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Peugeot 205 Turbo 16, le sacré numéro du Lion

Couronnée pour la première fois il y a 30 ans en même temps que l'un de ses pilotes, Timo Salonen, cette voiture a marqué l'histoire des rallyes mais aussi celle de Peugeot durant sa courte vie jalonnée de succès mais aussi de drames.

Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16

Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16

Peugeot Sport

Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Les vainqueurs Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Ari Vatanen et Terry Harryman, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne
Ari Vatanen et Terry Harryman, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Les vainqueurs Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Les vainqueurs Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Timo Salonen et Seppo Harjanne, Peugeot 205 T16
Le vainqueur Ari Vatanen
Ari Vatanen et Terry Harryman, Peugeot 205 T16

Rarement un modèle ayant couru en rallyes aura été identifié à ce point à sa discipline et à sa marque. Apparue en cours de saison 1984, titrée dans les championnats pilotes et constructeurs les deux années suivantes et deux fois victorieuse au Dakar après être devenue indésirable sur les routes du “Mondial”, la 205 Turbo 16 a également contribué à maintenir Peugeot à flot. 

Le constructeur sochalien traversait en effet une mauvaise passe quand le projet a été lancé fin 1982, sous la houlette de son PDG d'alors Jean Boillot et d'un certain Jean Todt. L'ancien copilote, associé de longue date à des pilotes de la marque, avait pris un an plus tôt – en même temps qu'il se rangeait des baquets – la direction de la structure Peugeot-Talbot Sport nouvellement créée.

Talbot, justement. Ce nom historique était rentré dans le giron du groupe Peugeot-Citroën sans vraiment parvenir à y faire son trou malgré un titre mondial des... rallyes en 1981. Un titre dû en grande partie aux victoires de catégorie de la Sunbeam Lotus, née Chrysler avant le rachat du constructeur américain par PSA en 1978. Une autre époque.

La 205 Turbo 16 est la plus belle voiture que j'ai eu l'occasion de piloter dans toute ma carrière.

Jean-Pierre Nicolas, pilote de développement de la voiture et qui lui apporta ses premiers points 

Cette même saison 1981, Jean Todt était le copilote de Guy Fréquelin qui avait pour sa part échoué dans sa quête du titre pilotes face à un jeune Finlandais nommé Ari Vatanen, sur Ford Escort. Ce même Vatanen que Todt allait choisir pour faire débuter en course la 205 courant 1984, aux côtés de son pilote de développement tout au long de l'année précédente : Jean-Pierre Nicolas.

“La 205 Turbo 16 est la plus belle voiture que j'ai eu l'occasion de piloter dans toute ma carrière,” se souvint ce dernier bien des années plus tard, invité par le magazine RallyXS à raconter l'épopée de la T16. “Ce fut aussi la dernière. Si j'avais pu la conduire, je dirais sans doute aujourd’hui [en 2002] que la plus belle, c'est la 206 WRC.”

Oui, mais celle-ci fera l'objet du second chapitre de ce diptyque spécial Lionnes des rallyes. Revenons donc à la 205, conçue sous la direction des ingénieurs Bernard Perron et Jean-Claude Vaucard notamment.

Cette auto était révolutionnaire pour l'époque,” poursuivait Nicolas. “Révolutionnaire dans sa conception : quatre roues motrices, moteur turbo en position centrale arrière.”

Deux spéciales, et un scratch!

Nos concurrentes étaient différentes. La Lancia Rally 037 était à peu près équivalente en moteur, mais elle n'avait que deux roues motrices et ne pouvait donc rivaliser que sur l'asphalte, pas sur des terrains glissants comme la neige et la terre. Quant à l'Audi Quattro, elle disposait de quatre roues motrices mais était moins moderne dans sa conception, avec le moteur à l'avant.”

Les dimensions de la 205 faisaient également beaucoup pour son homogénéité, qui la rendait si performante sur toutes les surfaces,” concluait Nicolas dans sa présentation.

C'est sur goudron que la “petite bombe” fit ses débuts au Tour de Corse 1984 et Ari Vatanen signa le scratch dès la deuxième spéciale !

À mi-rallye, nous occupions les deux premières places,” se souvenait encore Nicolas en 2002. “Ensuite, Ari est sorti de la route alors qu'il avait course gagnée et j'ai rencontré des problèmes mécaniques. Mais en terminant quatrième, j'ai marqué les premiers points de l'auto.”

