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Il y a 20 ans - Mäkinen, dominateur inattendu

En 1996, un pilote qui ne pouvait être considéré que comme un outsider voire un illustre inconnu aux yeux d'une partie du public, et faisait partie d'une équipe Mitsubishi pas plus favorite que lui, remporta le titre mondial haut la main.

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ralliart Mitsubishi Lancer Evo3

LAT Images

Rétro : Dans l'Histoire des sports méca

Sur deux ou quatre roues, replongez-vous dans l'Histoire des sports mécaniques, celle qui a écrit la légende des hommes et des machines durant des décennies.

Avec le recul, il n'est pas interdit de penser que l'histoire du Championnat du monde des rallyes 1996 ne fut pas aussi incongrue, ou imprévisible, que cela.

Tout d'abord, le cercle des favoris s'était considérablement restreint par rapport à l'année précédente, avec l'exclusion d'un an de Toyota (pour une tricherie avérée au niveau du turbo, découverte en fin de saison au Rallye de Catalogne) et la prise de recul de Ford – même si, après avoir confié ses intérêts à l'équipe belge RAS en 1995, la branche compétition de la marque à l'ovale reprenait provisoirement les rênes de son engagement en WRC (elle allait les laisser au terme de la saison à M-Sport et Malcolm Wilson) et avait attiré dans ses rangs Carlos Sainz, en rupture d'avec Subaru après deux saisons pour incompatibilité d'humeur avec Colin McRae et le management de l'équipe.

Subaru et son acolyte Prodrive, justement, titrés dans les deux championnats et pour la première fois en 1995, se retrouvaient bien seuls pour assumer le rôle de candidats déclarés à leur propre succession, et à celle de Colin McRae, désormais leader incontesté du team de David Richards.

Drôle de calendrier

Ensuite, le calendrier du championnat 1996, sous l'effet d'une alternance due au trop grand nombre d'épreuves aspirant à en faire partie, ne comprenait que neuf manches. Un chiffre habituel pour l'époque mais entraînant que chacune des épreuves devait renoncer au statut mondial une année sur trois. Et en 1996, cela tombait à la fois sur le Monte-Carlo, la Corse et la Grande-Bretagne. Soit trois des manches historiques, dont celles d'ouverture et de clôture, de la saison du WRC...

Pas sûr que l'histoire aurait été différente, cela dit, même si la plupart des manches n'étaient pas pour déplaire à celui qui allait déjouer tous les pronostics. Et cela n'allait, quoi qu'il en soit, rien enlever à son mérite, même si le programme de l'année faisait la part belle aux épreuves sur terre.

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ford Escort RS Cosworth

Tommi Mäkinen, puisque c'est donc de lui qu'il s'agit, n'allait disputer en 1996 que sa première saison complète en WRC et son seul fait d'armes, certes de taille, était une victoire écrasante au Rallye des 1000 Lacs (appellation d'alors de la manche finlandaise du championnat) 1994 où il avait effectué une “pige” pour Ford (photo ci-dessus) après quelques bonnes performances (deux quatrièmes et une sixième places) sur une Lancia privée l'année précédente. Il avait fait ses débuts chez Mitsubishi pour cinq rallyes en 1995 (une quatrième, une huitième place et trois abandons).

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ralliart Mitsubishi Lancer Evo3

Le Finlandais entama bien sa saison en Suède (ci-dessus) sur sa Lancer puisqu'après un meilleur temps ex æquo dans la première spéciale avec Juha Kankkunen (qui allait disputer une saison incomplète au volant d'une Celica du Toyota Team Sweden, branche nordique du Toyota Team Europe d'Ove Andersson), il s'empara du commandement pour compter six secondes d'avance sur son compatriote le premier soir. Sainz s'empara de la deuxième place le samedi et continua d'attaquer fort en début de dernière étape mais connut un souci de transmission pour finir à 23 secondes de Mäkinen, lequel s'imposait pour la première fois de l'année, et devant McRae.

Exploit au Safari

Changement de décor radical et belle différence de températures pour la deuxième manche, le Safari Rally. Composée de longs secteurs chronométrés plutôt que d'épreuves spéciales proprement dites, l'épreuve kenyane se situait, d'une certaine façon, quelque part entre un rallye traditionnel et un rallye-raid. Pas de quoi effrayer Mäkinen, pour sa première participation à ce qu'il considérait cependant, dans son anglais hésitant, comme “un peu une aventure.”

Troisième en début de rallye derrière McRae et Sainz, le Finlandais prenait ensuite le dessus sur la Ford mais se faisait passer par l'autre Subaru de Kenneth Eriksson. McRae étant victime de la casse d'un arbre de transmission, le pilote Mitsubishi était deuxième au terme de la première étape entre les deux voitures bleues d'Eriksson et de l'Écossais.

Eriksson étant retardé par une crevaison en début de deuxième journée – puis plus tard une autre et, pour lui aussi, des soucis de transmission –, Mäkinen s'emparait du commandement et allait creuser l'écart pour signer une nouvelle victoire. “Un sentiment incroyable” pour lui.

