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Interview

Leena Gade - Sa vie d'ingénieur de course chez Audi Sport

Leena Gade fait partie des ces femmes ingénieurs au plus haut niveau du sport automobile. Alors qu’elle occupe un poste à responsabilité chez Audi Sport, elle évoque la vision qu’elle a pour son métier. 

#2 Audi Sport Team Joest Audi R18 E-Tron Quattro : L'ingénieur de course Leena Gade

Photo de: Eric Gilbert

Leena Gade
Leena Gade avec Andre Lotterer
Leena Gade avec Andre Lotterer
Leena Gade, Allan McNish et Howden Haynes
Audi Sport Team Joest: Leena Gade
L'ingénieure de la #7 Audi Sport Team Joest Leena Gade
Leena Gade, ingénieur Audi R18 e-tron quattro #2, André Lotterer, Marcel Fässler, Benoît Tréluyer, Loïc Duval, Oliver Jarvis, Lucas di Grassi, Audi Sport Team Joest
Leena Gade, ingénieur de course Audi Sport Team Joest
Sébastien Ogier, Volkswagen Motorsport avec Leena Gade, Ingénieur de course Audi Sport Team Joest
Sébastien Ogier, Volkswagen Motorsport avec Leena Gade, Ingénieur de course Audi Sport Team Joest
Leena Gade
Leena Gade
Marcel Fässler et son ingénieur Leena Gade
Leena Gade
Marcel Fässler et son ingénieur Leena Gade
Sébastien Ogier, Volkswagen Motorsport avec Leena Gade, Ingénieur de course Audi Sport Team Joest
#2 Audi Sport Team Joest Audi R18 E-Tron Quattro : L'ingénieur de course Leena Gade

Depuis 2003, Leena Gade a travaillé à différents échelons en sport automobile, de son poste d’ingénieur en charge des données à celui d’ingénieur de course numéro un d’Audi Sport depuis 2011. La Britannique, d'origine indienne, a été des succès du constructeur allemand aux 24 Heures du Mans en 2011, 2012 et 2014, ainsi que des titres mondiaux décrochés en WEC par la marque aux anneaux en 2012 et 2013. 

Dans une interview exclusive accordée à Motorsport.com, elle évoque sa carrière, son adaptation à un univers où les hommes restent plus nombreux, ainsi que les hauts et les bas qu’elle a connus. 

 

Comment êtes-vous arrivée pour la première fois dans l’ingénierie ?

Dès mon plus jeune âge avec mes sœurs, j’étais encouragée à apprendre comment les choses fonctionnaient. Nous étions habituées à réparer nos jouets quand nous les cassions, à bricoler la plupart des objets électroniques dans la maison pour voir comment ils fonctionnaient, à jouer avec des kits de chimie. Globalement, nous avions de l'intérêt pour comprendre le fonctionnement des choses. Il n’y a jamais eu de questionnement au sujet d’une autre carrière une fois que j’ai décidé de poursuivre dans l’ingénierie et que j’ai voulu travailler en sport automobile. 

Ce n’est pas vrai qu’en sport automobile les métiers de la communication sont faciles à obtenir pour les femmes, car il faut aimer le sport automobile pour pouvoir le faire et comprendre les affaires et ce qui est nécessaire. Cela ne fait pas non plus de différence d’être un homme ou une femme, c’est une question d’attitude, de ce que l’on veut ou pas.

Comment s’est passée l’adaptation à un sport dominé par les hommes ? 

Ce n’était pas difficile, car c’est là que je voulais travailler, et si l’on n’est pas assez bon, on ne le fait pas. S’il y avait des doutes quant au fait d’être une femme dans ce domaine, ils venaient de moi-même, pas des autres. Encore une fois, c’est une question d’attitude : on trouve ça dur si on ne prend pas de plaisir à le faire. 

Quels ont été les hauts et les bas de votre carrière ? 

Les hauts, c'est la construction d’une équipe d’ingénieurs autour d’une voiture victorieuse, avec des mécaniciens et des pilotes qui ont offert de grandes courses, une attitude hors-norme et des victoires.

Il y a toujours des bas, chaque année, et ils ne sont pas arrivés seulement au début de ma carrière ; la vie n’est pas toujours parfaite ! Un mauvais moment, c’est toujours quand l’équipe n’est pas à son meilleur niveau, car dans un environnement aussi compétitif, cela mène à la défaite. Cependant, il faut transformer ces bas en de l’apprentissage et du progrès, et c’est quelque chose que je m’efforce toujours de faire. 

