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Interview

Ogier - "On est tous heureux d'avoir des voitures plus performantes"

Deuxième et dernière partie de notre entretien exclusif avec le triple Champion du monde des Rallyes, dans laquelle il se projette notamment sur le nouveau règlement technique qui entrera en vigueur en 2017.

Sébastien Ogier, Volkswagen Motorsport

Photo de: XPB Images

Après avoir évoqué le plateau de la saison 2016 et l'arrivée du Rallye de Chine au calendrier du WRC, Sébastien Ogier aborde pour Motorsport.com le tout nouveau règlement technique à venir l'année prochaine ainsi que des sujets plus personnels, tant d'un point du vue sportif que... moins sportif.

C'est encore plus loin que le Rallye de Chine, mais parlons de la remise à plat du règlement technique pour 2017. Est-ce que les choix qui ont été faits vont dans le bon sens d'après vous ?

Du point de vue du pilote, oui ! Vous n'en trouverez pas beaucoup pour se plaindre d'un règlement donnant la place à un petit peu plus de performance. Je pense qu'on est tous heureux avec un peu plus d'aérodynamique donnant un peu plus de “perfo” mais aussi une apparence encore plus agressive à nos voitures – des voitures un peu plus légères également.

Le petit point que j'aurais abordé différemment se situe au niveau du moteur. On nous donne plus de puissance à haut régime, mais pas plus de couple. J'aurais choisi de privilégier une option avec plus de pression de turbo et plus de couple, ce qui aurait favorisé les relances en sortie de virage – et donc le spectacle – plutôt que de la puissance haut dans les tours.

Un autre avantage, cependant, est qu'on va avoir des sonorités encore plus agressives, les moteurs vont faire un bruit un peu plus sympa à haut régime.

J'aurais choisi de privilégier une option avec plus de pression de turbo et plus de couple, ce qui aurait favorisé les relances en sortie de virage – et donc le spectacle – plutôt que de la puissance haut dans les tours.

Sébastien Ogier, à propos du règlement 2017

On peut s'attendre à des chronos plus rapides dans quelles proportions ? Cela a-t-il été estimé ?

Je ne sais pas, non, c'est trop tôt pour le dire. Notre voiture 2017 roule déjà, mais elle n'en est qu'au début et on n'a pas vraiment fait de comparaison.

Cette voiture que Marcus Grönholm, notamment, a déjà pilotée en tests, dans quelle mesure répond-elle déjà au règlement 2017 ? En est-elle proche ou n'est-ce encore, avant tout, qu'une évolution de la voiture actuelle ?

C'est cela en fait, oui. C'est toujours le châssis de la voiture actuelle, par exemple. C'est juste une voiture laboratoire servant à emmagasiner des données pour l'équipe au niveau du moteur, par exemple. Honnêtement, je ne sais pas exactement sur quoi l'équipe technique travaille aujourd'hui, mais cette Polo est encore très loin de la version définitive.

Cela doit être un avantage d'avoir commencé à rouler beaucoup plus tôt que les autres, qui, à ma connaissance, ne l'ont pas encore fait...

Bien sûr, et c'est pourquoi on essaie d'utiliser le fait d'avoir une voiture actuelle très performante. On essaie de pouvoir... non pas relâcher un peu la pression, mais en tout cas se focaliser sur les choix de développement les plus sûrs et de préparer la nouvelle voiture. C'est évident que rouler plus tôt procure un avantage, et que l'équipe a envie de conserver celui de ces dernières saisons.

Avez-vous déjà piloté cette voiture intermédiaire ?

Une seule fois, en Suède, mais dans des conditions un peu difficiles avec beaucoup de neige fraîche. Je n'ai pas pu vraiment me rendre compte de la différence de performance. Pour revenir à une question précédente, il est sûr qu'en particulier sur les rallyes rapides comme la Finlande ou la Suède, il va certainement y avoir un gain réel de performance par rapport aux voitures actuelles.

On essaie de pouvoir... non pas relâcher un peu la pression, mais en tout cas se focaliser sur les choix de développement les plus sûrs et de préparer la nouvelle voiture.

À propos de la préparation en cours pour 2017

Est-ce que ce nouveau règlement est de nature à changer complètement la hiérarchie ? Quelle part d'expérience du règlement actuel servira encore pour celui-là, à part bien sûr la “base” ?

Je n'espère pas que ça va redistribuer les cartes [rire]... Ça me va plutôt bien comme c'est actuellement ! Je n'ai pas l'impression que ça devrait être fondamentalement le cas. C'est difficile à dire mais justement, comme l'équipe s'est mise au travail très tôt, plus tôt que n'importe quelle autre, on espère être en mesure de bien négocier ce tournant.

Même si on a déjà évoqué le retour de deux constructeurs en 2017, quel est pour vous l'état de santé actuel du WRC, notamment en termes de promotion ?

Ce n'est pas facile de répondre car pour ma part, je suis focalisé sur mon rôle et ne suis pas suffisamment informé. On a toujours tendance à en vouloir plus, en particulier les constructeurs qui investissent de l'argent et pour qui le rallye est un vecteur de communication. Pour autant, je pense que des efforts sont faits et que nous sommes plutôt sur une phase ascendante.

En effet, voir de nouveaux constructeurs comme Toyota arriver l'année prochaine est un très bon signe. C'est pourquoi je suis confiant pour l'avenir du WRC, en tout cas à court terme.

