Stéphane Lefebvre - "Rester humble face à un tel monument"

Citroën Sport prenant une année sabbatique dans son engagement en WRC cette année pour mieux préparer son retour en 2017 avec une nouvelle voiture répondant à la réglementation future, un accord a été trouvé entre la branche sportive du constructeur et Khalid Al Qassimi, le pilote des Émirats lié à Citroën Racing depuis plusieurs saisons. Cela a résulté dans l'engagement de deux ou trois DS3 WRC sur plusieurs manches du calendrier, à commencer par le Monte-Carlo, préparées par la structure PH Sport basée à Chalindrey, en Haute-Marne.

Aux côtés de l'expérimenté Kris Meeke, 3e en 2014 – présent pour la huitième fois au départ devant le Casino de Monte-Carlo, jeudi en fin d'après-midi, et auteur du meilleur temps lors du shakedown de mercredi après-midi – Stéphane Lefebvre sera là pour parfaire sa connaissance de ce terrain particulier mais qui lui a plutôt bien réussi jusque-là. En effet, il a signé deux victoires de catégories en autant de participations, dont une l'an dernier en WRC2.

“Le Monte-Carlo est un rallye qui me réussit plutôt bien, puisque j’avais remporté ma classe en 2011, avant de m’imposer en WRC2 l’an dernier,” rappelle en effet le pilote du Pas-de-Calais. “Cette année, j’ai à cœur de faire un beau résultat et de prouver qu’on peut compter sur moi.”

Malgré tout, le jeune pilote, dont l'objectif est bien sûr d'être du voyage lors du retour officiel de Citroën l'an prochain, aborde la prestigieuse manche d'ouverture de la saison avec prudence.

“J’apprécie ce terrain, mais je suis humble face à un tel monument,” dit-il. “Le Monte-Carlo n’est pas un sprint comme les autres rallyes du Championnat du Monde. Nous avions encore vu l’an passé à quelle vitesse les écarts peuvent se creuser et se défaire!”

En cause: les changements de conditions rapides, parfois sur une même spéciale ou entre deux versants d'une même montagne, avec possibilité de neige, verglas, pluie ou... asphalte sec.

“Il ne faut jamais s’enflammer et construire sa stratégie au fil des spéciales,” poursuit Stéphane Lefebvre. “Pour cela, je pourrai m’appuyer sur l’expérience des membres de l’équipe. Je bénéficierai également des conseils de mon ouvreur, Alexandre Bengué.”

Outre le concours de cet ancien grand espoir tricolore des rallyes, Lefebvre, 8e d'un shakedown dont les meilleurs chronos ont été réalisés dès les premiers runs avant que l'état de la route ne se dégrade, aura à ses côtés pour la première fois son nouveau copilote, Gabin Moreau, qui succède à l'expérimenté Stéphane Prévot. Raison de plus pour ne pas viser trop haut, le temps pour le duo de trouver ses marques. Un coup d'éclat serait le bienvenu, mais il peut aussi attendre si la DS3 est à l'arrivée sans dommages.

“Je n’ai pas d’objectif précis concernant le résultat, car nous ne savons pas à quel point les équipes officielles ont progressé pendant l’intersaison,” dit Lefebvre, qui n'a disputé ses premiers rallyes sur une World Rally Car qu'en fin de saison dernière.

“Je serai satisfait si je parviens à poursuivre ma progression dans la lignée de la fin de l’année dernière sur asphalte, tout en étant dans le sillage de Kris [Meeke]. J’ai la chance d’avoir un équipier très performant sur ce terrain et il sera mon point de référence !”