Bien que troisième à s'élancer dans les spéciales, Andreas Mikkelsen s'en sort mieux que Sébastien Ogier et Thierry Neuville (seulement sixième et septième chronos), partis devant lui, dans la première de l'étape d'ouverture, et signe le premier scratch du rallye.
Cela se passe moins bien pour Jari-Matti Latvala qui heurte un pont et abîme sa suspension arrière gauche quelques centaines de mètres seulement après le départ, y laissant déjà près de 30 secondes. Il continuera de perdre du temps jusqu'à l'assistance de la mi-journée.
Deuxième de l'ES1, Hayden Paddon est le plus rapide dans l'ES2 et prend la tête pour six dixièmes de seconde devant Mikkelsen. Puis, deuxième de l'ES3 derrière le Norvégien, il se fait repasser par celui-ci au classement général mais se retrouve à 1”1 seulement.
Alors que Mikkelsen est encore le plus rapide dans l'ES4, Ott Tänak, deuxième de l'ES1 et troisième du général après l'ES3, effectue un tête-à-queue dans l'ES4 et a du mal à trouver son chemin dans la poussière en repartant. Il tombe à la huitième place provisoire.
En signant le deuxième chrono dans cette ES nettement raccourcie par rapport à la distance prévue à l'origine, en raison de la poussière pouvant entraîner du retard, Sébastien Ogier, qui n'était que huitième au départ de celle-ci, fait un bond de quatre places... et même cinq.
En effet, Dani Sordo pensait s'emparer de la deuxième position en signant le quatrième chrono mais il est pénalisé de 20 secondes pour s'être présenté en retard au départ de cette ES4 après s'être perdu sur le parcours de liaison. L'Espagnol rétrograde du coup à la septième place.
Un point s'impose après tous ces rebondissements qui permettent aux performantes Ford M-Sport de Mads Østberg (photo) et Éric Camilli d'occuper les cinquième et sixième places derrière Mikkelsen, Paddon, Ogier et Neuville. Suivent Sordo et Tänak, donc.
Après avoir remporté la super spéciale de la mi-journée, Mikkelsen enchaîne sur un cinquième scratch dans l'ES6 et augmente son avance qui atteindra son point le plus élevé à 17”4 sur Paddon après l'ES8. Ogier et Neuville passeront devant le Kiwi au terme de l'ES9.
Septième en début de rallye, Thierry Neuville a gagné trois places dans l'ES4 puis s'est montré le plus rapide de la super spéciale ex æquo avec Mikkelsen. Il signe seul le scratch dans la septième spéciale et revient à 1”6 d'Ogier qu'il suit sur ces routes poussiéreuses.
Ogier, justement, remporte les seconds passages dans les deux derniers vrais secteurs chrono et s'empare donc de la deuxième place aux dépens de Paddon, emmenant comme on l'a vu Neuville dans son sillage, puis ajoute à son tableau de chasse les deux super spéciales de fin de journée.
Nouvelle mésaventure pour Tänak : l'Estonien se présente en retard au départ du premier passage dans cette super spéciale (ES10) après... un contrôle de police, et encaisse 40 secondes de pénalité. Il repasse ainsi derrière Sordo auquel il venait juste de ravir la huitième place.
En étant le plus rapide dans la première spéciale du samedi, Paddon retrouve sa deuxième place en dépassant d'un seul coup d'Ogier et Neuville qui la lui avaient chipée la veille à l'arrivée de l'ES9. Mais le Français l'a jouée finement et va être le bénéficiaire de la première boucle.
Contrairement à tous ses rivaux en Michelin, le champion du monde, qui continue d'ouvrir la route, a en effet privilégié les pneus tendres et la perte de temps est minime pour lui après les deux seules vraies spéciales de la boucle, dont la plus longue du rallye (50,80 km).
L'écart avait régulièrement diminué mais Mikkelsen conservait 12 secondes d'avance sur Ogier, qui venait de repasser Paddon, après le second passage dans la longue spéciale (ES15). Mais les pédales d'embrayage et de frein se chevauchant après un choc, il lui concède 9”2 dans la 16.
Après cette ES16 remportée par Neuville (photo) qui avait perdu du terrain plus tôt dans la journée, puis les deux super spéciales dans lesquelles Ogier et Mikkelsen signent respectivement le meilleur temps, l'écart est de deux secondes pile entre les deux Polo avant la dernière étape.
Après avoir arraché six petits dixièmes à Ogier dans la première spéciale du dimanche, Mikkelsen lui rend coup pour coup dans l'ES20, la deuxième plus longue du rallye, à la fin de laquelle c'est le champion qui part à la faute, effectuant un tête-à-queue et perdant près de 20 secondes.
Cette ES20 coûte aussi cher à Paddon, qui n'était qu'à 12 secondes du leader au début de la dernière journée mais heurte un talus à l'arrière gauche et fait sortir le pneu de la jante. Il doit parcourir 20 kilomètres dans ces conditions et abandonner le podium à son coéquipier Neuville.
La spéciale suivante est quant à elle fatale à Éric Camilli qui sort de la route et part en tonneau peu après le départ. Repassé par Sordo (qui allait aussi s'offrir le scalp d'Østberg le dernier jour) en tout début de deuxième étape, il perd une potentielle et convaincante septième place.
Si la victoire au scratch s'est jouée dans l'ES20, il n'y a pas eu de match en WRC2 où Esapekka Lappi s'impose et remporte le titre après s'être adjugé toutes les spéciales sauf une. Il termine même huitième du général devant les World Rally Cars de Latvala et Lorenzo Bertelli.
Seul engagé en WRC3, Michel Fabre voit l'arrivée de son premier Rallye d'Australie et, sa victoire s'ajoutant à celles de la Suède, du Mexique et de l'Argentine, ce passionné de 62 ans s'empare de la deuxième place du championnat à un point du champion Junior, Simone Tempestini.
Andreas Mikkelsen et Anders Jæger remportent la dernière victoire de Volkswagen, leur plus belle, mais ne peuvent reprendre la deuxième place de leurs championnats à Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul qui terminent troisièmes derrière Sébastien Ogier et Julien Ingrassia.