Certains voient la chose de cette façon, et peut-être que c'est valorisant de gagner avec une équipe différente. Cela dit, j'ai déjà gagné des courses avec Citroën aussi.

Évoquant l'idée de ne pas toujours gagner avec la même équipe

Revenons donc au rôle de pilote. Envisageriez-vous de quitter Volkswagen un jour pour relever un nouveau défi, ou vous voyez-vous rester toute votre carrière dans la même équipe ?

À l'heure actuelle, je me sens très bien où je suis et je n'ai aucun plan, ou aucun projet, de changement. Pour plusieurs raisons, dont l'une est que je me suis énormément investi au début de ce projet avec Volkswagen, et je suis conscient des efforts qu'il faut faire pour repartir de zéro avec une autre équipe. Ça demande une énorme implication, une grosse motivation. Il ne faut jamais dire jamais, mais aujourd'hui, je n'ai aucun plan de ce genre en tête.

Je ne parlais pas forcément de plan, juste de théorie. Je me souviens notamment de Didier Auriol disant, à une époque, que Sébastien Loeb devrait quitter Citroën pour gagner avec une autre équipe.

C'est vrai que certains voient la chose de cette façon, et peut-être que c'est valorisant de gagner avec une équipe différente. Cela dit, j'ai déjà gagné des courses avec Citroën aussi. Je pense que le plus important est de gagner avant tout et d'être dans une équipe qui nous permette de gagner.

Au-delà du WRC, quelles sont les disciplines qui pourraient vous tenter – occasionnellement ou en vue d'une éventuelle seconde carrière ?

Aujourd'hui, je suis encore bien focalisé sur le rallye et je ne me vois pas changer. Mais si je devais faire ce changement aujourd'hui, je choisirais a priori l'Endurance qui se porte plutôt bien avec des courses animées et pas mal de constructeurs. Après, dans quelques années, le jour où j'arrêterai le rallye, il n'est pas dit que mon opinion n'aura pas changé !

Pour autant, si je devais me reconvertir, ce ne serait pas pour être ridicule. Il faudrait donc voir de quoi je suis capable avec un autre genre de voiture. Et une reconversion ne pourrait s'engager que dans la mesure où je serais capable de m'adapter.

Je n'imagine pas devenir aussi compétitif dans une autre discipline que je le suis aujourd'hui, parce qu'il faut garder les pieds sur terre et je pense que c'est difficilement réalisable. Mais être capable de signer de bonnes performances serait clairement un objectif pour moi. Pour prendre du plaisir, il faut que je sois performant.

Un événement comme le Dakar, ça vous parle ?

J'avoue qu'aujourd'hui, je ne suis pas super attiré par le Dakar et que je me focaliserais plus sur l'Endurance. En tout cas, c'est mon point de vue à ce jour.

Si je devais faire le changement aujourd'hui, je choisirais a priori l'Endurance qui se porte plutôt bien avec des courses animées et pas mal de constructeurs. Mais je pourrais changer d'avis...

Évoquant une hypothétique reconversion

Dans un avenir plus proche et en parallèle du WRC, est-ce que quelques apparitions en World RX seraient envisageables puisque Volkswagen s'investit aussi fortement dans ce championnat ?

J'ai déjà reçu plusieurs invitations, que j'ai toujours refusées ou qui étaient, en tout cas, toujours difficiles à honorer. Si c'est pour un one-shot sans être vraiment préparé, je ne sais pas si ça m'attire vraiment. C'est une discipline qui est aussi en expansion, avec un côté spectaculaire et attrayant. Mais je trouve les courses parfois un peu trop animées, un peu trop “stock car” et avec trop de contacts à mon goût.

Quoi qu'il en soit, les voitures en elles-mêmes sont des monstres de performance et ce côté-là m'attire, me donne envie d'essayer un jour.

Avant de nous quitter, comme vous allez bientôt être papa et en clin d'œil à ce qu'ont pu dire d'autres pilotes dans cette situation, quelle perte de temps vous accorderez-vous au kilomètre afin que vos adversaires ne se rapprochent pas trop ?

Je pense qu'il y a des exemples dans les deux sens. Certains ont peut-être perdu de la vitesse, mais d'autres ont gagné en sérénité, en état d'esprit, tout en restant aussi rapides. Je suis conscient que je fais un sport à risques, qu'il y a du danger à rouler aussi vite sur des spéciales de rallye, mais je ne me suis pas posé ce genre de question et j'imagine que cela va rester plus ou moins similaire.

Certains ont peut-être perdu de la vitesse, mais d'autres ont gagné en sérénité, en état d'esprit, tout en restant aussi rapides.

À propos des conséquences de la paternité pour un pilote

Cette question ne faisait pas directement référence au danger, davantage au fait qu'une naissance procure un centre d'intérêt supplémentaire dans la vie qui peut détourner un peu du reste...

C'est sûr que ça va prendre du temps, et que j'ai été énormément concentré sur le rallye ces dernières années, mais je pense que je suis resté investi et professionnel dans mon sport. Je pense aussi que quand on est jeune et qu'on a besoin de faire ses preuves, on a besoin de s'investir encore plus que quand on a atteint un certain niveau d'expérience qui laisse du temps pour un peu plus de choses dans la vie.

Même avant d'avoir un enfant, je consacrais de plus en plus de temps à ma vie privée. Et cela ne m'a pas coûté en performance. J'espère que ça va continuer de la même manière et que je serai capable de gérer les deux du mieux possible, d'être un bon père et de rester un bon pilote également.  

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