Zarco : "Pedrosa sera très fort au niveau du rythme"

L.B., Jerez - À l'aise sur sa M1 depuis le début du week-end, Johann Zarco a pu repousser encore un peu les limites en qualifications pour aller accrocher le troisième temps, synonyme d'un huitième départ consécutif depuis la première ligne. Une maîtrise indéniable de l'exercice, qui lui vaut même de prendre la tête du BMW M Award à l'indétrônable Márquez, un classement qui traduit le fait que le Français a, à ce stade de la saison, la meilleure moyenne en qualifs.

Mais c'est bien la course qui intéresse le pilote Tech3. Il s'agira, cet après-midi à 14h, de déjouer les statistiques qui veulent que les quatre dernières éditions de ce Grand Prix d'Espagne ont été remportées par le poleman, avec même à chaque fois le hat trick pole-victoire-meilleur tour à la clé. Premier pilote Yamaha sur la grille, Zarco sera-t-il celui qui tordra le cou aux prévisions et qui, sur une piste qui met à mal les pilotes factory de la marque, ramènera Iwata à la victoire pour la première fois en près d'un an ? Réponse dans quelques heures !

Penses-tu que ton staff technique pourra te faire une moto compétitive pour la course ?
J’espère ! On fait du bon travail et on est sans cesse en train de progresser ensemble. Le fait d’avoir eu des difficultés en EL4 fait, je pense, que c’est presque un avantage car on sait au moins que ça, il ne faut pas le faire !

Qu’est-ce que les EL4 t’ont appris, à un horaire et dans des conditions similaires à la course ?
On a beau toujours le savoir, dès qu’on dépasse une certaine température, alors la moto ne fonctionne plus pareil du tout, et c'est finalement à cause des pneus. Donc le choix du pneu est important mais je suis content parce qu'on sent qu’il y a une logique dans le choix des pneus : plus il fait chaud, plus on peut monter en dureté et on va dire que ça simplifie le problème. Mais la contre-performance des EL4, c’est simplement parce que j’avais une gomme soft avec beaucoup de tours et c’était vraiment un choix de notre part d’insister là-dessus.

Avec des températures plus faibles au warm-up, pourras-tu essayer un pneu avant dur ?
Non, je pense que les meilleures informations sont presque celles des autres pilotes et pour ma part, au warm-up, on va voir les conditions, mais [j'aimerais] rouler plutôt vite et à l’aise pour prendre en confiance, même si les pneus seront différents de ceux que j’utiliserai en course.

A priori, il fera très chaud mais il devrait aussi y avoir du vent. Comment abordes-tu la course avec cet élément ?
Simplement en regardant la direction du vent pendant la journée et, quand on sait dans quel sens il va, si on a des problèmes dans certains virages il ne faut pas s'inquiéter. Il faut simplement se dire que c’est à cause du vent et qu’il peut te pousser ou te ralentir. Et comme je me sens bien sur ma moto, je vais pouvoir jouer avec et passer plus lentement dans les virages où il sera contre et peut-être passer plus vite où il pourra aider.

Jusqu'à présent, tu as toujours fait des courses sur lesquelles tu es parti très vite, devant. Compte tenu de la température et des pneus, tu penses avoir recours à une stratégie différente ?
Déjà, partir troisième, c’est une chance. Je sais que Pedrosa sera très fort au niveau du rythme, donc je vais voir et essayer de contrôler l’agressivité pour peut-être trouver le meilleur rythme et le tenir jusqu’à la fin de la course, lors de laquelle, si je prends la meilleure manière de piloter et la relaxation, je peux être sur le podium. Je l’espère !

Rossi a dit que manifestement tu usais moins les pneus car tu es plus léger, plus petit. Es-tu d’accord avec cette analyse ?
Si c’est Dieu qui le dit, oui ! [rires] Ceci dit, c’est vrai que j’utilise moins les pneus, mais encore que le pilotage évolue et je vois que je suis de plus en plus insistant dessus, c’est donc peut-être signe de progression.

Être en tête au terme du BMW M Award, c’est important ou anecdotique ?
Non, c’est cool, car gagner la BMW, c’est extra ! C’est un cadeau énorme ! Moi, je ne suis pas encore le pilote qui gagne des millions et qui peut rouler en Lamborghini ou Ferrari tous les jours, donc je prends ça vraiment comme un très bon cadeau, mais on n’est qu’à la quatrième course donc le chemin est long avant de la décrocher !

Peut-on dire que tu maîtrises la technique de la qualification ?
Je pense que oui. On est en bonne situation pour pouvoir dire oui et il faut continuer comme ça en progressant sur la qualité de course pour être beaucoup plus souvent sur le podium, et c’est en obtenant beaucoup de podiums que j’aurai des victoires.

Avec Guillaume Navarro