, le réfute fermement.

Wayne Rainey, Yamaha, et Kevin Schwantz, Suzuki

Wayne Rainey, Yamaha, et Kevin Schwantz, Suzuki

Gold and Goose / Motorsport Images

Avec la blessure qui a momentanément écarté Marc Márquez, certains ont cru bon de juger que la saison 2020 serait à jamais marquée d'une pierre noire, que quiconque profiterait de la situation pour "priver" le pilote espagnol d'un titre qu'il a remporté ces quatre dernières années serait un champion au rabais. Si la situation est effectivement exceptionnelle, puisque Márquez n'a jamais manqué une course depuis qu'il a rejoint le MotoGP en 2013, elle l'est aussi pour l'époque actuelle par le faible nombre de manches que compte la saison, laissant moins de marge de manœuvre au pilote Honda pour rattraper les points perdus.

Mais, au-delà du manque de respect que dénoteraient ces raisonnements à l'égard des 22 pilotes qui se lancent à l'assaut du championnat, avec talent, investissement et une prise de risques qui ne varie pas en fonction du palmarès, quiconque se laisse aller à des jugements si tranchés semble oublier que l'ère moderne du MotoGP n'est pas forcément un reflet fidèle de l'Histoire d'un championnat créé en 1949 et dont les titres ont longuement été décernés au terme de saisons bien plus courtes et alors que les blessures, parfois très handicapantes, étaient bien plus fréquentes qu'aujourd'hui.

Motorsport.com a souhaité connaître le point de vue d'un pilote qui a vécu l'ère des 500cc et qui s'est de plus trouvé dans chacune des situations, à la fois en voyant un adversaire de taille être écarté par une blessure et en connaissant lui-même un arrêt brutal alors qu'il se battait pour ce qui aurait pu être son quatrième titre consécutif. Wayne Rainey a accepté de répondre à nos questions et de nous livrer son opinion.

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À votre époque, les saisons ne comptaient que 13 ou 14 Grands Prix. Que pensez-vous des affirmations selon lesquelles une saison plus courte dévaloriserait le titre MotoGP cette année ?

Tout d'abord, à cause de la pandémie, tout a été compromis. Donc le simple fait de mettre en place un championnat avec dix manches, ou 11, 12, 13, 14, c'est plus que suffisant. Regardez comme tout le monde est excité ! Et c'est la même chose ici, aux États-Unis, avec le MotoAmerica. Les gens adorent la course et c'est l'excitation que les fans ressentent en regardant les meilleurs pilotes du monde s'affronter. Donc si le championnat passe de 21-22 courses à 12, ça n'affecte pas du tout la façon dont je le vois. Pour les pilotes, c'est la même implication, rien n'est différent. La seule chose, c'est que si vous faites une erreur tôt [dans la saison], elle peut être plus difficile à rattraper plus tard parce qu'il n'y a pas toutes ces courses pour vous permettre de revenir. Vous devez en tenir compte lorsque vous établissez votre programme de course et que vous calculez comment vous allez essayer de gagner le championnat.

Effectivement, l'année dernière, Marc Márquez est tombé à Austin, mais il a eu 17 courses pour rattraper ces points perdus. Aujourd'hui, les pilotes n'ont pas ce luxe. Par contre, c'était différent à votre époque, parce que vous saviez qu'une saison ne comptait que 13 ou 15 manches. La pression était-elle toujours la même sachant que vous n'aviez que peu de temps pour rattraper vos erreurs ?

À 100%. Vous savez, nous considérions qu'une saison de 12 ou 14 manches constituait le Championnat du monde. Voilà ce que nous avons, le nombre de courses est celui-là, point. Je ne me suis jamais vraiment dit que j'aimerais que ce soit plus long ou qu'il y ait plus de courses. Nous nous sommes toujours présentés sur le premier test de pré-saison en sachant à quoi nous attendre. Et je pense qu'il n'y a pas de différence maintenant. Tous les pilotes et toutes les équipes MotoGP se sont lancés en sachant quel était le calendrier. Qu'il comporte six ou 12 courses, je crois que chaque équipe et chaque pilote fait de son mieux, en donnant le maximum à chaque fois qu'ils sont sur la moto, en essayant d'obtenir le meilleur résultat possible, d'être prêt pour la course et d'obtenir le résultat le dimanche. Puis, le lundi, ils remettent les compteurs à zéro pour la course suivante. Je ne vois pas de différence, quelle que soit la longueur du calendrier.