Survenu le matin de la dernière étape, l'abandon de Vatanen n'était pas dû à une raison mécanique mais aux conditions pluvieuses par lesquelles le pilote s'était laissé surprendre. Mais après deux abandons pour cause technique cette fois, en Grèce, pour les deux voitures, le grand blond aligna trois succès implacables chez lui en Finlande, puis en Italie (alors le Sanremo) et en Grande-Bretagne (le fameux RAC).

Triomphe et tristesse

C'est encore Vatanen qui remporta les deux premières manches de la saison suivante, en Suède et avant cela au Monte-Carlo où il avait repris tout le temps perdu en raison d'une pénalité reçue suite une erreur de pointage de son copilote Terry Harryman. Mais les choses allaient se gâter par la suite pour le pilote vedette de l'équipe avec quatre abandons consécutifs (dont un sur une violente sortie de route en Corse) puis enfin une 2e place en Finlande. Une bouffée d'air frais seulement suivie, hélas, par une terrible cabriole de la 205 en Argentine qui allait laisser Ari Vatanen plusieurs semaines entre la vie et la mort et l'écarter de toute compétition jusqu'au terme de l'année suivante.

Engagé en 1985 pour remplacer Nicolas en qualité de parfait n°2 afin de viser le championnat constructeurs, le discret et placide mais expérimenté Timo Salonen, troisième des deux premières manches hivernales et qui avait déjà pris du galon en s'imposant au Portugal, à l'Acropole et en Nouvelle-Zélande, s'adjugea ce Rallye d'Argentine (où une recrue étonnante, l'ex-pilote F1 Carlos Reutemann, amena une autre 205 officielle à la 3e place) puis encore aux Mille Lacs (nom plus poétique donné alors à la manche finlandaise) et termina 2e du Sanremo. Malgré un abandon au RAC, il coiffa la couronne qui avait semblé promise à son compatriote auteur des cinq premiers succès de la voiture, lui-même ayant obtenu les cinq suivants.

Une Evo 2 gonflée à bloc 

En cours de saison était apparue la seconde version de la T16, appelée Evo 2. Dotée d'une nouvelle et spectaculaire aéro (avec notamment son énorme aileron avant), elle recevait aussi une direction assistée et voyait surtout son moteur équipé d'un système baptisé DPV (pour Dispositif de pré-rotation variable) dû à l'ingénieur Jean-Pierre Boudy qui allait travailler plus tard sur les moteurs de la 905 au Mans et de F1.

Ce système permettait d'une part de supprimer presque en totalité le temps de réponse du turbo, et d'autre part de gagner énormément de puissance,” expliqua Jean-Pierre Nicolas à RallyXS. “Les dernières versions de cette Evo 2, que je n'ai pas eu la chance de conduire, développaient autour de 560 chevaux. Sur la première version, au Tour de Corse 1984, nous en avions 340.”

Rebelote en 1986

C'est hélas cette surenchère de puissance qui allait causer la disparition des voitures du Groupe B, devenues mythiques, un an plus tard. En attendant, c'est encore un Finlandais qui remplaça Vatanen en 1986 : le jeune Juha Kankkunen, connu surtout pour ses bons résultats dans les rallyes africains du “Mondial” (Safari du Kenya, Côte d'Ivoire) sur Toyota.

Celui-ci s'imposa dès la deuxième manche de la saison en Suède, puis encore à l'Acropole et en Nouvelle-Zélande. Salonen remporta quant à lui deux nouvelles victoires en fin de saison, au Sanremo puis au RAC, mais s'inclina pour le titre face au dernier arrivé dans l'équipe elle-même encore Championne et devenue la référence du championnat.

Direction l'Afrique

La 205 remporta également enfin le Tour de Corse cette année-là, avec Bruno Saby à son volant, tandis que la guest star Stig Blomqvist (Champion du monde 1984 avec l'équipe rivale Audi) mit sa pierre à l'édifice du titre avec une 3e place en Argentine suivie d'une 4e en Finlande.

Le Groupe B, comme banni, disparaissant en fin d'année suite à une série d'accidents graves et pour certains dramatiques (voiture partie dans la foule et tuant plusieurs spectateurs au Portugal, décès du pilote Lancia Henri Toivonen et de son copilote Sergio Cresto en Corse), c'est donc sur les pistes du Dakar que la plus iconique des nombreuses Peugeot vues en rallyes termina sa carrière sur deux succès avec de vieilles connaissances : le revenant Ari Vatanen (navigué par le regretté journaliste Bernard Giroux) en 1987, et Juha Kankkunen l'année suivante.

Il faudrait attendre la toute fin des années 90 pour voir le Lion rugir à nouveau en WRC...

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