Pour Alonso, le titre passe avant une deuxième victoire au Mans

Même s'il faudrait des circonstances très favorables, et notamment une grosse défaillance de la voiture sœur, l'équipage de la Toyota #8 peut être sacré Champion du monde d'Endurance dès ce week-end à Spa-Francorchamps. Pour Fernando Alonso, atteindre cet objectif est une priorité, et s'il faudra peut-être en passer par la Super Finale au Mans pour décrocher ce sacre, l'Espagnol n'aura que ça en tête.

Vainqueur des 24 Heures du Mans l'an passé, le double Champion du monde de Formule 1 veut désormais ajouter la couronne mondiale à son palmarès. À ses yeux, cela aurait beaucoup plus de valeur qu'une deuxième victoire consécutive dans la Sarthe, en juin prochain. "Si je dois choisir un des deux, je voudrais être Champion du monde après avoir déjà gagné Le Mans une fois, plutôt que gagner Le Mans deux fois et perdre le championnat", confie Alonso à Spa. Il ne faut pas s'y tromper pour autant : pas question de ne pas viser les deux objectifs. "J'ai trois gros objectifs pour le mois qui vient", rappelle Alonso. "Décrocher la Triple Couronne avec l'Indy 500, puis être Champion du monde en Endurance, et ensuite gagner Le Mans à nouveau."  

Cette préférence, voire obsession pour le titre mondial, peut étonner certains puristes pour qui les 24 Heures du Mans passeraient avant toute chose. Déjà sacré Champion du monde en 2014 et aujourd'hui équipier d'Alonso, Sébastien Buemi comprend néanmoins la philosophie du natif d'Oviedo. "Il a été Champion du monde de karting [dans la catégorie Junior A de la Five Continents Cup en 1996] et de Formule 1, donc il veut maintenant remporter un titre mondial en Endurance", explique le Suisse à Motorsport.com. "Je crois que nous avons été le meilleur des équipages Toyota jusqu'à présent sur la saison, mais je pense aussi que le titre et une nouvelle victoire au Mans peuvent venir ensemble." 

Pour Buemi, le fait de prendre plus de marge et de vouloir assurer pour marquer les points importants pourraient d'ailleurs constituer un risque ou une erreur. "À Sebring le mois dernier, lorsque l'autre Toyota avait des problèmes et que nous avions un tour d'avance, j'ai failli sortir de la piste à trois reprises car je n'étais pas dans le rythme", révèle-t-il. "Parfois, c'est plus sûr d'attaquer fort du début à la fin de la course."

Propos recueillis par Gary Watkins