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Vergne payait ses frais chez Manor, le voici pilote Peugeot !

L'an prochain, Jean-Éric Vergne fera partie des pilotes titulaires Peugeot pour le projet Hypercar de la marque en FIA WEC. Le Français voit sa patience récompensée, après quatre années de performances dans l'ombre (relative) du LMP2.

Jean-Eric Vergne, CEFC Manor

Photo de: Marc Fleury

Il est facile d'oublier que fin 2014, à 24 ans, la carrière de Jean-Éric Vergne était dans l'impasse. Sans baquet en Formule 1 après avoir été écarté par Red Bull, avec une réputation de pilote quelque peu difficile à vivre, le tricolore avait peu de perspectives d'avenir à court terme.

Six ans plus tard, Vergne a bien changé. Travailleur et plus conciliant, il demeure le seul pilote à avoir remporté deux titres dans ce qui est désormais un Championnat du monde : la Formule E. En parallèle, il s'illustre en Endurance depuis 2017, notamment en ELMS, où il a signé quatre victoires et deux secondes places en dix courses avec G-Drive Racing, écurie exploitée par la structure française TDS Racing. C'est aussi chez G-Drive que Vergne a joué la victoire lors des trois dernières éditions des 24 Heures du Mans. Mais son aventure dans la discipline a commencé par une campagne 2017 en FIA WEC avec l'écurie Manor, laquelle n'a manifestement pas été simple…

#24 CEFC Manor Oreca 07 Gibson: Tor Graves, Jonathan Hirschi, Jean-Eric Vergne

"Vous savez, quand je suis parti de la F1, j'ai fait un test chez Toyota", relate Vergne dans un entretien exclusif avec Motorsport.com. "Je pense que quand j'ai fait ce test-là, dans ma tête, je n'étais pas très fort et je n'étais pas du tout au bon endroit au bon moment. Du coup, ça ne l'a pas fait, Toyota ne m'a pas pris. Je me suis retrouvé sans volant ; j'avais la Formule E d'un côté, mais pour moi, c'était aussi important de pouvoir faire Le Mans, ça a toujours été un rêve. Je savais que même venant de la F1, même ayant un nom, ça allait être très compliqué pour moi de trouver un volant, parce qu'il y a une réputation qu'on se fait en F1 ou dans les catégories monoplace de pilote qui veut tout pour lui, un peu tête de mule – ce qu'un pilote de monoplace doit être s'il veut être champion. Mais en Endurance, les équipes ont peur de ce genre de pilote, vous voyez. Je me suis dit qu'avec l'image que j'avais, il fallait absolument que j'arrive à rouler en Endurance pour pouvoir changer ça et un jour espérer rouler pour un constructeur et jouer la gagne au général."

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"J'ai demandé à mon manager Julian Jakobi de vraiment appeler tout le monde, les équipes en LMP2 – je voulais rester en LMP, je ne voulais pas partir en GT, parce qu'après c'est difficile, je trouve, de faire du GT et de revenir en prototype. Il m'avait dit : 'Écoute, ce n'est pas la meilleure équipe, ce n'est pas le meilleur volant, mais on a une possibilité de rouler chez Manor'. J'ai dit OK, d'accord, parfait. C'était compliqué : il n'y avait pas d'argent dans l'équipe, ça fonctionnait très mal. Nous avions un coéquipier amateur [Tor Graves, ndlr] qui se faisait plaisir, mais qui était extrêmement loin des chronos, donc je savais que je n'avais aucune chance de résultat. Surtout, ce n'était pas payé, il fallait que je paye de ma poche tout ce qui était hôtel, hébergement, voyage, avion… Mais j'ai vu ça comme un investissement, même si je savais que je n'allais pas gagner, je savais que je n'allais pas pouvoir faire de podium. C'était un investissement pour pouvoir être dans le paddock."

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Et cette première saison, avec une quatrième place au Mans dans la catégorie LMP2 et un podium à Mexico, a suffi à lui ouvrir des portes. "Pendant cette année, je crois que c'était à Fuji, j'ai rencontré Roman Rusinov, on devait faire un dîner – je crois d'ailleurs qu'il avait dit 'ah non, Vergne, je n'ai pas envie de le voir, il n'est pas cool', alors qu'il ne me connaissait pas. Au final, nous avons fait ce dîner, nous sommes devenus super potes ; j'ai fait un test pour son équipe, G-Drive, à la fin de l'année, ça s'est très bien passé. Je crois que je suis un des seuls pilotes que Rusinov a gardés pour trois ans. J'ai énormément appris dans cette équipe. C'était un investissement, c'est l'aboutissement d'un plan de plusieurs années. Ce n'était pas facile non plus de se dire 'tu sors de la F1, tu n'es pas voulu par Toyota'… Je suis redescendu bien bas, et il fallait être calme pour remonter un peu la pente."

Remonter la pente, Vergne l'a fait, avec des performances qui, de son propre aveu, "sont un peu passées inaperçues" sur le plan des résultats. Le Francilien énumère : "J'ai gagné une fois Le Mans : nous avons été disqualifiés alors que nous avions gagné avec trois ou quatre tours d'avance [deux, ndlr]. Nous avions un gain au niveau de la recharge d'essence qui était bien moindre que l'écart avec lequel nous avons gagné. L'année d'après, nous menions la course, nous avions un tour d'avance et la cosse de démarrage – une pièce qui coûte deux centimes – a cassé. La troisième année, nous sommes encore en tête, j'améliore bien mes performances par rapport aux années d'avant, et nous avons un problème de boîtier électronique pendant la nuit, nous perdons environ douze à quinze minutes. Nous arrivons à remonter troisièmes, et à une heure de la fin, j'ai la suspension qui casse dans un virage rapide."

Podium du LMP2 : le vainqueur Jean-Eric Vergne, G-Drive Racing

La victoire au Mans en 2018, suivie d'une disqualification

"C'étaient des courses difficiles évidemment, mais je pense que Peugeot et tous ceux qui regardent les performances de près voient la moyenne des relais, les tours qualif, et arrivent vraiment à bien analyser comment ça se passe. Chaque année, je me suis toujours bien placé parmi les meilleurs pilotes de LMP2."

Effectivement, Peugeot l'a remarqué et a recruté Vergne aux côtés de pointures comme Loïc Duval pour mener le projet Hypercar du constructeur au lion. Le choix était somme toute logique, Vergne courant pour la marque sœur DS en Formule E, et l'intéressé a été convaincu par ce projet : "Entre DS et Peugeot, c'est plus ou moins le même ADN, c'est un ADN de vainqueur. Tout ce qu'a fait Peugeot, ils l'ont gagné. Tout ce qu'a fait Citroën, ils l'ont gagné. Ils sont arrivés en WTCC, ils ont gagné la première année. Ils sont arrivés en Formule E, nous avons gagné plusieurs titres avec DS. C'est le même ADN, c'est l'ADN du groupe : nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, nous sommes là pour gagner." Le ton est donné.

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