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Les dessous de l'ambitieux projet pour faire renaître l'A1GP

Si tout se passe comme prévu, une nouvelle itération du championnat A1GP verra le jour en décembre 2024, offrant aux pilotes une nouvelle opportunité de courir au volant de puissances monoplaces. Marcin Budkowski explique les dessous de ce projet.

Robert Doornbos (NED)

Photo de: LAT Images

Le championnat originel A1GP, lancé en 2005, a globalement été considéré comme un succès. Il a attiré de bonnes équipes et des pilotes talentueux (Nico Hülkenberg s'en est servi comme tremplin), et le concept d'un affrontement entre nations plaisait au public. Le succès commercial n'a toutefois pas été au rendez-vous, et tout s'est effondré en 2009. Les premières tentatives de relance avec des voitures existantes n'ont pas fonctionné, et le nouveau projet ne partage plus rien avec l'original, si ce n'est le nom et la philosophie générale.

S'il est facile d'être sceptique, ce projet doit être pris au sérieux ne serait-ce qu'en raison de celui qui en est à l'origine. Sir Keith Mills a joué un rôle majeur dans l'organisation des Jeux olympiques de Londres en 2012 ainsi que dans d'autres projets sportifs, dont un fastidieux programme en Coupe de l'America. Origin Sports Group, qu'il dirige, a identifié l'A1GP comme le prochain projet à mener et a engagé Marcin Budkowski, ex-directeur de l'écurie Alpine, pour le superviser. Avant de passer par Enstone, Marcin Budkowski avait travaillé chez Ferrari et McLaren, ainsi qu'à la FIA. Son expérience et ses contacts lui permettront de mettre sur pied un tel projet. 

"Le défi est de taille", explique-t-il à Motorsport.com. "Je pense que c'est une idée qui a beaucoup de mérite. C'est un projet passionnant, mais pour moi aussi c'est un grand défi de lancer quelque chose en partant de zéro. Je pense que c'est cette combinaison qui m'a décidé à m'engager dans le projet. Origin est un groupe spécialisé dans les droits sportifs, le marketing et l'événementiel, qui est toujours en quête de nouvelles opportunités. L'un de leurs dirigeants a identifié cette opportunité, a fait une analyse de marché en sports mécaniques, a élaboré un business plan, et tout a du sens. Origin s'est lancé avec succès dans la voile et dans le golf. Ce sont des gens très expérimentés et très sérieux. Et Sir Keith Mills n'associerait pas son nom à un tel projet si ce n'était pas sérieux et très solide."

Marcin Budkowski souligne que le nouvel A1GP n'a rien à voir avec le championnat d'origine si ce n'est l'utilisation du même nom, qui bénéficie encore d'un certain capital sympathie.

"C'est vraiment une renaissance du concept", précise-t-il. "Ce n'est pas une renaissance du championnat A1GP, c'est un nouveau championnat, mais qui utilise le même concept. Origin a acheté les droits de l'A1GP et de la World Cup of Motorsports, qui étaient disponibles l'an dernier. On a donc les droits et les marques déposées. On utilise toujours l'ancien logo, mais il y aura un rebranding. C'est temporaire."

Keith Mills et le groupe Origin offrent des bases solides, mais ils ont besoin d'investissements pour faire décoller le projet. Créer une nouvelle discipline en partant de zéro et construire toutes les voitures aura un coût conséquent.

"On est actuellement sur le marché pour collecter des fonds assez importants", poursuit Marcin Budkowski. "On va mettre en place une organisation et un championnat, construire les voitures, organiser la logistique, etc. Tout doit être pris en compte. Ces discussions sont extrêmement positives et très avancées. Et notre objectif est de boucler la levée de fonds d'ici l'été. Dans le cadre de nos efforts visant à établir des bases solides pour un championnat commercialement durable, on passera aux étapes suivantes une fois que l'on aura garanti tous les fonds nécessaires. Tout ce que je peux dire, c'est qu'à ce stade, la situation est très positive. Les choses ont bien avancé et on est optimistes quant à l'obtention de tous les fonds dont on a besoin."

Marcin Budkowski doit partir d'une page blanche.

Marcin Budkowski doit partir d'une page blanche.

Marcin Budkowski assure que les partenaires potentiels ne manquent pas et que "beaucoup de monde a manifesté son intérêt". Cependant, la question est de savoir si l'A1GP aura commercialement du sens pour Origin ou qui que ce soit d'autre. La dernière tentative a été un échec, et la liste des projets similaires qui n'ont pas tenu est longue, avec la Superleague Formula, Grand Prix Masters ou plus récemment W Series. 

"C'est difficile pour moi de parler des autres championnats", réponds Marcin Budkowski. "Car je ne connais pas leur modèle économique, leur business plan, ni la solidité de leurs soutiens. On a fait des recherches approfondies est des vérifications concernant l'A1GP originel. Ce qui est clair, c'est que du point de vue consommateur, il attirait de belles affluences. Ça dépendait du lieu, mais le public venait voir les course et les appréciait. Et les audiences TV étaient très respectables. Il y a eu une bonne couverture. Mais le modèle commercial présentait un certain nombre de lacunes. Je ne veux pas utiliser de mots trop forts, mais tout n'était pas très propre et blindé en ce qui concerne la partie financière. On construit quelque chose en partant de zéro et sur des bases solides."

