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Interview

L'exil japonais de Sacha Fenestraz commence à porter ses fruits

L'éclosion de Sacha Fenestraz en Super Formula a été freinée par des débuts difficiles et la pandémie mais le Franco-Argentin a donné un nouvel élan à sa carrière cette année, en rejoignant le cercle des vainqueurs et même des prétendants au titre.

Sacha Fenestraz, KONDO RACING

Sacha Fenestraz, KONDO RACING

Masahide Kamio

Sacha Fenestraz est loin d'être le premier pilote à avoir tenté de relancer sa carrière au Japon après avoir manqué d'opportunités en Europe, et ne sera pas le dernier. Mais après des hauts et des bas, sa première victoire en Super Formula à Sugo en juin dernier et la troisième place qu'il occupe au championnat laissent penser que le pari est en passe d'être remporté.

Fin 2018, l'avenir de Fenestraz était incertain, le Franco-Argentin ayant perdu sa place au sein de la Renault Sport Academy à la fin de sa seule année dans le programme. Parti au Japon l'année suivante, il a immédiatement brillé en ajoutant un titre à son palmarès en F3 japonaise mais la suite a été plus difficile en Super Formula, le championnat de monoplaces majeur dans le pays. Il semble désormais en mesure d'y jouer le titre, peut-être même dès cette année.

Certes, Fenestraz a dû attendre le cœur de sa troisième saison pour s'imposer dans la catégorie. Mais y parvenir à son 14e départ l'a placé dans la lignée des gaijin qui ont inspiré son départ en Asie : Nick Cassidy, titré en 2019, a gagné à son dixième départ et André Lotterer, le champion 2011, au 13e. Il ne faut pas non plus oublier les cinq courses manquées par Fenestraz l'an passé, quand des problèmes de visa et les strictes mesures imposées par le Japon pour lutter contre le COVID-19 l'empêchaient de revenir dans le pays.

Cette discussion impromptue avec Fenestraz, Motorsport.com ayant réservé le même vol retour vers l'Europe que celui pris par le pilote, aurait été impensable il y a seulement un an, pendant les neufs mois passés loin du Japon.

"En termes de kilométrage, je ne dirais pas que je suis un rookie, mais je suis assez inexpérimenté", estime Fenestraz, rappelant également les soucis techniques et incidents de piste dont il a été la victime il y a deux ans : "La saison 2020 était presque une blague avec tout ce qu'il s'est passé ; je pense que je n'ai eu qu'une seule course sans problème. C'était de la pure malchance toute la saison. Et en 2021, je n'ai pu entrer au Japon que pour les deux dernières courses."

Sacha Fenestraz, KONDO RACING

"Si je regarde les choses dans leur ensemble, les résultats sont excellents et peut-être que de l'extérieur, des gens disent 'Oh, Sacha est au Japon depuis trois ans et il vient seulement de remporter une course.' Je peux le voir comme ça, mais quand on sait ce que l'on a traversé, c'est plutôt cool."

De nouvelles bases et une nouvelle dynamique

Après une 13e place au championnat 2021 et une 16e l'an passé dans une saison résumée à deux courses pour lui, l'éclaircie a été perceptible dès le début de l'année 2022, non seulement pour Fenestraz mais aussi pour son équipe, Kondo Racing, les partenaires de Toyota ayant gagné en performance face à ceux de Honda grâce à des progrès sur le moteur. Pour Kondo, modeste neuvième du championnat des équipes l'an passé, la différence est notable et le bond en avant est également le fruit d'une émulation interne favorisée par la présence de Fenestraz dès le début, alors que son coéquipier Kenta Yamashita manquait d'une référence l'an passé.

"Ce n'est pas juste mon retour [qui explique les progrès], mais c'est peut-être l'une des raisons, parce qu'avec Kenta, on peut vraiment se stimuler mutuellement", estime Fenestraz. "Kenta n'avait pas ça l'an dernier, parce que celui qui me remplaçait [Yuichi Nakayama] n'avait pas le même rythme, donc il n'avait pas de point de comparaison. Et je sens que Kenta est le genre de pilote qui a besoin de quelqu'un face à lui pour en donner encore plus. L'équipe est aussi plus motivée et ils savent que l'association entre Kenta et moi peut être très bonne."

"C'est également en partie dû au fait que je participe à beaucoup de réunions entre les courses et que je pousse l'équipe à partager plus d'informations. En 2020, je sentais qu'il y avait deux équipes d'une voiture, les ingénieurs ne partageaient rien. J'ai vraiment essayer de changer ça."

Sacha Fenestraz, KONDO RACING

"Je comprends l'important respect entre les ingénieurs japonais et le fait qu'ils essaient de ne pas se copier, mais si on veut se battre pour le championnat, on doit travailler en équipe et partager les informations – sinon pourquoi avoir deux voitures ? J'ai demandé ça et ça évolue lentement. Toutes ces choses aident et ce sont ces petits détails qui peuvent faire une grosse différence dans la durée."

Pour tout pilote européen découvrant le Japon, la barrière de la langue est un obstacle incontournable mais son ampleur est variable selon l'équipe. Une structure comme TOM'S, bras armé de Toyota où nombreux sont les membres à parler anglais, surmonte facilement cette difficulté mais chez Kondo, Fenestraz a parfois eu du mal à échanger avec Takuji Murata, son ingénieur de course, qui ne parle pas un mot d'anglais.

