Rossi ravi d'avoir piloté une WRC comparable à "la MotoGP du rallye"

Traditionnelle fête de fin de saison, le Monza Rally Show se tenait le week-end dernier, avec en guest star incontournable Valentino Rossi, qui s'y est une nouvelle fois illustré. Vainqueur pour la septième fois, le pilote MotoGP disposait cette année d'une Ford Fiesta WRC de nouvelle génération, plus puissante que celle qu'il a pu piloter par le passé.

"Ça faisait longtemps que je courais avec les WRC 1.6 [sic], j'ai gagné de nombreuses fois et franchement j'avais besoin d'une nouvelle motivation. C'est la raison pour laquelle nous courons avec les WRC Plus", a expliqué le Docteur, avouant qu'il n'avait de toute façon pas pu résister à cette opportunité.

"Je ne sais pas si j'aurai une autre occasion de courir avec une 'Plus'. Je suis un grand fan de rallye et ce sont les Groupe B modernes", jugeait-il, se réjouissant d'une WRC qui "vous colle dans le baquet", comparable à "la MotoGP du rallye". Et de poursuivre : "Je m'attendais à ce qu'elle soit comme ça, mais c'est bien parce que c'est une voiture qui reste très facile à piloter, son caractère est comme l'ancienne mais tout y est mieux : elle freine mieux, elle va plus fort, elle a plus d'appui. C'est une grande expérience de l'essayer."

Une expérience incomparable pour le pilote, mais qui s'est cependant accompagnée d'une pointe de polémique, car outre Rossi seuls trois concurrents disposaient d'une Ford Fiesta WRC actuelle, à savoir Teemu Suninen (pilote M-Sport en WRC), Roberto Brivio et Uccio Salucci (proches du Docteur et habitués de cette épreuve).

Les autres concurrents n'ont pas manqué de critiquer cette supériorité technique, à l'instar de Tony Cairoli, classé cinquième au volant d'une Hyundai i20 WRC un peu plus ancienne : "Je les aurais interdites. Elles [les WRC "Plus"] ont tué le spectacle et on s'en rend compte aussi en voyant combien de personnes en moins il y a."

Valentino Rossi lui-même consentait que la présence de ces quatre WRC dernière génération avait pu quelque peu fausser la donne. "Avec la 1.6 de l'année dernière, la course aurait été plus amusante, on aurait eu plus d'adversaires. Mais ça faisait longtemps que je le faisais avec celle-là et j'ai dit que cette année j'avais envie d'essayer et qu'on verrait. C'est aussi pour moi, pour mon expérience personnelle", expliquait-il.

"La bagarre avec les plus forts comme Bonanomi ou Cairoli aurait été plus riche en émotions [avec la même voiture] par rapport à cette voiture-ci, mais le plaisir d'avoir la possibilité de l'essayer l'a emporté", concédait le pilote, appuyant cependant le renfort du contingent de WRC "Plus" pour l'avenir : "J'espère que l'année prochaine les autres aussi pourront les prendre, comme ça on s'amusera ! J'espère vraiment qu'il y en aura plus que quatre."

Séduire le public au-delà des fans de Rossi

À l'issue de l'édition 2018, les organisateurs du Monza Rally Show ont laissé entendre qu'ils avaient l'intention de modifier l'événement afin de renforcer son profil rallye et d'atténuer la part de show par rapport à la compétition pure, d'autres options que le type des voitures étant à explorer.

"Cette manifestation me plaît beaucoup, mais nous voudrions renforcer sa valeur sportive et susciter l'intérêt des constructeurs. Nous aimerions un événement plus dédié aux pilotes de rallye", a fait savoir Pietro Benvenuti, directeur de l'autodrome, à La Gazzetta dello Sport. "Beaucoup viennent ici pour Rossi, mais d'après un sondage de 2017, 31% du public vient pour voir le rallye et les pilotes de rallye, 21% pour des personnages comme Valentino ou Cairoli, et le reste parce qu'ils sont passionnés de moteurs."

"Il y a un noyau dur, c'est à eux que nous devons penser. À la fois en faisant venir plus de pilotes du Championnat du monde et en impliquant plus le territoire, peut-être avec un départ en centre-ville à Monza et une première partie en ville", suggère le directeur des lieux.

Rossi a appuyé ces propos, désireux lui aussi que l'épreuve séduise d'autres participants et que son parcours explore d'autres terrains, en dehors des limites du parc dans lequel se trouve le circuit de Monza : "Ce serait super qu'il y ait les vrais pilotes du Championnat du monde. Ce serait génial de sortir du parc, d'aller sur terre mais aussi de faire des spéciales sur route, parce qu'ici on est toujours sur la piste au final."

Avec Matteo Nugnes