Les LMP1 que nous faisons courir sont bien plus complexes que les F1 en raison de l'esprit ouvert des règlements.

Leena Gade

Quelles sont les différences entre le travail en monoplace et en prototype ?

La différence basique, c’est qu’avec les prototypes, il s’agit d’une équipe entière et de chaque individualité qui contribue au succès, tandis qu’en monoplace il y a beaucoup plus de focalisation seulement sur le pilote. Il y a des complexités dans les deux, des approches différentes de la course, des objectifs différents. Ma préférence va aux prototypes pour le moment, car j’ai une grande expérience dans ce domaine et pour moi c’est quelque chose de très satisfaisant d’optimiser le travail d’équipe. Mais je n’ai jamais fait l’expérience de la monoplace, je ne peux pas dire si je n’aimerais pas ça, c’est différent et peut-être que c’est un défi que je pourrais aimer. 

Y a-t-il une chance de vous voir travailler en F1 à l’avenir ? 

Je ne sais pas où ma carrière se terminera mais la F1 est très différente du WEC. Les LMP1 que nous faisons courir sont bien plus complexes que les F1 en raison de l'esprit ouvert des règlements, et ça présente un challenge différent. La F1 est exposée à tout le monde en raison de la couverture télévisuelle qui en fait l’endroit où il faut être, mais regardez seulement quelques courses en WEC et vous verrez que les règles ouvertes, les gens et les voitures en font quelque chose de bien plus intéressant que la F1. Alors si je le voulais je pourrais regarder vers la F1, mais ce n’est pas mon défi. Je suis certaine que les fans de F1 seront en désaccord avec moi et même si je regarde parfois les courses de F1, je dois dire que je fais généralement une sieste pendant qu’ils roulent !

Qu’y a-t-il de plus que vous voulez accomplir ? 

Si j’avais accompli tout ce que je voulais, je ne ferais pas encore ce que je fais. En tant qu’ingénieur de course, il y a encore de nombreux challenges devant moi, dans d'autres rôles techniques ou dans d’autres séries.

Je veux pouvoir encourager les enfants à se diriger vers la science et l’ingénierie, et leur montrer quelles sont les opportunités qu’il y a dans chaque discipline. Les sports mécaniques sont vus comme la partie "cool" de l’ingénierie, mais ce n’est pas le seul endroit qui existe. La société a besoin de scientifiques enthousiastes et d’ingénieurs qui aident à résoudre les problèmes que nous avons créés pour les générations futures, ou que nous trouvons au fil de notre évolution. Si je peux aider quelqu’un à voir l’importance de ceci, je crois que j’aurais rendu un petit quelque chose à une discipline qui m’a donné beaucoup de plaisir ces 17 dernières années. 

Quel est votre message pour les futurs ingénieurs en sport automobile, particulièrement les femmes ?

Si vous voulez le faire, vous devez le provoquer de vous-même. J’ai tellement de gens qui me demandent s’ils peuvent venir et travailler pour Audi Sport, mais la question que je leur pose c’est : "Que pouvez-vous nous offrir ?" Si vous ne pouvez pas répondre à cette question, cela signifie que vous devez repartir et emmagasiner de l’expérience à un autre niveau pour trouver le type de course que vous aimez. Une course de 24 heures n’est pas facile sur le plan mental et le plan physique. Cela veut dire que certaines personnes n’aimeront pas ça, et peut-être qu’elles seront plus heureuses dans une série de monoplaces ou de tourisme. 

Si vous croyez tout connaître, ça vous revient au visage. 

Leena Gade

A moins de connaître ce que cela implique, vous ne saurez pas si vous pouvez le faire ou non. Il faut être confiant pour pouvoir le faire, et ça veut dire y aller et aider à chaque niveau quand c’est nécessaire. J’ai nettoyé les voitures et les pneus, construit des suspensions, aidé à remplacer des boîtes de vitesses et à faire le thé ! Je n’ai jamais considéré aucune tâche comme une corvée, c’était quelque chose que je devais faire et à chaque fois je m’assurais d’apprendre quelque chose. Si vous croyez tout connaître, je peux vous garantir que ça vous revient au visage. Il faut prendre autant d’expérience que possible, car le sport automobile est quelque chose d’immense et de très concurrentiel, avec de la place pour les gens issus de tous les univers et avec des intérêts différents. 

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