Au cœur de la série Australian V8 Supercars
Un récent voyage en Australie a permis à Motorsport.com de vivre une épreuve de la série nationale australienne V8 Supercars au sein d’une écurie.
Photo de: V8 Supercars
Mon bilan : il s’agit d’une catégorie extrêmement professionnelle, fort excitante, chaudement disputée, bien packagée et adroitement gérée. Il existe bien quelques faiblesses, mais elles n’apparaissent pas aux yeux du public.
Un V8 Supercar se situe entre un bolide de NASCAR Sprint Cup et un de DTM, un peu comme si les dirigeants australiens avaient adopté le meilleur des deux mondes: un peu d’acier ici, un peu de fibre de carbone là, plusieurs éléments monotypes, etc.
Cette année, on trouve sur la grille de départ des voitures locales, Holden Commodore VF et Ford Falcon FG X, ainsi que des Nissan Altima, une Mercedes-Benz E63 AMG et une Volvo S60 Polestar. "C’est la version australienne du NASCAR", nous confie Steve Hallam, directeur général de l’écurie TEKNO.
Hallam a travaillé en Formule 1 durant 20 ans, et est surtout connu pour avoir été l’ingénieur de piste d’Ayrton Senna chez Lotus et McLaren. Après un passage en NASCAR Sprint Cup avec Michael Waltrip Racing, il dirige désormais l’écurie TEKNO, qui compte sept membres au total. L’écurie a décroché le second rang au championnat en 2013 avec Shane van Gisbergen.
Châssis tubulaire, moteurs V8
Les V8 Supercars arborent une carrosserie passablement dénudée d’artifices aérodynamiques, à l’exception d’un baquet avant et d’aileron arrière.
"Nos voitures sont conçues pour rouler exclusivement sur des circuits routiers", poursuit Hallam. Elles sont de type propulsion, à moteur avant et à conduite à droite pour les bolides locaux (oui, nous sommes en Australie!)
"Elles sont parfaitement symétriques, possèdent des suspensions indépendantes aux quatre roues, et sont propulsées par des moteurs atmosphériques V8 de 5 litres et de 635 chevaux", explique Hallam. "Certaines pièces de la voiture sont monotypes, tandis que d’autres sont complètement libres. Nous disposons aussi de la télémétrie et de l’acquisition de données".
Hallam poursuit notre éducation : "En V8 Supercar, toutes les voitures doivent posséder le même type de châssis tubulaire, connu sous le nom de ‘New Gen V8 Supercar’. Tous les châssis possèdent les mêmes dimensions, mais sont produits par différents constructeurs. Notre Holden Commodore est une voiture produite par Triple 8 Race Engineering ; identique à celles que fait rouler l’écurie Red Bull Australia. Toutefois, nous y avons apporté certaines modifications".
Acier et carbone
La carrosserie est composée de panneaux en acier, en plastique et en fibre de carbone. Certaines pièces doivent obligatoirement provenir du modèle de série comme la grille avant, les rétroviseurs latéraux, le coffre arrière et les prises d’air latérales. Le règlement exige que chaque voiture ressemble, au premier coup d’œil, à sa cousine de série. Les amateurs doivent instantanément reconnaître chaque modèle.
"Le nombre de moteurs que nous pouvons employer en une saison n'est pas limité. Nous en utilisons quatre. La boîte de vitesses est monotype ; il s’agit d’une Albins ST6 à six rapports à changement séquentiel manuel", précise Hallam. "La suspension avant est à double triangulation. À l’arrière, nous avons une suspension entièrement indépendante monotype dotée d’amortisseurs ajustables. Les points d’attache de la suspension au châssis et les spécifications des pièces de suspensions sont règlementées".
Le freinage est assuré par des étriers à six pistons AP Racing à l’avant et à quatre pistons à l’arrière, qui serrent des disques ventilés. Dunlop fournit un pneu monotype à profil bas, disponible en gommes tendre et dure.
Un V8 Supercar doit peser 1400 kg avec le pilote à bord. C’est 176 kg de moins d’un NASCAR Sprint Cup, mais environ 280 de plus d’un bolide de DTM. Il est capable d’accélérer de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et d’atteindre une vitesse maximale de 300 km/h.
Dans un prochain article, nous expliquerons le fonctionnement de la série.
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