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Bruno Famin : Avec la bonne voiture, Loeb peut jouer le titre

Dans une interview exclusive, le directeur de Peugeot Sport dit appréhender quelque peu de découvrir une première hiérarchie à l'occasion de la manche d'ouverture du World RX, ce week-end, mais assure que les deux titres sont bien l'objectif.

Timmy Hansen, Team Peugeot Hansen

Timmy Hansen, Team Peugeot Hansen

Red Bull Content Pool

De votre propre aveu, la saison 2016 a été un peu décevante pour Peugeot-Hansen. Est-ce que cette année, l'objectif est clairement de remporter les deux titres ?

La réponse est oui aux deux questions. Oui, la saison 2016 a été décevante dans le sens où, en étant champions teams en 2015, on espérait être dans le rythme afin de nous battre pour les deux titres en 2016. On a vu qu'on a quand même eu du mal en perfo pure, nos concurrents avaient un peu plus progressé que nous. On pensait avoir bien travaillé, très honnêtement, en 2016, et puis on vu que les autres avaient un petit peu mieux travaillé que nous. En ce sens, bien sûr, c'était décevant.

On a deux victoires au compteur, une pour chacun de nos deux pilotes, avec la première de Sébastien Loeb qui a été une vraie satisfaction. Néanmoins, c'était un peu en deça de nos attentes. Donc, là, on repart, non pas sur de nouvelles bases, mais on a remis l'ouvrage sur le métier et on a redoublé d'efforts pour développer la voiture, on a essayé de se renforcer un petit peu au niveau de notre plan de développement, de notre structure – tout en restant à taille très réduite, puisque si c'est un programme officiel, ce n'est pas notre programme d'usine.

On espère pouvoir se battre pour les titres cette fois-ci, dans les deux catégories, que ce soit chez les teams ou les pilotes. Cela, en sachant que le contexte ne va pas en s'arrangeant, puisque nos concurrents ont maintenant, pour deux d'entre eux, officialisé leur implication – je parle de Volkswagen et Audi (puisque Ford était déjà dans ce cas), qui, après l'arrêt de leur programme en rallyes et en Endurance, ont rebasculé une partie de leur budget général sur ce programme WRX. On ne doute pas qu'ils seront plus redoutables que jamais, et n'oublions pas Ford, bien sûr.

Je pense que ce championnat 2017 s'annonce passionnant, on a à la fois hâte et un petit peu peur d'être à la première manche, à Barcelone, pour voir comment ça se passe.

Sébastien Loeb, Team Peugeot Hansen

Est-ce que l'un des titres, peut-être celui par équipes, est prioritaire pour vous ?

Dans l'absolu, oui, mais très honnêtement, le titre pilotes, c'est celui qu'on n'a pas encore eu, qui nous manque, et en toute objectivité, c'est le plus important en rallycross. C'est donc bien après celui-là que l'on court et qui va être notre objectif principal. Maintenant, on ne va pas dénigrer le titre teams, et on espère pouvoir y être dans le match. On a deux très bons pilotes et tout ce qu'il faut pour nous battre aussi pour ce titre-là, comme pour celui des pilotes.

Avez-vous une idée d'où vous vous situez par rapport à vos adversaires ?

Non. Aucune idée. On ne joue pas à l'espionnite, et déjà sur un circuit normal, c'est assez compliqué d'avoir des références – quand je dis normal, c'est un circuit tout asphalté. En rallycross, on ne sait jamais exactement quel est le niveau de grip de la piste, l'état de celle-ci, les conditions dans lesquelles les uns et les autres peuvent tourner. Donc, on ne perd pas de temps à jouer à l'espionnite ou à essayer d'avoir des chronos. Je ne doute pas une seconde que tout le monde aura beaucoup et très bien travaillé, et je crois qu'on ne saura rien de la perfo relative des uns et des autres avant Barcelone.

Les tests étant illimités en rallycross, quelle quantité en avez-vous mené et avez-vous une idée de ce qu'ont fait vos adversaires en la matière ?

On a mené trois vraies premières séances d'essais avant la première course. Sinon, on a vu rouler pas mal les Volkswagen, simplement en étant en veille sur les réseaux sociaux. On a très peu parlé des Ford, ce n'est pas pour ça qu'elles n'ont pas roulé. On n'a pas d'infos par rapport à ça, mais je pense que ça a pas mal roulé, du côté de Volkswagen notamment.

Timmy Hansen, Team Peugeot Hansen

Vous disiez avoir redoublé d'efforts pour cette année. En quoi la voiture a-t-elle évolué par rapport à l'année dernière ?

Ça ne va pas vous plaire comme réponse, mais c'est vrai qu'on a travaillé dans tous les domaines et qu'on a essayé de la faire évoluer partout. Au niveau de la répartition des masses, des suspensions, de l'aéro, de l'amortissement, du moteur – on a vraiment travaillé un peu tous les compartiments du jeu. On a un nouveau bloc moteur qui est beaucoup plus léger, une nouvelle carrosserie. Une des difficultés de l'auto précédente était d'être performante mais avec un spectre d'utilisation un peu trop étroit – il était difficile de répéter la performance alors qu'en rallycross, ce n'est pas tellement le temps au tour qui compte mais la performance sur une course, ou une manche. Au global, on manquait de perfo sur l'ensemble d'une manche même si on avait souvent le temps le plus rapide au tour. Donc on a vraiment essayé de travailler, outre la perfo absolue, la répétabilité et la facilité d'utilisation de la voiture. Les premiers retours qu'on a des pilotes montrent que nous sommes allés dans le bon sens, mais, encore une fois, on ne sait pas où on se situe par rapport à la concurrence.

