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Il y a 25 ans - Le jour où Carlos Sainz brisa l'hégémonie des Nordiques

Carlos Sainz and Luis Moya, Toyota Celica

Toyota

Le pilote espagnol Carlos Sainz, qui incarnait alors avec Didier Auriol la génération montante en rallyes, marqua l’Histoire de la discipline au mois d’août 1990 en devenant, associé à son compatriote Luis Moya sur une Toyota Celica GT4, le premier pilote non Nordique à remporter le Rallye de Finlande – qui s’appelait alors Rallye des Mille Lacs – dont l’édition 2015 débute ce jeudi. C'était il y a tout juste 25 ans.

On aurait presque pu écrire, dans le titre ci-dessus, qu’il fut le premier à briser l’hégémonie des Finlandais sur leur terrain de prédilection fait de routes en terre ultra rapides et parsemées d’innombrables bosses (naturelles bien sûr) sur lesquelles les voitures décollent allègrement.

Pensez donc : sur les 39 premières éditions, depuis 1951, de ce qu’on avait surnommé le “Grand Prix de Finlande”, quatre seulement avaient échappé aux pilotes du cru. Et encore la victoire était-elle à chaque fois revenue à... un Suédois.

Un terrain spécifique qui rebutait souvent les pilotes étrangers

Le premier d’entre eux avait été Erik Carlsson (beau-frère d’un certain Sterling Moss dont il avait épousé la sœur, Pat, et malheureusement décédé en avril dernier) sur une Saab qu’il partageait avec Mario Pavoni (Suédois lui aussi, comme son nom ne l’indique pas). Il avait été imité deux ans plus tard par Gunnar Calibo, sur Volvo. Puis Stig Blomqvist, futur Champion du Monde, avait à son tour vaincu les voisins finlandais en 1971 sur une Saab. Enfin, Mikael Ericsson avait imposé sa Mitsubishi l’année précédente, en 1989.

Les Finlandais s’étaient donc partagé les lauriers restants, soit à peu près tous. Parmi eux, Hannu Mikkola les avait coiffés à sept reprises (sur Ford, Toyota et Audi) et Markku Alén à six (avec Lancia puis Toyota). La légende raconte, et elle ne doit pas être tout à fait fausse, que tous ces garçons ont parcouru les routes typiques du rallye dès leur plus jeune âge, sur les genoux de leur père mais en tenant eux-même le volant... Rien de mieux pour apprendre l’art de la glisse sur ces pistes roulantes.

La spécificité du terrain est telle en Finlande que longtemps, la plupart des stars étrangères des rallyes n’ont même pas fait le déplacement. Équipes et pilotes qui disputaient le Championnat n’étaient alors pas tenus de participer à chaque manche, et les marques faisaient souvent appel à des pilotes locaux. Il en allait parfois de même en France, d’ailleurs, pour l’asphalte du Tour de Corse.

Ainsi Walter Rörhl, pilote allemand considéré à peu près unanimement comme le meilleur de tous, multiple vainqueur du Monte-Carlo, du Rallye Acropole en Grèce ou de celui du Portugal, ne posa-t-il tout simplement jamais – on a bien dit jamais – les roues en Finlande ou sur les chemins étroits et en forêt du Rallye de Grande-Bretagne qui s’appelait alors le RAC.

Leader du Championnat, il voulait avant tout jouer les points...

En arrivant en Finlande en 1990, en tant que leader du Championnat du Monde aux deux tiers de la saison, Carlos Sainz se disait décidé à ne pas prendre trop de risques et à penser avant tout à marquer des points.

En effet, ce qui n’était que sa première saison complète (ou presque) en WRC l’avait vu se classer 2e du Monte-Carlo derrière Didier Auriol (Lancia), abandonner au Portugal alors qu’il était encore 2e derrière ce même Auriol, terminer le Tour de Corse une nouvelle fois en dauphin de son ancien équipier chez Ford (où il avait fait ses débuts en WRC en 1987) et remporter enfin sa toute première victoire en Grèce, prenant du même coup la tête du Championnat aux dépens du Français. Et il avait enchaîné sur un autre succès en Nouvelle-Zélande puis une 2e place en Argentine.

Le père de l’actuel pilote Toro Rosso en Formule 1 (ça, c’est pour les plus jeunes) avait déjà pris part à deux reprises aux “Mille Lacs” et avait signé un podium (déjà un exploit en soi) avec la 3e place en 1989 obtenue malgré un tonneau le premier jour.