Alberto Puig a déclaré après le Grand Prix d'Espagne que le pilote qui battrait Marc Márquez pour le titre alors qu'il est blessé ne serait pas "complètement satisfait", suggérant que ce titre perdait en quelque sorte de sa valeur. Vous avez vous-même remporté le titre 1992 alors que Mick Doohan, qui avait gagné les quatre premières courses, s'était blessé. Qu'en pensez-vous ?

Connaissant Alberto, il ne voulait probablement pas dire cela comme cela à la presse. Il a peut-être voulu dire ça comme une sorte de commentaire spontané. S'il y a bien quelqu'un qui devrait savoir que ce n'est pas vrai, c'est Alberto. Si c'était un commentaire sérieux, cela voudrait dire qu'il aurait gagné son premier et unique Grand Prix parce que Mick [Doohan] est tombé, mais je ne pense pas qu'il aurait dit : "Eh, j'ai gagné cette course parce que Mick n'était pas là". Je crois qu'il pense plutôt : "Mick a fait une erreur, j'ai gagné la course".

La situation n'est pas différente ici. Marc menait la course, il est sorti de la piste, il a réalisé un énorme sauvetage, puis il a fait une superbe remontée dans le peloton. Ça a été une course géniale jusqu'à ce qu'il fasse une nouvelle erreur. Il n'a donc personne [à blâmer]. Les autres pilotes n'ont pas fait d'erreur. Alors je ne pense pas qu'ils voient les choses en se disant "Eh, je pense que ce championnat ou cette course perd de sa valeur". Et je pense que Marc dirait la même chose.

Et pour revenir à ce que vous avez dit à propos de Mick et moi en 1992, [on pourrait] dire que c'est arrivé à chacun d'entre nous. On pourrait dire la même chose de Kevin [Schwantz] et moi en 1993. J'étais en tête du championnat, j'ai eu mon accident, ça m'a mis dehors et Kevin a gagné le championnat. Je ne regarde pas du tout ça en me disant que son titre a perdu de sa valeur parce que je n'étais pas là. C'est moi qui ai fait l'erreur, pas Kevin, et c'est lui qui a été Champion du monde. C'est tout.

Je ne dis pas du tout que son titre a perdu de sa valeur parce que je n'étais pas là. C'est moi qui ai fait l'erreur, pas Kevin, et c'est lui qui a été Champion du monde. C'est tout.

Wayne Rainey

Vous faites 12 courses dans un championnat et la seule façon d'être titré c'est d'être celui qui a le plus de points à la fin. Chaque course compte, et surtout dans une saison aussi bizarre que celle-ci. Il faut être là à chaque course. Donc Marc a fait une erreur, et pas Quartararo, et on verra ce qui se passera à la prochaine course. Mais, non, ça n'est pas du tout dévalorisé.

C'est intéressant que vous mentionniez la victoire de Puig en 1995, car il a clarifié son commentaire en disant que son point de vue venait de son expérience personnelle. Mais je suppose que pour un pilote, une victoire est une victoire, quelle que soit la façon dont elle est arrivée, simplement parce qu'il n'a pas fait d'erreur, qu'il a travaillé dur et s'est entraîné dur ?

Exactement. Ça a laissé de l'espace à Quartararo. Marc a réussi à passer [en tête], puis quand il a perdu l'avant il a fait ce sauvetage miraculeux, il est revenu en piste et il a fait quelques autres erreurs en essayant de se relancer. Mais il a rattrapé les autres à raison de quatre dixièmes au tour, il est remonté sur tout le monde et il avait rattrapé Maverick [Viñales]. Certains ont dit qu'il avait touché la ligne quand il est tombé, mais si on regarde, dans le même virage et au même moment, Maverick était en fait plus encore à l'intérieur. La seule différence que j'ai vue, c'est que Marc avait un angle plus incliné et que sa moto l'a désarçonné comme... ça m'a rappelé l'époque des 500cc. Ça a été un énorme highside.

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Mais si Marc avait réussi et qu'il était revenu, surtout avec l'erreur qu'il avait faite, un podium aurait été un résultat génial. Et je suis sûr que, quand il est tombé, il s'est dit : "Bon sang, un podium ça aurait été bien". Quoi qu'il en soit, on ne gagne pas toutes les courses. Il faut donc être sur le podium, ou en être aussi proche que possible, essayer de mettre l'autre sous pression et espérer qu'il fasse une erreur.

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