Tavares (Peugeot) : "Il y a des sommes que l'on ne peut plus dépenser"
Homme-orchestre du redressement du Groupe PSA depuis cinq ans, Carlos Tavares ne ferme pas la porte à un programme sportif d'ampleur, à la condition d'une sérieuse réduction des coûts.
Photo de: Satoshi Noma
Durant cinq ans, de 2007 à 2011, Peugeot Sport est demeuré sous les feux de la rampe avec les prototypes 908 HDi FAP et 908 "tout court", avant que la situation financière plus que difficile de PSA, au bord de la faillite, ne contraigne les dirigeants du groupe à stopper leur implication en Endurance (et aux 24 Heures du Mans) début 2012, alors que la 908 Hybrid4 était en phase finale de développement.
Au bord du gouffre, le Groupe PSA s'est redressé petit à petit, avec l'arrivée du Chinois Dongfeng à son capital, mais aussi le soutien de l’État français. Sans oublier l'arrivée décisive à la présidence du directoire de Carlos Tavares, transfuge de chez Renault.
Si les activités de Peugeot Sport s'étaient ensuite limitées à sa division compétition clients (circuit ou rallye), la marque au Lion est revenue sur le devant de la scène avec les 2008 DKR, puis 3008 DKR, toutes deux victorieuses sur le Dakar deux années consécutives (2016 et 2017) avec Stéphane Peterhansel.
Des succès d'envergure que Carlos Tavares, féru de compétition et lui-même pilote amateur, a su apprécier à leur juste valeur. "Une image m’a frappé. Nos équipages étaient sur le podium et toute l’équipe accourait avec les drapeaux Peugeot à la main", a ainsi expliqué le dirigeant français dans une interview au journal L'Est Républicain. "C’était émouvant. Trois voitures sur le podium, c’est fort, mais le plus remarquable, c’est la manière qui en dit long sur les valeurs de notre entreprise."
Le nouvel essor du Groupe PSA
"L’équipe ne s’est jamais désunie. Les pilotes se sont respectés même si la compétition interne, sans consigne de course, a duré jusqu’aux dernières minutes. Ils se sont tiré la bourre de façon absolument magnifique. Battre Toyota ou BMW n’est pas à la portée de n’importe qui. C’est pour moi une grande fierté."
Galvanisé par ces récents succès, et sur sa forme financière retrouvée – qui le pousse désormais à acquérir Opel et Vauxhall, soit les activités européennes de GM–, PSA peut-il à nouveau envisager un programme d'envergure, en WEC notamment ?
L’affaire est dans les mains des instances automobiles mondiales. On ira si elles réduisent les coûts.
Carlos Tavares, président du directoire de PSA.
"Pourquoi pas ? L’affaire est dans les mains des instances automobiles mondiales", poursuit Tavares. "On ira si elles réduisent les coûts. Depuis 35 ans, je suis passionné de sport automobile, mais ma passion pour mon entreprise est plus forte. On ne peut pas débourser certaines sommes sans qu’elles aient un très bon rendement en termes de retombées médiatiques. Cela, je sais le calculer."
"Quand j’ai le bonheur et le privilège de passer des jours et des jours dans nos usines et que nos collaborateurs se battent pour générer de nouvelles idées d’économies, sur des petites sommes qui font des petites rivières qui s’additionnent, centime par centime, j’estime que d’un point de vue éthique, il y a des sommes que l’on ne peut plus dépenser", conclut-il.
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