Deuxième en tout début d’épreuve derrière son équipier Ericsson (le vainqueur de l’année précédente, mais sur une Mitsubishi), Sainz se retrouva vite en lutte pour la tête avec Juha Kankkunen. Le Finlandais de Lancia, alors double Champion du Monde (deux autres titres allaient suivre pour lui) n’avait encore jamais remporté son rallye national...

C’était difficile pour nous car Ari était très rapide et on prenait quand même beaucoup de risques tout en devant penser à marquer des points pour le Championnat.

Carlos Sainz, à l’arrivée du Rallye de Finlande 1990

Kankkunen retardé par des ennuis mécaniques en milieu de deuxième étape, Sainz concluait celle-ci avec 15 secondes d’avance sur un Ari Vatanen (Mitsubishi) revenu au meilleur de sa forme en WRC après son terrible accident du Rallye d’Argentine 1985 et ses années en rallyes-raids avec Peugeot.

Le troisième jour, l’intensité de la lutte fut telle que Sainz la trouvait “incroyable”. Pour preuve, les deux pilotes terminèrent une spéciale de 32 km, la plus longue du rallye, séparés de seulement... une seconde. Grâce à sa propre vitesse et à de menus soucis pour Vatanen (crevaison, tête-à-queue), l’Espagnol conclut la journée avec un coussin confortable de 48 secondes. De quoi dormir sur ses deux oreilles. Pas mal pour un non-Finlandais qui avait dit penser avant tout au Championnat !

En réalité, il avait quasiment course gagnée. Gérant parfaitement le dernier jour, il s’imposa avec 19 secondes d’avance sur son rival.

C’était difficile pour nous car Ari était très rapide et on prenait quand même beaucoup de risques tout en devant penser à marquer des points pour le Championnat,” déclara à l’arrivée celui qui n’allait pas tarder à être surnommé El Matador.

Auriol, Loeb, Ogier : des “Ranska” devenus rois de la piste

En devenant le premier non-Nordique à s’imposer en Finlande, Carlos Sainz avait ouvert une brèche. Après une victoire de Kankkunen (enfin) l’année suivante, Didier Auriol l’imita en 1992 sur une Lancia. Avec l’avènement de Tommi Mäkinen puis de Marcus Grönholm, il fallut attendre 2003 pour voir le jeune Markko Märtin s’imposer à son tour. Mais si l’Estonien n’était pas à proprement parler un Nordique, sa victoire n’avait pas tout à fait la même signification en raison du caractère très proche des petites routes de son pays, une ancienne république soviétique, et de la Finlande.

Mäkinen et Grönholm signant respectivement cinq et sept victoires (ce dernier égalant le record de Mikkola) et Juha Kankkunen une seconde en 14 éditions, de 1994 à 2007, le suivant à faire mordre la poussière aux pilotes locaux fut évidemment Sébastien Loeb (Citroën) en 2008 puis 2011 et 2012, avant Sébastien Ogier (VW) en 2013. Soit deux autres “Ranska” (Français, en finnois) – sans oublier Denis Giraudet, copilote d’un week-end de Juha Kankkunen quand celui-ci s’imposa une seconde fois en 1993.

La “filière finlandaise” n’est plus tout à fait ce qu’elle était...

Leurs victoires ont été entrecoupées par celles de Mikko Hirvonen (Ford) en 2009 puis de Jari-Matti Latvala en 2010 et 2014 (Ford puis VW). Un Latvala qui paraît bien seul désormais pour défendre l’honneur des Finlandais. En le constatant, on prend conscience que là-bas, la célèbre filière de pilotes n’est plus vraiment ce qu’elle était.

Sur les 24 éditions disputées depuis la victoire de Sainz, les Finlandais en ont remporté 18. Ce n’est pas rien, même si les deux tiers sont revenues à Grönholm ou Mäkinen. Mais ce chiffre est à comparer avec celui de 25 succès sur les 39 premières éditions : trois années sur quatre entre 1951 et 1993, à peine une sur quatre de 1991 à 2014.

Et Sainz ? Avec une 2e place en Australie, une 3e lors de la manche italienne du Sanremo et une quatrième victoire en Grande-Bretagne pour conclure la saison, il remporta son premier titre de Champion du Monde en 1990. Un autre allait suivre deux ans plus tard ainsi que... neuf places sur le podium final du Championnat et 22 autres victoires jusqu’à son retrait du WRC en 2005. Mais il ne s’imposa plus jamais en Finlande.

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