Bernard Darniche et le Tour de Corse, une histoire qui dure
À l'occasion de son 75e anniversaire, ce 28 mars, petit retour sur les six victoires de Bernard Darniche en Corse. Un record qui tient toujours, égalé par Didier Auriol, dans ce qui est justement la prochaine manche de la saison 2017.
Bernard Darniche, Alain Mahé, Lancia Stratos
LAT Images
Rétro : Dans l'Histoire des sports méca
Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.
À vrai dire, Bernard Darniche ne serait peut-être plus le recordman de victoires au Tour de Corse si l'épreuve insulaire n'avait pas cédé sa place en 2009, en tant que manche française du Championnat du monde, au Rallye d'Alsace – sur les terres de Sébastien Loeb, lequel venait de remporter les quatre dernières éditions de ce qui était surnommé le "rallye des 10'000 virages". Mais avec des si...
Darniche et Didier Auriol (vainqueur en 1988, 89, 90, 92, 94 et 95) ne sont pas près de voir leur record de victoires en Corse menacé. Si les cinq derniers lauréats figurent tous sur la liste des engagés de l'édition 2017 (6-9 avril), ils ne s'y sont chacun – Thierry Neuville, Dani Sordo, Bryan Bouffier, Stéphane Sarrazin, Jari-Matti Latvala et Sébastien Ogier – imposé qu'à une reprise.
La première victoire de Darniche sur l'île de Beauté, obtenue avec Bernard Demange dans le baquet de droite, est survenue en 1970 alors que l'épreuve ne comptait pas encore pour le Championnat du monde – et pour cause : celui-ci n'allait être créé que trois ans plus tard.
Au volant de son Alpine A110, le natif de Cenon, en Gironde, n'avait pas fait de détail en remportant chacune des 12 épreuves spéciales pour précéder à l'arrivée les voitures sœurs de Jean-Claude Andruet et Jean-Pierre Manzagol. Il lui faudrait attendre deux ans de plus pour devenir Champion de France, juste avant de passer à l'échelon mondial nouvellement créé.
Si les "berlinettes" dominèrent la saison 1973, Darniche signant sa première victoire mondiale au Maroc, Andruet dicta sa loi en Corse tandis que le Girondin devait se contenter d'une quatrième place avec trois meilleurs chronos à son actif.
Passé dans le camp Lancia, c'est en 1975 qu'il obtint son second succès à ce niveau – ainsi que le deuxième en Corse et son premier aux côtés d'Alain Mahé, avec qui il allait partager tous les autres. Au volant de son orange Stratos (photo ci-dessus), Darniche succéda en tête à son équipier Sandro Munari à partir de la troisième des dix spéciales et, même en en remportant que deux au total, ne quitta plus cette position.
En 1977, le Groupe Fiat avait choisi de mettre en avant la 131 Abarth mais celle-ci, que pilotait désormais Darniche (ci-dessus), cohabitait avec sa devancière. Munari, premier leader sur sa Stratos, sortant de la route dès la troisième spéciale, et Andruet, qui lui avait succédé le temps de l'ES3 sur une 131, étant victime d'une panne d'alternateur, Raffaele Pinto, autre Italien sur une autre Stratos, et Darniche, autre Français sur une autre 131, se retrouvèrent à la lutte. Devancé après l'ES4, Darniche prit le meilleur de l'ES5 à l'ES9 avant de céder une nouvelle fois le commandement dans l'ES10. Il le récupéra pour les trois derniers chronos, les duellistes s'adjugeant chacun quatre scratches.
Rebelote en 1978 mais dans des conditions tout autres, les 131 écrasant l'épreuve pour ne laisser échapper que deux meilleurs temps. Une fois qu'il eût pris le dessus sur Munari, en tête après les deux premiers chronos, Andruet se montra intraitable mais un changement de boîte et d'embrayage le relégua derrière Darniche, leader de l'ES8 à l'ES10 et vainqueur pour la quatrième fois malgré deux temps scratch seulement contre quatre pour Andruet et trois pour Munari.
Ayant retrouvé le volant d'une Stratos, toute bleue et engagée par l'importateur Chardonnet, Darniche se retrouva privé, sitôt l'entame de course, de ses principaux challengers en 1979 et ajouta une victoire en Corse à celle obtenue en début d'année au Monte-Carlo (qui reste sans doute la plus célèbre de ses huit victoires en Championnat du monde malgré les six en Corse, photo ci-dessus), gagnant neuf spéciales sur 22 et terminant avec un peu plus de 36 minutes d'avance (!).
Après le sombre épisode de 1980 où sa 131, alors deuxième, s'accrocha pour le compte en spéciale avec la Talbot Lotus de Guy Fréquelin, il creusa encore l'écart avec Andruet et ses trois succès un an plus tard. Sur sa Stratos Chardonnet devenue noire, aux couleurs d'un célèbre hebdomadaire d'informations – autres temps, autres mœurs – il s'imposa après une belle lutte avec la Porsche d'un Jean-Luc Thérier victime de deux crevaisons lui ayant ôté toute chance de défendre ses chances.
Pour 16 petites secondes...
Il s'en fallut en fait de très peu pour que Darniche ne compte un septième succès en Corse. En 1976, les Stratos dominaient l'épreuve et Darniche, leader seulement après l'ES1 puis devancé de 51 secondes par Munari au terme de la première étape, avait refait, sous la pluie du dimanche, la plus grosse partie de son retard. Une erreur de pointage lui valut une minute de pénalité et lui coûta, pour 16 petites secondes, la victoire qui ferait aujourd'hui de lui l'unique recordman. Mais avec des si...
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