Carlos Sainz, Luis Moya, Ford Escort RS Cosworth

Arrivé avec 17 points d'avance sur Eriksson, 24 sur McRae et 35 sur Sainz en Indonésie, où il s'était classé troisième l'année précédente dans le cadre du championnat Asie-Pacifique, Mäkinen lutta pour la tête avec McRae le premier jour - sur un terrain défoncé par les portes pluies - avant d'être victime d'une fuite au radiateur entraînant une surchauffe et un abandon le lendemain. McRae, sur sortie de route, abandonnant lui aussi le dernier jour , comme Eriksson, Sainz (ci-dessus) s'imposait et revenait à cinq points.

Colin McRae, Derek Ringer, Subaru Impreza 555

Deuxième à bonne distance de McRae au Rallye de l'Acropole en Grèce (45 secondes le premier soir après un tête-à-queue, puis plus encore le lendemain), Mäkinen crut bien reprendre sa marche victorieuse quand l’Ecossais (ci-dessus) fut victime d'un souci mécanique dans l'avant-dernière spéciale. Après une réparation de neuf minutes qui en prenait normalement 15 avec un temps imparti de dix, le pilote Subaru passa à... trois secondes d'un pointage en retard – et donc d'une lourde pénalité – et conserva sa victoire devant un Mäkinen se plaignant de l'usure de ses pneus dans les deux derniers chronos. Troisième, Sainz se maintenant à huit points.

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ralliart Mitsubishi Lancer Evo3

Intouchable en Argentine et en tête d'un bout à l'autre du rallye (ci-dessus), avec pour seule alerte un tête-à-queue le deuxième jour, Mäkinen y faisait ensuite le break, gagnant avec 1”35” d'avance et repoussant Sainz, deuxième après de multiples soucis comme pour les Subaru, à 13 points.

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ralliart Mitsubishi Lancer Evo3

Puis, troisième au soir de la première étape en Finlande (ci-dessus), derrière les Toyota de Kankkunen et d'un certain Marcus Grönholm, après avoir dû balayer la route en s'élançant le premier dans les spéciales, Mäkinen prenait la tête le samedi et s'imposait une fois de plus avec 46 secondes d'avance. Grâce aux abandons de McRae (tonneau) et Sainz (dans la dernière spéciale), son avance passait d'un coup d'un seul à... 33 points sur l'Espagnol et 53 sur l'Écossais, dépassé en outre par son équipier Eriksson.

Tommi Mäkinen, Seppo Harjanne, Ralliart Mitsubishi Lancer Evo3

Mäkinen pouvait aborder avec sérénité le déplacement australien (ci-dessus), d'autant plus que, devancé par Sainz en début de rallye aux Antipodes, il prenait rapidement la tête pour ne plus la quitter et signer sa cinquième victoire en sept rallyes, devant Eriksson et Sainz. Il s'assurait ainsi de la couronne mondiale avant même les deux dernières manches de la saison qui devaient lui être moins favorables.

Baisse de régime

Le Rallye de San Remo, couru en grande partie sur le goudron, et celui de Catalogne, entièrement sur cette surface, ne valurent d'ailleurs au nouveau champion du monde qu'un abandon dans... le premier kilomètre, sur sortie de route, en Italie puis une pâle cinquième place en Espagne. Tous deux furent remportés par McRae, qui vint souffler la place de dauphin au championnat à Sainz et permit à Subaru de battre Mitsubishi pour conserver sa couronne des constructeurs.

Tommi Mäkinen, Ralliart Mitsubishi

Devenu un incontournable favori, malgré une Mitsubishi Groupe A de plus en plus vieillissante au fil des ans face aux nouvelles World Rally Cars de Subaru, Ford et Toyota, Mäkinen allait enchaîner sur trois autres titres (avec quatre, cinq et encore quatre victoires) pour devenir l'égal de Kankkunen avec quatre et le premier à les remporter consécutivement – avec encore l'expérimenté Seppo Harjanne puis Risto Manisenmäki à ses côtés. Fin 1999, il comptait 19 victoires en 51 rallyes disputés sur l'ensemble des quatre dernières saisons – soit 37,25% de réussite dans une période très compétitive.

Tommi Makinen

Seulement cinquième en 2000 avec une victoire, puis troisième en 2001 avec trois succès, il entama sa nouvelle association avec Subaru sur une victoire au Monte-Carlo 2002, et mit un terme à sa carrière fin 2003 au bout de deux saisons plus ternes et sans aucune autre victoire.

Après l'avènement de Sébastien Loeb puis Sébastien Ogier, celui qui “pilote” aujourd'hui le retour de Toyota en WRC reste un des quatre hommes les plus titrés dans l'Histoire du championnat et le sixième au nombre de victoires derrière les deux Français, Marcus Grönholm et ses principaux rivaux de 1996, Carlos Sainz et Colin McRae.

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