Sabré Cook, pilote W Series et bientôt ingénieure Renault F1

Le 19 octobre dernier, il était annoncé que Cook était lauréate de la compétition américaine de l'Infiniti Engineering Academy, après avoir obtenu son diplôme en ingénierie à la Colorado School of Mines. Grâce à cette récompense, elle travaille actuellement au Technical Centre Europe d'Infiniti et rejoindra Renault F1 fin juin pour une nouvelle période de six mois, à son grand plaisir.

"Ça se passe bien !" se délecte-t-elle au micro de Motorsport.com. "J'apprends beaucoup [chez Infiniti], les gens sont super. J'ai vraiment hâte de rejoindre Renault et de mettre la main à la pâte. Je sais que je vais beaucoup y apprendre, ce sera une très bonne expérience. Infiniti et Renault m'ont grandement soutenue dans mon engagement en W Series ; ils comprennent que j'ai deux passions."

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L'usine Renault ne se trouvant qu'à 1h15 de route de Cranfield, où est basé Infiniti, Cook s'est déjà rendue à Enstone plusieurs fois : "Nous faisons des bilans mensuels. C'est génial, c'est une belle usine. J'ai hâte d'y travailler ; il faut que je voie ce que fait la Renault Sport Academy [programme de jeunes pilotes du Losange, ndlr], car c'est juste à côté, et ce serait vraiment cool d'y jeter un coup d'œil. J'ai hâte d'y travailler à plein temps, d'appeler ça mon bureau et de voir les F1 à l'accueil !"

Sélectionnée pour faire partie des 18 pilotes de W Series, l'Américaine a connu des débuts en apparence difficiles. Seizième lors des deux séances d'essais libres, Cook est parvenue à se hisser au 13e rang en qualifications et a fini la course à la même position. Ce résultat est en réalité plutôt encourageant, car l'Américaine peut être considérée comme la pilote la plus inexpérimentée du plateau : bien qu'allant sur ses 25 ans, elle n'a fait que 16 courses en sport automobile avant de rejoindre W Series, principalement en F4 États-Unis et en USF2000.

"J'ai fait du karting pendant longtemps avec beaucoup de succès, et j'ai pu m'y maintenir grâce à de petits sponsors et aux budgets des équipes, mais malheureusement, le saut du karting au sport automobile est assez grand, d'un point de vue financier", souligne Cook, qui a notamment remporté le SuperKarts USA Pro Tour 2012 et le Challenge of the Americas 2015 en karting. "Je n'ai pas pu rassembler le budget nécessaire pour courir en monoplace à temps plein avant 2017. C'est pourquoi j'ai commencé assez tard."

Or, si toutes les concurrentes de W Series ne sont pas expertes en monoplace, elles ont néanmoins une expérience supérieure en sport auto. "Et de beaucoup !" s'esclaffe Cook. "Sans aucun doute, j'ai davantage à apprendre pour savoir comment gérer la dynamique de la voiture et mieux connaître le fonctionnement des choses. Ce qui m'aide, c'est que j'ai d'excellentes personnes autour de moi et les ressources nécessaires."

"Toutes mes années en karting m'ont vraiment aidée quant aux compétences de course, à la stratégie et au mental, entre autres. J'ai de l'expérience, mais je ne vais pas mentir, c'est très dur de me battre contre ces filles qui ont fait des centaines de courses quand, moi, j'en ai moins de 20 à mon actif ! C'est difficile, mais j'apprécie cette expérience d'apprentissage. Et même si j'ai beaucoup à apprendre, j'espère prouver que j'apprends vite et que j'obtiens des résultats malgré une expérience plus limitée."

Justement, qui sait où mèneraient de belles performances en W Series ? Si jamais elle fait ses preuves, Cook pourrait s'avérer idéalement placée dans l'optique de rejoindre la Renault Sport Academy, et sauter encore une fois du rôle d'ingénieure à celui de pilote. "J'adorerais atteindre ce niveau, c'est clair, et que la Renault Sport Academy me donne une place", reconnaît-elle. "Renault en général m'a beaucoup soutenue et a tenté de m'aider de toutes les manières possibles en me donnant des ressources."

Quant à ses objectifs de carrière, ils sont intéressants. Le premier est de courir en IndyCar, un championnat que la Coloradienne apprécie tout particulièrement : "J'ai grandi aux États-Unis, donc j'y ai été davantage exposée depuis mon enfance, et j'aime que les courses soient plus serrées en IndyCar. Pour moi, ce serait comme un rêve devenu réalité."

L'autre ambition ? Être ingénieure de course en Formule 1. "Qui ne voudrait pas faire ça !" s'exclame Cook. "Peu importe où je vais ; même si je vais travailler en IndyCar, voire courir en IndyCar un jour, je pense que j'emmagasinerai cette expérience et je reviendrai en tant qu'ingénieure à plein temps plus tard, quand être pilote ne sera plus vraiment une possibilité." Avec Renault F1 d'un côté et W Series de l'autre en 2019, Sabré Cook a en tout cas l'opportunité de propulser ses deux carrières potentielles vers de nouveaux horizons.