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Interview

Zarco : "Changer l'idée que les gens se font de la moto"

Fer de lance de la présence française en MotoGP, Zarco espère bien que ses résultats feront changer l'image de la moto auprès du grand public.

Johann Zarco

Photo de: KTM

Quels sont tes objectifs pour 2019 ?

J'ai terminé deux fois sixième lors des deux dernières années, mais avec une moto qui était déjà aboutie, donc le travail n'était pas le même. Mais si je termine encore sixième, là ce serait le plus grand cadeau pour moi, car cela voudrait dire qu'on est en avance sur ce qu'on planifie.

Quelle impression ça fait d'être le Français numéro 1 dans la discipline ?

J'ai beaucoup moins de pression puisqu'on est deux maintenant. Avec la maturité et l'expérience, j'apprends à la gérer. Il faut savoir prendre du recul quand c'est nécessaire, et c'est plutôt un plaisir que les médias et même le grand public souhaitent me voir gagner. Mais je suis le premier à vouloir me voir gagner, c'est clair, et tant que cette lueur sera là, je serai ultra motivé. Il faut simplement ne pas s'énerver si ça ne vient pas tout de suite.

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As-tu un circuit préféré ?

Je fais 19 Grands Prix exceptionnels. J'aime bien prendre du recul sur les GP et me dire que je roule sur les meilleures motos du monde sur les meilleurs circuits du monde, donc je prends du plaisir partout. Mais je dirais qu'il y a deux circuits où j'ai naturellement des difficultés. Après, mon naturel va bien en Malaisie, il va bien au Japon. Mais curieusement au Mans en 125cc puis en Moto2 j'avais du mal, et depuis que je suis passé en MotoGP j'ai fait des super perfs lors du Grand Prix de France, donc le changement de catégorie peut faire apprécier ou non certains circuits.

Quel fut ton premier contact avec l'univers de la moto ?

Le premier contact avec une moto, c'était quand j'avais huit ou neuf ans, et c'est vraiment ça qui m'a fait accrocher le plus. Mes parents me faisaient essayer plusieurs sports : du ping-pong, du judo, du tennis, j'ai fait plusieurs choses. Mais quand je suis monté sur une moto, c'est là que j'ai accroché le plus.

J'habitais pas loin de Marineland [un parc à thèmes situé à Antibes], et il y avait une sorte de rond avec de toutes petites motos. J'ai donc demandé à mon père d'essayer, puis d'y revenir plusieurs fois, et le patron de cette petite piste a dit 'Oh on voit qu'il se débrouille bien, il en fait depuis un moment hein ?', et là mon père a répondu 'Mais non, c'est à peine la deuxième ou la troisième fois'. Donc il [le patron] nous a conseillé de m'inscrire dans un motoclub.

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

Le fait que Canal+ a récupéré les droits du championnat, est-ce une bonne chose selon toi ?

Avec des résultats de la part des pilotes français, ils pourront encore mieux réaliser ce qu'ils ont prévu, et à l'inverse avec tout ce qu'ils vont faire, nous, on aura une notoriété de plus en plus importante, et cela pourra toujours aider, au moins au niveau national, à apporter une bonne image de la moto – car l'image de celle-ci, hors compétition, est trop critiquée. On est encore trop vus comme des blousons noirs et des loubards. Je pense donc qu'avec Canal+, et avec nos résultats, on va pouvoir changer cette idée principale que les gens se font de la moto.

Avec Canal+ et nos résultats, on va pouvoir changer l'idée que les gens se font de la moto.

Johann Zarco

D'où vient cette image négative du grand public envers la moto ?

Cela part simplement des mentalités, et comme on [notre époque] essaie de tout ramener à la sécurité, à ne pas prendre de risques, à être très conservateur, eh bien on en oublie le plaisir, je pense. Or, on a généré une image "la moto c'est l'accident", alors que moi je pense qu'on pourrait dire que la moto c'est un plaisir, et qu'au-delà d'être un plaisir c'est un moyen de locomotion ultra pratique. En plus de cela, selon les statistiques, cela consomme beaucoup moins qu'une voiture, et on pourrait retirer beaucoup de stress aux gens car au lieu de prendre trois quarts d'heure pour rentrer chez eux, ils ne mettraient plus que 20 minutes [en évitant les embouteillages].

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Je pense qu'il y a plein d'images à mettre en avant comme ça, à la place de celle du risque. Il faudrait changer les mentalités, être un peu plus fataliste. Les engins qu'on s'achète dans le commerce sont tellement sûrs, et ce n'est plus vraiment une bonne excuse que de voir la moto comme un danger.

En tant qu'ambassadeur de la moto, jamais je ne dirais qu'il faudrait rouler à plus de 300 km/h. Pour rouler à ces vitesses-là, il faut certaines aptitudes et même un don au départ. Ce n'est pas donné à tout le monde, y compris pousser plus loin en moto car cela reste un sport mécanique, et donc un sport cher. Ça c'est l'aspect rêve, mais il y a aussi l'aspect plaisir et pratique, et ça on peut l'apporter à beaucoup de monde.

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

Quels sont les grands axes de ta préparation physique ?

C'est du quotidien, et ça peut être plein de choses différentes, comme du vélo, des exercices en piste d'athlétisme, du squash... de la natation aussi, et de la musculation. C'est très vaste, et il y a aussi l'entraînement moto qui complète l'entraînement physique.

Également, mais pas pour maigrir, simplement mieux supporter l'entraînement et bien gérer les moments de forme ou de baisse tout au long de la saison, parce que nous ce n'est pas comme les Jeux Olympiques, nous ce sont les Grands Prix moto : notre saison débute en mars et finit en novembre, donc en fait c'est plus un rythme, une routine de performance à prendre qu'une préparation sur quatre ans pour être performant quelques semaines.

Tu as eu des mots très doux pour ta moto à Sepang. Ta compagne n'est pas trop jalouse ?

Elle le vit bien, parce qu'elle aime le sport aussi, et elle a compris que de toute façon, pour réussir à haut niveau, il faut vraiment s'engager et s'investir à un point que parfois il n'y a plus rien à côté qui existe.   

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Quelles aptitudes faut-il avoir ou développer pour piloter à ces vitesses ?

Déjà, ça reste un sport d'équilibre, voire presque de glisse. On voit qu'il y a plein de gamins qui arrivent à prendre des trajectoires assez naturellement, à pencher, et souvent ceux qui prennent naturellement de l'angle ils sont rapidement bons en ski... Ce sont je dirais les aptitudes un peu naturelles. Mais après, quand on dit qu'il faut savoir agir rapidement, cela vient avec l'expérience, quand on se rend compte que tout se passe vite et que si "on pense à faire", c'est déjà trop tard. Il faut donc être vraiment dans l'action, quitte à agir mal, mais au moins on est dans l'action.

Il faut des réflexes et de l'instinct. Mais cet instinct, c'est bien aussi de le comprendre et de le dompter, pour ensuite le repousser, parce que ceux qui fonctionnent tout à l'instinct, à un moment il y a une limite et pour peu qu'il y ait une chute ou une contre-performance, on le perd.

Que fais-tu sur ton temps libre ?

D'abord je m'entraîne physiquement, car c'est un plaisir, car j'aime beaucoup m'entraîner à l'extérieur. Je suis du Sud de la France, et je peux donc vraiment profiter d'une belle météo. Et puis j'ai récemment acheté une maison dans le Sud de la France, et le fait d'être à la maison c'est un plaisir d'avoir le moment avec la chérie, avec la famille, et de regarder des séries, faire un peu de musique, plein de choses.  

Johann Zarco, Red Bull KTM Factory Racing

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