Des athlètes en renfort en NASCAR Sprint Cup
Les membres des équipes chargées des pit stops en NASCAR Sprint Cup sont, dans la majorité des cas, des athlètes de haut niveau.
Photo de: Eric Gilbert
Contrairement à ce qui se fait en Formule 1 et dans presque toutes les autres catégories, ce ne sont pas les mécaniciens qui effectuent les changements de pneus et les pleins d’essence en Sprint Cup, mais des véritables athlètes, hyper spécialisés.
En Cup, contrairement en F1, les voitures peuvent repartir dès que le travail est complété, sans avoir à se soucier des autres bolides en mouvement. Cela crée de belles confrontations, car l’ordre en piste est déterminé par l’ordre de passage des voitures à la ligne blanche tracée à la sortie des stands.
Des athlètes grands et forts
Chaque dixième de seconde compte donc lors des ravitaillements, la rapidité d’exécution joue un rôle crucial. Manipuler les lourdes roues (de plus de 30 kg) et les bidons remplis d’essence (de près de 40kg) réclame des équipiers dotés de gabarits impressionnants. Et que dire du préposé au cric qui soulève une voiture de 1600kg d’un seul mouvement ?
Les écuries NASCAR se sont vite rendu compte qu’il y avait plusieurs avantages à confier les pit stops à des spécialistes et non pas aux mécanos. Ainsi, elles font le plein d’équipiers permis d’anciens joueurs de football américain, de baseball, de hockey sur glace, essentiellement de niveau universitaire. Elles embauchent aussi d’anciens champions de lutte olympique et même de bobsleigh.
Les équipes NASCAR mettent à disposition de ces athlètes un entraîneur ainsi qu’un gymnase complet, rempli des machines les plus spécialisées.,Nous avons pu assister à ces entraînements lors des visites effectuées chez Penske Racing à Mooresville et chez Michael Waltrip Racing à Cornelius en Caroline du Nord.
Séances d’entraînement régulières
Habituellement, les équipiers passent trois jours par semaine au quartier général de l’équipe. Ils s’entraînent dans la salle de gym, puis effectuent de nombreux étirements, seuls et à deux.
Ensuite, ils passent plusieurs heures à répéter les arrêts aux stand avec une voiture réelle. Tout est reproduit avec exactitude, incluant le muret des stands. Une caméra vidéo est fixée à une perche et filme l’action avec une vue plongeante. Chaque arrêt est automatiquement chronométré et décortiqué. Par exemple, le préposé au pistolet pneumatique doit desserrer les cinq écrous en moins d’une seconde et demi ! Oui, les cinq ! Même chose pour les serrer.
Six équipiers peuvent franchir le mur lors des ravitaillements. Et tous leurs gestes ont été scrupuleusement étudiés, disséqués et minutieusement orchestrés. La moindre petite hésitation d’un membre de l’équipe aura d’énormes conséquences sur la durée de l’arrêt. En NASCAR, cela peut se traduire en une perte de quatre, six, voire huit places au retour en piste.
Un gabarit pour chaque rôle
Il arrive que certains équipiers changent de responsabilités en cours de saison. Le responsable des ravitaillements confie les tâches selon le gabarit des athlètes, mais il arrive que l'un d’eux ne soit pas à l'aise dans un rôle, alors on l’affecte à une autre tâche et on constate le résultat.
L’équipe des arrêts aux stands ne voyage habituellement pas avec les autres membres de l’écurie ; les vrais mécanos sont à l’œuvre dès le vendredi. Les spécialistes des pit stops arrivent généralement au circuit le jour précédant la course, et le quittent en soirée, tout de suite après le baisser du drapeau à damier.
La préparation mentale de ces athlètes est aussi peaufinée. Pas facile de rester à ne rien faire durant 30 ou 40 minutes, puis de devoir se jeter dans l’arène, sous une pression intense avec le bruit infernal du V8 et la chaleur suffocante du bolide, sans effectuer une seule erreur d’exécution.
Gardez en mémoire qu’une voiture peut effectuer jusqu’à dix, voire 11 arrêts durant les plus longues courses de 500 ou 600 miles !
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