Est-ce que le step est plus important entre 2016 et cette année qu'entre 2015 et l'année dernière ?

En effet, je pense qu'on a fait un step a priori plus important que ne l'était celui entre 2015 et 2016.

Sébastien Loeb, Team Peugeot-Hansen, Peugeot 208 WRX

Avec une année d'expérience derrière lui désormais, pensez-vous que Sébastien Loeb peut viser régulièrement la victoire cette saison, voire le titre ? Ou est-ce que Timmy Hansen reste le favori logique de par ce qu'on appellera sa spécialisation ?

Si on lui fournit la voiture qui va bien, je n'ai aucun doute qu'il [Loeb] pourra non seulement se battre pour la victoire sur chacune des manches, mais j'espère bien pour le titre. C'est notre objectif commun. Il a montré, je pense, qu'il avait une faculté d'adaptation phénoménale – on ne peut même plus s'en étonner, il est tellement éclectique et performant dans toutes les disciplines auxquelles il touche qu'il n'y avait pas de raison que le rallycross échappe à la règle. Il l'a montré l'année dernière en gagnant une course et terminant premier pilote Peugeot au championnat. Ça prouve déjà, en soi, ses capacités d'adaptation en termes de pilotage, même s'il y a quelques spécificités avec la course en peloton et la stratégie avec l'utilisation des pneus et du Joker Lap. Je pense qu'il a bien appréhendé la discipline et je ne doute pas qu'il sera tout à fait perfo. À nous de lui fournir l'arme qui va bien.

Timmy Hansen, qui avait été vice-Champion du monde la saison précédente, a semblé avoir plus de mal en 2016. Sans parler de déception, pensez-vous que ce dernier n'était pas tout à fait à son niveau l'année dernière ?

Le team dans son ensemble, mais en particulier Timmy. Il y a des choses qui lui sont imputables, et d'autres qui nous sont imputables, en tant qu'équipe. À Montalegre, nous avons fait une course vraiment pas bonne. À Hockenheim, il y a eu un problème mécanique, la voiture a pris feu et il a fait un résultat vierge – ce qui, en rallycross, est terrible parce qu'on voit bien comment il faut se battre pour décrocher le moindre point et combien un écart est compliqué à rattraper par la suite. Tout ça lui a un petit peu mis la tête à l'envers et il a eu du mal à se reprendre, mais il a fait une belle deuxième partie de saison, une course fabuleuse en finale au Québec l'ayant remis d'équerre. Il travaille donc pour renforcer son mental. C'est un pilote très rapide, qui n'a rien à envier aux autres, mais qui doit être suffisamment robuste sur une saison pour prétendre à jouer avec les maestros de la discipline et se battre vraiment pour le titre de Champion du monde.

Timmy Hansen, Team Peugeot Hansen

Parlons de la discipline plus généralement. A-elle encore une capacité à se développer, à devenir plus populaire qu'elle ne l'est déjà ? Ken Block disait il y a un an qu'elle pourrait rivaliser un jour avec la F1, ce qui était sans doute quelque peu exagéré...

Je suis persuadé que c'est une discipline qui a énormément de potentiel encore, qu'elle peut et qu'elle doit se développer. Elle a aujourd'hui un label Championnat du monde et je pense qu'avec quatre constructeurs officiellement impliqués, elle le mérite amplement. Il y a déjà une très belle croissance au niveau de l'audience et de l'impact ces dernières années, depuis l'arrivée au niveau mondial et la promotion par IMG. Néanmoins, je suis convaincu qu'il y a un potentiel absolument colossal et que ça peut être un championnat vraiment majeur du sport automobile – à défaut d'aller concurrencer la F1, parce qu'on ne marche pas non plus sur les mêmes plates-bandes.

Je suis persuadé que c'est une discipline qui a énormément de potentiel encore, qu'elle peut et qu'elle doit se développer. Par contre, dans les clés du succès, il y a une nécessaire maîtrise des coûts.

Bruno Famin, directeur de Peugeot Sport

Le rallycross s'adapte parfaitement au temps présent. C'est quelque chose de rapide, qui est facile à retransmettre en images, sur internet ou à la télé, ça ne demande pas de moyens de production colossaux, c'est spectaculaire, ça se renouvelle sans cesse, ça "matche" bien avec l'air du temps.

Par contre, dans les clés du succès, il y a une nécessaire maîtrise des coûts, qu'aujourd'hui on ne voit pas poindre et qui devient urgente. Quand on voit le coût au kilomètre de ces voitures, qui sont conçues pour en faire très peu mais comme les essais privés ne sont pas limités, on peut vite claquer des millions et des millions d'euros à rouler non-stop. Il faut très rapidement maîtriser ces coûts-là, prendre des décisions fortes au niveau à la fois de la fédé et à la fois du promoteur...

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