Fenestraz a fait des efforts pour apprendre la langue au cours de sa première saison mais sa progression a naturellement été freinée par son absence l'an passé. L'arrivée dans son staff de l'ancien pilote Michael Krumm, qui a couru durant une quinzaine d'années au Japon et en maîtrise la langue, a permis de faire le pont et Fenestraz peut maintenant se concentrer sur son pilotage.

"Avec Michael, je peux parler ouvertement alors qu'avant je ne pouvais employer que des mots 'simples.' Maintenant, je n'ai pas à m'inquiéter de ne pas être compris et Michael traduit tout en Japonais. En fait, c'est [Nobuhide] Tachi [propriétaire de TOM'S] qui l'a proposé. On a une excellente relation, donc quand je lui dit que j'avais besoin de quelqu'un pour traduire, même s'il travaillait pour une autre équipe, il a trouvé un accord avec Kondo et il est venu m'aider."

Quel avenir pour Fenestraz ?

Sacha Fenestraz (KONDO RACING)

La suite que Sacha Fenestraz donnera à sa carrière est un sujet intéressant. Il pourrait suivre les pas de Nick Cassidy et saisir les meilleures opportunités qui se présenteront pour regagner le Vieux Continent. Le Néo-Zélandais cumule des programmes en Endurance, DTM et Formule E, où Fenestraz est déjà impliqué en tant que pilote de réserve de Jaguar ; il a par ailleurs disputé l'ultime course de la saison 2021-2022 de la discipline en remplacement d'Antonio Giovinazzi, blessé à la main, chez Dragon Penske. Après avoir été le premier à tester la Gen3 du constructeur, un départ vers cette catégorie semble envisageable mais Fenestraz assure que l'argent ne sera pas sa priorité et qu'il cherchera surtout à porter les couleurs d'un top team.

Il pourrait également prolonger l'aventure au Japon à l'image d'André Lotterer, Loïc Duval ou encore Benoît Tréluyer, tous titrés en Super Formula et en Super GT avant de rejoindre le WEC avec Audi. Fenestraz s'est inscrit dans cette dynamique en devenant un membre clé de TOM'S en Super GT, où il a décroché six podiums depuis 2020. Avec l'arrivée massive de constructeurs en Hypercar, le voir de retour en Europe par le biais de l'Endurance n'aurait rien de surprenant.

Mais l'avenir n'est pas encore la question. Il y a d'abord un titre à jouer et à remporter, même si un gros accident lors du dernier rendez-vous, sur le circuit de Fuji, l'a repoussé à 36 points du leader Tomoki Nojiri, alors que 88 unités restent à prendre dans les quatre dernières manches de la saison.

Et lorsqu'on lui rappelle qu'il pourrait être le tout premier pilote sacré avec Kondo, il marque une pause avant d'évoquer l'idée : "Je n'y avais jamais songé... Mon cœur bat plus fort maintenant que vous y faites référence ! Ce serait incroyable. C'est fou de se dire qu'on a une chance, mais c'est une réalité. Je veux continuer à motiver l'équipe parce que ça fonctionne bien, tout le monde pousse dans la bonne direction. Si on n'a plus le moindre problème mécanique, on aura notre chance. C'est passionnant !"

Giuliano Alesi dans une situation plus délicate

Si la saison 2022 a vu Sacha Fenestraz éclore au premier plan, le scénario est tout autre pour Giuliano Alesi, le second Français et seul autre non-Japonais de la grille, même s'il possède la double nationalité. Lui aussi lâché par un programme lié à une équipe de F1, Ferrari dans son cas, le fils de Jean Alesi a trouvé un volant en Super Formula Lights, la deuxième division de la catégorie.

Kazuki Nakajima ne pouvant assurer son rôle en Super Formula, Alesi l'a remplacé à cinq reprises dans la catégorie principale avec Toyota l'an passé et a impressionné avec une victoire dès son deuxième départ, sous le déluge à Autopolis, mais cette performance semble aujourd'hui bien lointaine. En six courses cette année, il n'a vu l'arrivée dans les points qu'une seule fois, en prenant la huitième place lors de la deuxième course de Fuji, et il est dominé par son coéquipier Ritomo Miyata.

Giuliano Alesi, Kuo VANTELIN TEAM TOM’S

Kenta Odachi, ingénieur de course d'Alesi, expliquait en début d'année que son pilote avait des réglages diamétralement opposés à ceux de Miyata et basés sur un freinage très tardif et agressif, une habitude prise avec des F2 beaucoup plus lourdes. Miyata n'ayant jamais quitté les deux premières lignes quand les qualifications se sont disputées sur piste sèche cette année, et avec une modeste neuvième place comme meilleur résultat dans cet exercice pour Alesi, une nouvelle approche s'impose peut-être.

Les relations entre Alesi et TOM'S seraient tendues et il souffre également en Super GT depuis son passage en GT500, la catégorie principale. De bons résultats dans les doubles rendez-vous de Motegi et Suzuka, les derniers de l'année, sont désormais nécessaires pour réduire la pression.

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