Quelles leçons ont donc été tirées de l'échec de la première tentative avec l'A1GP ?

"Le modèle commercial des équipes et des différents acteurs n'était pas assez bon", estime Marcin Budkowski. "Comme c'est souvent le cas en sport automobile, certaines équipes ne sont pas viables financièrement, parce qu'elles n'ont pas assez d'argent pour fonctionner, ou parce que le modèle commercial de l'équipe n'est tout simplement pas assez costaud. Les équipes commencent alors à faire faillite. Puis il n'y a plus assez de voitures sur la grille, le diffuseur n'est pas content, le public n'est pas content, car le spectacle n'est pas suffisamment bon. Et on commence alors à perdre des circuits ou des spectateurs, et tout s'effondre."

"Lors de l'élaboration de notre modèle économique, on a déployé beaucoup d'efforts et réfléchi à la mise en place d'un modèle extrêmement durable commercialement, que ce soit pour les équipes, les circuits, les promoteurs ou toutes les autres personnes impliquées. On a déjà entamé un certain nombre de discussions avec des circuits et des promoteurs. Le modèle qu'on leur présente est extrêmement intéressant, et ce sera la même chose pour les équipes. L'un des piliers de ce que l'on construit est la viabilité commerciale de tous les acteurs impliqués."

Adam Carroll sous les couleurs de l'Irlande en A1GP.

Adam Carroll sous les couleurs de l'Irlande en A1GP.

Il est prévu que les écuries deviennent à l'avenir des franchises, mais ce ne sera pas le cas tant que le championnat n'aura pas fait ses preuves.

"On vise 20 pays avec deux pilotes pour chaque", détaille Marcin Budkowski. "On a un modèle assez innovant pour le fonctionnement du championnat. Le format du week-end de course est aussi très innovant, et très différent de tout ce qui se fait actuellement. Le modèle veut que les équipes soient gérées de manière centralisée. On a vraiment besoin d'un championnat avec des équipes fortes et qui ne risquent pas de faire faillite ou de ne pas venir sur une course. On se chargera donc de bâtir nous-mêmes les équipes, de les faire fonctionner, de recruter les pilotes, de trouver des sponsors, etc. Et l'objectif est qu'après deux ou trois ans, une fois le championnat stabilisé, sain et, espérons-le, couronné de succès, il soit possible d'acheter les franchises des équipes et de les exploiter de manière individuelle."

Qu'en sera-t-il du package technique ? Rien n'est encore finalisé, même si Mike Gascoyne, bien connu en F1, est impliqué, ce qui pourrait laisser penser à une participation de sa société. L'idée est d'avoir une monoplace permettant de situer la discipline "un peu au-dessus de la F2, avec un niveau de performance proche de l'IndyCar".

Le futur A1GP espère courir sur des circuits FIA Grade 2 afin d'élargir ses possibilités en matière de destinations.

"On discute avec un certain nombre de fournisseurs, de consultants en aérodynamique, de constructeurs de monoplaces, de motoristes, etc.", ajoute Marcin Budkwoski. "L'accent sera mis sur une voiture très facile à prendre en main, plaisante à piloter, une plateforme très stable, avec de très bonnes caractéristiques, de manière à ce que les pilotes puissent vraiment attaquer et s'amuser. On est vraiment passionnés par la création d'un championnat où les courses seront bonnes et où les pilotes prendront du plaisir à pousser les voitures jusqu'à leurs limites. Avec des voitures d'un même niveau et intéressantes à piloter, avec des pilotes d'un bon niveau, on cochera toutes les cases."

Le fait de démarrer le championnat en partant de rien permet aussi de prendre en compte la problématique environnementale : "On met également l'accent sur le développement durable. Avec un calendrier conçu pour minimiser les besoins en fret et en logistique, qui sont les premiers à contribuer à l'empreinte carbone du sport automobile, et en nous engageant à utiliser dès le départ des carburants 100% durables. Mais aussi à travers divers aspects de la conception et de l'exploitation des voitures, de sorte qu'au bout du compte, notre impact sur l'environnement soit bien moindre que celui de n'importe quelle autre grande catégorie existante."

Comme indiqué, chaque pays alignera deux pilotes, avec un mélange d'expérience et de jeunesse, "y compris des gens qui courent en F1 ou ont couru dans des championnats de haut niveau".

Si tout se passe comme prévu, la première épreuve aura lieu dans environ 18 mois, en privilégiant dans un premier temps des courses organisées durant l'hiver européen. Le calendrier demeure toutefois flexible. Le succès de l'A1GP dépendra d'un certain nombre de facteurs, et notamment de l'intérêt du public et des investisseurs. Marcin Budkowski espère ainsi "offrir une alternative aux autres championnats" et "séduire les fans traditionnels de sport automobile, mais aussi ceux qui aiment le sport et soutiennent leur pays".

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