Course - L'Audi n°8 s'impose après un déluge de rebondissements !

En effet, cette Audi est le seul prototype LMP1 hybride à n'avoir rencontré aucun problème majeur lors de cette course. Porsche et Toyota n'ont vraiment pas été épargnés.

La course avait pourtant bien commencé pour Porsche, qui monopolisait la première ligne de la grille de départ. Dès le début de la course, Brendon Hartley et Marc Lieb ont creusé l'écart en tête au volant des Porsche n°1 et 2 tandis que les Audi pilotées par Lucas di Grassi et Benoît Tréluyer prenaient l'avantage sur les Toyota.

Porsche a connu son premier souci après un quart d'heure de course seulement lorsque la Porsche n°2 a été victime d'un problème d'hybride. Marc Lieb a pu continuer l'épreuve, mais ses coéquipiers et lui ont dû composer avec un prototype qui accusait cinq à huit secondes de retard au tour.

Toyota dépasse Audi

Le rapport de force entre Audi et Toyota s'est rapidement inversé par la suite, puisque Sébastien Buemi et Mike Conway ont vite pris l'avantage sur Benoît Tréluyer avant de rattraper Lucas di Grassi.

C'est justement un très beau duel qui a opposé les deux candidats au titre de Formule E : Buemi a dépassé di Grassi par l'intérieur à Pouhon avant d'être gêné par un retardataire, ce qui a permis au Brésilien de reprendre l'avantage... avant que Buemi ne freine plus tard à l'Arrêt de Bus, doublant l'Audi définitivement.

Quelques tours plus tard, gêné par l'Audi au même freinage, Conway a commis une erreur de jugement et est venu percuter la n°37 du SMP Racing, qui avait déjà été victime d'une crevaison au premier tour. Le pilote Toyota a dû rentrer au stand pour changer de museau avant d'écoper d'un drive through.

La première salve d'arrêts au stand, après une vingtaine de tours, a vu Sébastien Buemi s'emparer de la tête de la course, la Toyota ayant conservé les mêmes pneumatiques au contraire des Porsche et des Audi, d'où un ravitaillement plus court.

Crevaisons chez Porsche

Buemi se faisait rattraper par la Porsche de Timo Bernhard, qui avait pris le relais de Brendon Hartley, à raison d'une seconde au tour. Malgré son agilité dans le trafic, le pilote Toyota a fini par partir à la faute avec un tout droit à l'Arrêt de Bus.

Bernhard a pris l'avantage avant de se faire repasser par la Toyota. La bataille était à son paroxysme lorsque Bernhard a subi une crevaison et a dû rentrer au stand au ralenti ! Il a cédé le volant à Mark Webber au passage... mais l'Australien a connu une nouvelle crevaison quelques minutes plus tard !

Ce n'était que le début du calvaire pour la Porsche n°1 avec également un changement d'essieu avant. La voiture a passé 1h40 au garage, et même si elle a repris la piste, elle n'a pas été classée à l'arrivée.

Le chemin de croix de l'Audi n°7

Porsche n'a toutefois pas le monopole des ennuis, puisque l'Audi n°7 est passée par la case garage à plusieurs reprises avec un fond plat endommagé et un problème de température de frein.

Il ne restait donc en tête de la course que deux voitures n'ayant rencontré aucun problème : la Toyota n°5 et l'Audi n°8. Disposant de 30 secondes d'avance sur son rival, Anthony Davidson a creusé l'écart à raison d'une seconde au tour pour disposer de plus d'une minute de marge à mi-course.

L'Anglais ne s'est pas arrêté là, portant l'écart à un tour avant de céder le volant à son coéquipier Kazuki Nakajima. La réussite n'était pas complète dans le clan Toyota, puisque la n°6 a été contrainte à l'abandon, victime d'un problème électronique après avoir subi une fuite d'huile.

Les problèmes de l'Audi n°7 ont continué, puisqu'elle s'est accrochée avec une LMP2 à la Source, endommageant l'avant du prototype et écopant d'un drive through.

Abandon cruel pour Toyota

C'est alors que la Toyota n°5, qui menait la course de façon assez confortable, a commencé à dégager de la fumée ! Elle aussi a passé 1h40 au stand, perdant toute chance de victoire.

L'Audi n°8 a hérité de la tête de la course à ce moment-là, avec pour plus proche rival une Porsche n°2 privée de système hybride. C'en était fini des rebondissements en LMP1 : l'Audi s'est imposée après cette course folle, devant la Porsche.

Rebellion tire profit des incidents de course pour monter sur le podium, plaçant la n°13 à la troisième place devant la n°12, alors que l'Audi n°7 complète le top 5 malgré ses nombreux pépins.

Lutte acharnée en LMP2

En LMP2, l'Oreca n°26 de René Rast, Nathanaël Berthon et Roman Rusinov a mené le début de course avant de céder la tête à l'Oreca n°44, puis de connaître une crevaison. James Jakes, Tor Graves et Will Stevens menaient donc la course au volant de leur Manor devant l'Alpine n°36 de Stéphane Richelmi, Gustavo Menezes et Nicolas Lapierre.

C'est alors que Graves a été percuté par une Rebellion au premier virage. Le Britannique a ensuite connu une sortie de piste à Rivage, victime de problèmes de freins.

Alpine a hérité de la tête de la course, mais ce n'était pas gagné, puisque la Manor n°45 a un temps pris la tête de la course, avant qu'un trio de tête ne se démarche : l'Alpine n°36 et les Ligier n°31 et n°43. Nicolas Lapierre a toutefois fait le travail en creusant l'écart sur ses rivaux, qui le talonnaient suite à l'intervention de la voiture de sécurité.

En GTE Pro, la course a été une lutte de longue haleine entre les deux AF Corse, la n°51 de James Calado et Gianmaria Bruni et la n°71 de Davide Rigon et Sam Bird. C'est à moins de dix minutes du drapeau à damier, alors que la n°51 était en tête avec quelques secondes, que celle-ci a été victime d'un problème technique, offrant la victoire à la voiture sœur.

En GTE Am, Rui Aguas avait offert une large avance à la Ferrari n°83 d'AF Corse, mais a été impliqué dans un accrochage avec la Ford de Marino Franchitti. L'Aston Martin n°98 de Paul Dalla Lana, Pedro Lamy et Mathias Lauda a pris la tête avant d'être rattrapée par la n°83 d'Aguas, revenue du diable Vauvert. Finalement, c'est la n°98 qui l'a emportée avec un tour d'avance sur sa rivale.

Gros crash pour Ford

Deux full course yellows ont été déployés. Le premier lorsque Nicki Thiim est parti en tonneaux au volant de l'Aston Martin n°95 après un contact avec une LMP2 à la sortie de Stavelot ; le deuxième pour enlever des débris de la piste.

La voiture de sécurité a toutefois été mise à contribution au moment du plus gros crash du jour, lorsque Stefan Mücke a vu le pneu arrière de sa Ford éclater dans Eau Rouge. Parti en tête-à-queue, Mücke a violemment percuté le mur. Le pilote a mentionné une jambe douloureuse suite à l'accident.

6 Heures de Spa-Francorchamps